QUELLES VALEURS DURABLES POUR UNE SOCIETE BURUNDAISE D’AVENIR

Abstract: 

Abstract: This editorial draws a conceptual framework the articles of this issue need of better reading and understanding. It aims to raise up Burundian values and confront them with new socio-political prospective. Key questions spring up from articles.  Indeed, “How does the Burundian culture faces the challenges that inform a hopeful future?”, and, similarly, “How do Burundians envision a window of opportunity to avoid disruption of their journey to such long lasting values in the beyond?” Answers to these questions reveal that the socio-political values affect the global order, namely: the Ubuntu, that is, humanity and/or humanness that challenges human rights as usually claimed and acclaimed. Moreover, there is ubushingantahe that invites a cultural reading for integrity, truthfulness and equity. This is inevitably challenged with good governance that requires a renewed custom of leadership. The ubugabo, courage and bravery, confronts with global security in the context of international terrorism. Thus, there is a need to claim for ultimate humanity whose application will vote for brave leaders that will systematize leadership to positively affect the future of their people to govern. There will not be a hopeful society without these leadership values: to have brave leaders and protect the ubuntu with ubushingantahe cultural core values of Burundi.

Ce numéro 3 du volume 15 traite de la question des enjeux socio-politiques de l’avenir face à la mentalité burundaise. Comment la mentalité burundaise se présente face aux grandes questions qui orientent l’avenir d’une part, et d’autre part comment la mentalité burundaise peut-elle être un atout ou un obstacle pour avancer dans l’avenir. Il s’agit de faire converger deux lignes qui, de prime abord, semblent être parallèles. Je confronterai trois valeurs burundaises aux nouvelles orientations sociopolitiques issues de l’ordre mondial, à savoir :

  • Ubuntu et la culture des droits humains ;
  • Ubushingantahe, gouvernance et la culture du leadership ;
  • Ubugabo face à la question de la sécurité dans le contexte du terrorisme international.

Je conclurai par un aperçu panoramique du contenu du numéro.

1.Ubuntu et la culture des droits humains

Le concept d’ubuntu et le langage des droits humains occupent de plus en plus la plateforme de débats tant dans le monde des décideurs, le monde académique que dans le monde des activistes qui veulent faire valoir la vie et la dignité humaine.  Il s’agit d’un processus de recherche des fondements locaux de la culture des droits humains. Nous sommes pratiquement tombés dans la dictature de ces concepts de par leur importance. Ubuntu et les droits humains sont presque la même chose. Là où ubuntu prévaut, là prévalent les droits humains. L’être humain vit selon son identité ou mieux, son être. Parler des droits humains, c’est faire triompher l’humanité. C’est l’esprit même d’ubuntu :

La vision africaine du monde, l’Ubuntu, restitue l’essence de la signification de l’être humain. L’Ubuntu met l’accent sur le respect de l’ensemble des membres de la communauté, l’hospitalité et la générosité. Le concept d’Ubuntu se résume dans cette phrase: « une personne est une personne à travers d’autres personnes ». Ce concept a des implications profondes pour les droits de l’homme. Si nous sommes humains par le biais des autres, alors en privant les autres d’humanité, nous nous déshumanisons également – d’où la nécessité de promouvoir les droits d’autrui, de donner et de recevoir le pardon et de respecter les droits de l’homme des autres(https://www.coe.int/fr/web/compass/what-are-human-rights).

Pourtant, il faut démarquer les deux. Ubuntu a une valeur absolue liée à notre « être »  fondamental ou identité humaine qui nous démarque du reste de la création. Au contraire, les droits humains ont une valeur relative. Ils sont de l’ordre des facultés à réclamer. La déclaration universelle des DH prévoit la possibilité des Etats d’apporter des restrictions en ces termes :

Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique(Nations Unis, Art. 29).

Fondamentalement, la restriction ici porte sur les droits des autres, la protection de la moralité, l’ordre public et le bien-être général. Les droits humains d’une personne s’arrêtent là où commencent ceux des autres et là où débute l’intérêt essentiel ou existentiel de la société. Le pacte relatif aux droits civils et politiques reconnait à un Etat le droit de limiter ou de suspendre la jouissance de certains droits dans le cas où un danger public exceptionnel menace l’existence de la nation et est proclamé un acte officiel. Cependant, certains droits ne sont pas sujet ni à la limitation ni à la suspension. C’est le cas du droit à la vie. A ce droit s’ajoutent d’autres droits comme le droit de ne pas être soumis à la torture, à l’esclavage ou à la servitude. Il s’agit des droits sans lesquels notre identité humaine, notre humanité même serait vidée.

Le concept d’ubuntu est proposé ici comme une matrice dans laquelle les droits humains ont un sens dépourvu des girations politiques et géopolitiques. Nous ne pouvons pas réclamer nos droits et répondre à nos devoirs sans faire valoir notre humanité de prime abord. Là où prévaut l’humanité, là est le respect des droits humains et leur appréciation à juste valeur. Là où l’humanité prévaut, là aussi les devoirs sont intériorisés. La culture d’ubuntu est donc une matrice dans laquelle vivre la culture des droits et les devoirs humains. C’est cette même matrice qui nous permet d’affirmer que « l’être humain possède une inviolabilité que même le bien-être de la société dans l’ensemble ne peut pas enfreindre ». La question qui se pose alors est celle de savoir par qui cette valeur d’ubuntu comme matrice des droits humains peut être sauvegardé et de quelle manière. Pour répondre à cette question, nous considérons ci-après le concept d’ubushingantahe comme paradigme de la nouvelle culture du leadership et de la gouvernance.  

2.Ubushingantahe, gouvernance et la culture du leadership

Dans la culture burundaise, le concept d’Ubushingantahe nous réfère aux valeurs d’intégrité, de de justice, d’équité et de vérité. Il s’agit d’un mot complexe : (u)bu-shinga-ntahe. La particule « bu » est l’essence d’une chose, ce qui donne à une chose son identité. La particule « shinga » vient du verbe « gushinga » qui veut dire planter ou asseoir. Tandis que « (i)ntahe » veut dire ce qui rentre ! Intahe vient du verbe gutaha veut dire rentrer,  « établir » ou fixer. C’est une baguette provenant d’un arbre sacré dont on se sert pour rendre la justice ou établir ou témoigner de la vérité. Ainsi « gushinga intahe » veut dire témoigner pour asseoir ou établir la vérité comme base de la justice. En somme « ubushingantahe » veut dire, le fait d’asseoir la vérité comme base de la justice et de l’équité. Mieux encore, c’est l’être de celui qui est intègre.

Quand les burundais parlent d’ « umushingantahe », ils veulent dire celui qui témoigne de la vérité pour établir la justice et l’équité. Il s’agit d’un homme intègre (mais aussi bien intégré dans sa communauté), d’équité et de vérité. Mais plus généralement,

Ubushingantahe est unephilosophie de vie, une voie vers être soi-même et un style de vie dans la communauté. Il implique un ensemble de vertus, de qualités, qui sont acquises à travers l’éducation, l’expérience de vie, l’obéissance aux valeurs, aux coutumes et lois de la communauté et un engagement personnel à servir les autres et le bien commun.(Nindorera, 2003, p. 15).

Zénon Manirakiza définit l’ubushingantahe en ses termes :

Ubushîngantăhe désigne toutes les valeurs sociales qui caractérisent les personnes intègres, investies bashingantahe ou dignes de l’être. Composantes: Probité morale, sociabilité, compassion, clairvoyance, maitrise de soi, responsabilité, honneur, discrétion, hospitalité, affection parentale, sens élevé d’équité, de vérité, de justice et de cohésion sociale, cohérence des propos et des procédures, fidélité aux engagements pris, transparence, tolérance, parole juste, etc. (Manirakiza, 2007).

La question est alors comment le concept d’ubushingantahe peut aider à répondre à la question de l’enracinement de la (bonne) gouvernance et une culture du leadership. Cette question se pose d’autant plus qu’il y une forte tendance à emprunter ou à se laisser imposer des modèles de gouvernance et de leadership déracinés des réalités locales. Certes les modèles importés peuvent nous aider; surtout que les modèles d’ailleurs peuvent s’inspirer de nouvelles connaissances de l’évolution du monde.

Nous notons ici deux perspectives dans lesquelles ubushingantahe peut orienter la gouvernance et une culture du leadership. La première est l’essence même du mushingantahe. Il s’agit de miser sur le témoignage. Le Mushingantahe témoigne à deux niveaux. Le premier niveau est ce qu’il vit comme réflexion extérieure de ce qu’il vit intérieurement. Il s’agit ici de l’éthique de l’être. Le mushingantahe est source de l’ordre parce qu’il est ordonné en lui-même en premier lieu. Cet ordre se voit dans le fait que le Mushingantahe ne parle pas n’importe comment, n’importe quand, et ne dit pas n’importe. Son discours doit suivre un ordre logique pour éviter d’embrouiller l’accès à la vérité comme base de la justice. Son discours cohérent doit montrer qu’il gouverne sa parole comme il gouverne sa vie ordinaire. Le Mushingantahe ne dit pas n’importe quoi. Il doit distinguer l’essentiel de l’accidentel dans la parole de façon à produire un discours consistant. Il reste à juger de l’opportunité de parler. Il veille à ce que sa parole apporte quelque chose de nouveau qui soit une plus-value par rapport à ce que les autres ont dit. Cela suppose d’éviter la répétition ou parler juste pour parler.

Ainsi dans la logique du Mushingantahe, la conclusion de son argument ne doit pas seulement être valide mais aussi valable, cohérente et consistante. Selon Robert Salomon, l’unité, la cohérence et la consistance sont des caractéristiques clés des leaders intègres. L’intégrité est holistique. Elle suppose des connections et des relations cohérentes tant avec les autres gens et les institutions qu’avec soi-même  (Salomon, 2005). L’implication est que le Mushingantahe doit se garder de la démagogie, des propos de charlatan et du langage-séduction. Il doit savoir lier l’utile à l’agréable.

Le deuxième niveau est celui de la responsabilité du mushingantahe. Le Mushingantahe est celui qui a la capacité de répondre et rendre compte de sa parole, de son agir et de son comportement. Celui qui a le statut d’ubushingantahe est considéré comme un catalyseur de l’ordre social, capable d’aviser l’ordre politique et renforcer l’harmonie dans la société. Ainsi, dans la culture burundaise, un mushingantahe avait pour rôle d’établir la vérité et rendre justice en vue de réconcilier les gens. Cette réconciliation vise l’harmonie sociale. Dans l’imaginaire des Burundais, cela est même son rôle primordial. Les Bashingantahe étaient une institution de type tribunal de justice. Dans l’ordre politique, les bashingantahe formaient un noyau qui aidait l’autorité légitime à assurer la gouvernance dans le sens d’une démocratie consensuelle. Ainsi, les burundais diraient « umwami agirwa n’abagabo ». L’autorité du roi est dans les hommes qui le conseillent et l’aide à prendre des décisions. 

Ainsi, même s’il est difficile de garder cette institution dans sa forme traditionnelle, elle peut être mise à jour pour assurer l’arbitrage à différents niveaux de gestion de la société. De plus, l’ubushingantahe peut servir de figure intègre de référence pour les gestionnaires de la cité ; ceux qui sont appelés à éclairer et à conseiller les autres pour le bon ordre des choses. La moralité publique en dépend.   

La deuxième perspective dans laquelle l’ubushingantahe peut affecter la gouvernance et le leadership est dans l’ordre des valeurs. Ces dernières décennies, le leadership est devenu une matière d’enseignement. Des institutions académiques qui enseignent le leadership continuent à pousser comme des champignons rivalisant d’ardeur et de compétence. Pourquoi cette allure? La raison est que le monde, plus que jamais est à la recherche des leaders moraux et intègres. Nos sociétés ne veulent plus avoir des leaders seulement mais, et surtout, de bons leaders. Un bon leadership consiste en deux aspects. L’aspect technique et l’aspect moral. Le leadership doit être techniquement bon, imbibé d’un sens pratique. Il doit être aussi moralement bon. Ce dernier nous intéresse davantage d’autant plus que nos sociétés cherchent des leaders intègres et conscients de leurs obligations morales en plus des obligations techniques.

En confrontant ubushingantahe aux questions de gouvernance et de leadership, nous croyons que les valeurs africaines et la philosophie qui les sous-tend ont un rôle à jouer dans la direction des affaires locales et globales. La clé à démarquer des autres est que la bonne gouvernance est le leadership moral en pratique (Khoza, 2011, pp. vii-viii). Voilà le terrain sur lequel l’ubushingantahe doit nous faire atterrir. Comme déjà indiqué, les valeurs fondatrices d’ubushingantahe sont l’intégrité, la vérité, la justice et l’équité. Il s’agit des valeurs caractéristiques de la bonne gouvernance comme produit du leadership sur le terrain de la pratique. La question qui reste est celle de savoir si ces valeurs peuvent être apprises dans les institutions qui enseignent le leadership. Certes oui ! Mais pas comme les mathématiques ou toute autre science de type naturel. L’éducation aux valeurs exige une transformation ou une conversion de la personne. L’enseignement du leadership doit commencer plutôt, dans les écoles du primaire et dans la vie familiale. En fait, il s’agira de revisiter l’éducation civique tant au sommet qu’à la base.

3.Ubugabo et la quête de la sécurité de tous

Le concept d’ubugabo n’est pas nouveau dans le vocabulaire des Burundais. Il est dérivatif d’abagabo, singulier d’umugabo qui veut dire homme au sens de strict (sens de mâle et de virilité). Mais au sens large, umugabo veut dire, entre autre, une personne qui peut affronter des défis avec engagement et détermination. Dans cette dernière perspective ubugabo veut dire courage ou bravoure. Les gens parlent aussi d’ubutwari, un concept qui combine  bravoure et leadership. Le mot ubugabo d’abagabo s’apparente au concept des bashingantahe, signifiant des hommes capables de défendre et de protéger le cours des choses, incluant l’ordre de la justice, l’intégrité et l’équité. Cependant tout mugabo n’est pas nécessairement umushingantahe.

Le concept d’Ubugabo a émergé  dans les milieux du parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD qui accusait les bashingantahe d’avoir failli à leur mission d’ordre sociale et de sécurité pendant la crise qui a secoué le Burundi après le coup d’Etat de 1993. Si l’ubushingantahe se fait valoir par le pouvoir de la parole, les défenseurs d’ubugabo y ajoutent un autre élément qui n’est pas moins essentiel, à savoir le pouvoir et la force des armes ! Il reste une seule chose que je traduis en une double question : comment faire à ce que cette force des armes soit utilisée avec sagesse d’une part,  et d’autre part comment la parole des sages puisse avoir une force qui ramène l’ordre là où le chao et le désordre s’imposent ? C’est une question qui n’est pas facile. La gestion politique est du ressort des civils tandis que les militaires ont leur place dans les casernes. Pourtant la préoccupation des uns et des autres est la préservation de la sécurité au sens globale. La sécurité ne veut pas dire seulement le silence des armes. Les éléments qui font la sécurité sont aussi vastes que variés.

Dans un pays comme le Burundi, la question de la sécurité est souvent dissociée de l’accès aux ressources et l’amour de la patrie. En l’absence de ces derniers, l’insécurité en termes de bruit des armes serait récurrente. Aujourd’hui, il y a une autre composante à prendre au sérieux. Celle de l’équilibre géopolitique qui provoque des mutations profondes qui affectent déjà nos sociétés. Il s’agit de repérer où le pouvoir est en train de basculer et ce qui le fait basculer. L’implication  est que l’analyse de la question de sécurité et de la gestion du pouvoir ne peut plus être locale partiale et parcellaire mais globale. Ainsi la question de la sécurité ne peut pas être seulement du ressort d’ubugabo et de la sagesse des anciens, mais de la convergence des deux. Il est nécessaire distinguer, mais il faut aussi unir.

Sur cette note nous présentons un aperçu du contenu de ce numéro.

4.Aperçu panoramique du contenu

Dans La culture de « tuzobiraba ! nzokubwira ! » Entre la permanence et le devenir, Innocent Ntacobishimiye considère l’expression: «Tuzobiraba! Nzokubwira » (littéralement: " Nous verrons [faisabilité], Je vous dirai ") fréquemment utilisé dans la vie relationnelle du Burundais. Ntacobishimiye soutient que cette expression a des dimensions métaphysique et éthique qui ont des implications sur l’ordre sociopolitique. Elle oscille entre la culture de la permanence et l’avenir dans la vie relationnelle des gens. Il s’agit d’une expression d’espoir des uns des autres. Quand “Tuzobiraba! Nzokubwira” est entouré de la bonne foi, il garde les gens dans la dynamique du progrès, focalisé  sur l’avenir. Il rythme avec les dimensions des projets de développement à tel point qu’il catalyse une vision d’un meilleur avenir. Le progrès des Burundais doit prendre racines dans leur culture. Cela exige une éducation qui purifierait leurs mentalités pour que le langage burundais puisse capter le monde présent et à venir.

DansLe concept d’exclusionà l’aune des stratégies d’inclusion financière au Madagascar, Cathy Hasimbola confronte la politique de l’inclusion financière initiée par l’Etat malgache. Cette initiative se trouve coincée entre les intentions « rationnelles » et l’esprit traditionnel que les exclus opposent à l’Etat. Adoptant une perspective socio-anthropologique, Hasimbola éclaire le concept d’exclusion dans le contexte social malgache pour tenter de comprendre son processus à l’aune des stratégies d’inclusion financière. Elle tente de mettre le doigt sur la dichotomie qui oppose encore la vision « universelle » du développement à la dynamique socio-économique locale en vue de plaider pour des politiques plus efficace de lutte contre la pauvreté.

Dans Le pluralisme politique et la quête de la démocratie consociative burundaise, Denis Banshimiyubusa revisite le« renouveau démocratique » issue de l’avènement du pluralisme politique. Il fait l’éloge de la démocratie consociative post-Arusha 2000 qui avait donné aux partis politiques la prérogative de proposer des candidats aux différents postes de représentativité et de responsabilité. Ce consociationisme bâti sur le principe de partage du pouvoir entre les groupes politico-sociaux avait permis de diluer les clivages identitaires qui avaient été renforcés par la crise 1993. La suggestion de Banshimiyubusa est que le consociationisme pourrait être porteur d’un Burundi uni et d’une démocratie consensuelle au-delà de la politique partisane.

Dans La mise en œuvre du droit à l’eau et à l’assainissement au Burundi, Olivier Dismas Ndayambaje démarque ledroit à l’eau potable et à l’assainissement. Ce droit fait partie des garanties fondamentales pour assurer un niveau de vie appréciable : l’eau est l’un des éléments essentiels à la réalisation du droit à la santé, à une nourriture et au logement suffisants, ou plutôt des capabilités élémentaires si nous empruntons le langage d’Amartya Sen. Il met en évidence les difficultés de mise en œuvre de ce droit déjà défini par les textes juridiques nationaux et internationaux en vigueur au Burundi. Partant, il éclaire les responsabilités des pouvoirs publics dans la réalisation effective du droit à l’eau et à l’assainissement. Cela nécessite de prendre au sérieux la question de la bonne gouvernance qui pourraient exiger le changement de mentalité.

Dans Les paramètres fondamentaux de gestion des ressources naturelles pour les provinces orientales du Congo, Corneille Ntamwenge défend les droits des générations futures dans les provinces orientales de la République Démocratique du Congo, RDC. Il axe sa défense sur quatre paramètres fondamentaux à savoir: la connaissance, la justice, la dignité humaine et la biodiversité tropicale. Son objectif est de plaider pour la gestion équitable des ressources naturelles en Afrique Centrale qui ploie sous le poids de la déshumanisation et de la dégradation écologique. Ntamwenge fait ainsi un appel pressant à la gestion responsable des ressources naturelles au Congo. Cette gestion dépend d’un préalable à savoir, la réduction intégrale de la pauvreté, le changement des mentalités ainsi que la promotion de la paix et de la justice dans la Région des Grands Lacs.

Dans la recension du livre La guerre des intelligences: Comment l’intelligence artificielle va révolutionner l’éducation ([2017]2019, 381 pages)de Laurent Alexandre, Symphorien Ntibagirirwa attire l’attentionsur l’avenir du cerveau humain face aux avancées de l’intelligence artificielle (IA). Cette dernière est issue de l’évolution rapide de la technologie numérique et de l’information. Embrayant sur les thèses de Laurent Alexandre, Ntibagirirwa nous invite à prendre conscience des mutations qui affectent la civilisation humaine tant au niveau global qu’au niveau local : un véritable défi auquel notre auto-transcendance doit faire face. Ainsi, la cohabitation de l’intelligence humaine avec l’IA nous amènera à repenser les mentalités qui structurent notre imaginaire tout en repérant les valeurs sans lesquelles notre humanité ne serait plus durable. La suggestion est que l’intelligence artificielle devra être régulée et gouvernée.

C’est dans ce cadre ainsi circonscrit que doit s’inscrire la lecture du contenu de ce numéro.

Référence Bibliographique: 

Khoza, R J 2011. Attuned Leadership: African Humanism as Compass. Johannesburg: Penguin.
Manirakiza, Z 2007. http://constitutionnet.org/sites/default/files/Bashngantahe.pdf. Consulté le Déc. 30, 2019, sur la justice transitionnelle pour la paix sociale
Nindorera, A 2003. Ubushingantahe as a Base for political transformation. . Boston: Consortium on Gender, Security, and Human Rights.
Salomon, R 2005. Emotional leadership, emotional intégrity. Dans J. B. Ciulla, T. L. Price, & S. E. Murphy, The Quest for Moral leaders (pp. 28-44). Cheltenham: Edward Elgar.

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