PEUT-ON LUTTER CONTRE LA CORRUPTION SANS LUTTER CONTRE LA DEGENERENCE MORALE ?

Abstract: 

This editorial note gives a framework within which the articles published in the present issue may be read and understood. The claim is made that corruption is both a moral evil which affects our humanness as well as a consequence of our fallen humanity and ruined morality. Thus it cannot be dealt with solely by political will as political scientists, economists and policymakers would have us believe. Indeed, although political will is a concrete and has quantifiable results, it remains on the surface, for such a deep issue as corruption is conceptually understood as decay or perishing. We need to consider the perspective of self-transcendence, which would move us from our fallen humanity and morality, to the restoration of ourselves as pursuers of our nature as being-ahead-of-ourselves, the very context of the good life. Such perspective is qualitative and requires us to apply our comprehensive rationality rather the calculative one, which tends to prevail imposingly today.

La présente parution combine deux numéros à savoir : la politique économique de la corruption et les stratégies pour lutter contre la corruption. Les deux sous-thèmes se ramènent, en fin de compte à la même chose. Pourquoi débattre de la politique économique de la corruption si ce n’est que pour envisager les stratégies pour lutter contre ce fléau ?

 

Des politologues et des économistes, les bailleurs de fonds et les décideurs voudraient nous convaincre que la lutte contre la corruption est une question de volonté politique. Mais, qu’est-ce que cette volonté politique pour qu’elle soit une panacée au fléau de la corruption? Nous apprécions l’aspect concret d’une telle suggestion. Cependant, la soif morale qui sous-tend la lutte contre la corruption est une invitation à aller encore plus loin pour embrasser la perspective de l’auto-transcendance. L’être humain est toujours en quête du meilleur de lui-même. Il se cherche, insatisfait de ce qu’il est et ce qu’il a. La lutte contre la corruption veut dire aller à la conquête du meilleur de soi-même et de la valeur morale comme contexte de la bonne vie.  

 

Ainsi, cette note éditoriale comporte deux moments. Le premier moment porte sur le concept de la volonté politique. Celle-ci est concrète et pratique mais pas compréhensive pour défaire  la corruption. Dans le deuxième, nous invitons le lecteur à découvrir que la question de la corruption est trop complexe pour être isolée dans le cadre de la seule volonté politique. En effet, la corruption veut dire aussi déchéance, dépérissement, dégénérescence, détérioration, dégradation, ou chute. La corruption est une dégénérescence humaine, morale et sociale. Sur ce, l’être humain doit retrouver son humanité et sa valeur morale. Il doit se relever pour se reconquérir à l’horizon, à l’avenir de lui-même. C’est dans ce cadre que nous circonscrivons les articles de ce double numéro.

 

  1. La volonté politique ou la complaisance dans la solution approximative

 

Selon Derick Brinkerhoff (2011), il faut clarifier le concept de volonté politique pour lutter efficacement contre la corruption. Aussi définit-il la volonté politique  sous deux points de vue : individuel et communautaire. D’un point de vue individuel, la volonté politique est comprise comme la qualité personnelle reflétant les valeurs, les priorités et les souhaits d’une personne. Cela s’exprime aussi oralement que par écrit, notamment par des discours, des programmes politiques, des instruments juridiques. Ainsi la volonté politique se manifeste plus par l’action. C’est dans l’action qu’on trouve que  l’entendement individuel de la volonté politique est limité et limitant, surtout que la lutte contre la corruption peut facilement être un lieu de démagogie. Aussi faut-il souligner l’aspect communautaire de la volonté politique. De ce point de vue, la volonté politique signifie un engagement des parties prenantes à mener des actions dans le but de réaliser une série d’objectifs et de fournir les moyens nécessaires à la mise en œuvre de ces actions.

 

En réconciliant les deux points de vue, Brinkerhoff suggère que pour lutter durablement contre la corruption, il faut bâtir des coalitions de soutien plurisectorielles afin d’atteindre une masse critique composée d’agents publiques, des groupes de la société civile et de sociétés privées. D’ailleurs, ici se trouve une lueur morale que nous rappelle la doctrine sociale de l’église catholique : la solidarité et la subsidiarité. L’union fait la force et nous devons nous compléter mutuellement dans la poursuite du bien commun, comme le suggère la chronique publiée dans ce numéro.

 

Malena (2009) à qui Brinkerhoff a fait référence, soutenait que la volonté politique est influencée par le pouvoir politique et le devoir politique qui peuvent être parfois antagonistes dans la politique « politique ». Le pouvoir politique a à faire avec la capacité de l’autorité politique de voir sa volonté faite ; tandis que le devoir politique a à faire avec le devoir civique dans ce qu’il implique de pression politique -  pour ramener le gestionnaire de la cité à joindre l’acte à la parole et à la véritéainsi que les engagements des citoyens et des règles organisationnelles qui les régissent

 

Ainsi, quand il s’agit de faire face à la corruption, deux aspects importants sont mis en jeu : volonté et pouvoir. Parler de volonté (du verbe vouloir) appelle aussi pouvoir (du verbe pouvoir). Du coup, une question inévitable se pose. Est-ce que « qui veut peut nécessairement »? Nous ne sommes pas en face d’une équation marxienne de type, thèse, antithèse, synthèse. Il faut penser en termes de complémentarité, de synergie comme le suggère le cadre définitionnelle de la volonté politique. Brinkerhoff pense que la volonté politique capable de défier le mal de la corruption est forte de sept composantes. Nous les reprenons ici en montrant la distance à laquelle elles sont par rapport à l’horizon moral:

 

1.       L’initiative publique :Le choix de tel ou tel programmeou politique de lutte contre la corruption doit émaner desinstances étatiques nationales. Or la plupart des pays en développement « lutte contre la corruption », du moins dans les instruments juridico-politiques, pour s’attirer la sympathie des bailleurs, qui eux-mêmes souffrent de la corruption au sens humain et moral.  

 

2.       Le choix des politiques ou des programmes techniquement et financièrement viables :Lorsque les acteurs nationaux choisissent des politiqueset des actions de lutte contre la corruption d’aprèsleurs propres évaluations des bénéfices escomptés, des alternatives,des différentes possibilités et des coûts qu’ellesengendrent, alors on peut bel et bien parler de préférencesguidées par l’indépendance et la volonté d’agir.Or la corruption n’est pas seulement une question qui suscite une réponse d’ordre matériel. Elle est fondamentalement issue de l’essoufflement de l’élan spirituel qui donne du tonus à l’intégrité humaine et à la profondeur morale.

 

3.       La mobilisation des parties prenantes: Cette composanteconcerne la mesure dans laquelle les acteurs gouvernementauxconsultent, engagent et mobilisent les partiesprenantes. Les décisions sont-elles prises après avoir consultéla société civile et le secteur privé,afin que ces derniersplaident en faveur des changements préconisés?Les législateurssont-ils impliqués dans le processus? Des effortssont-ils faits pour créer des communautés de soutien auxpolitiques et aux programmes de lutte anti-corruption?Le partenariat et la synergie sont louables, sauf qu’ils ne sont pas pensés de manière à construire une vraie communauté humaine l’humanité et son éthique reprennent leur vraie valeur.

 

4.       L’engagement public et l’affectation des ressources:Lorsque les décideurs nationaux soutiennent publiquementcertains programmes ou certaines politiques et allouentles ressources nécessaires afin d’en réaliser les objectifsannoncés, il s’agit d’une contribution positive à lavolonté politique(cf.composante 2).

 

5.       L’application de sanctions crédibles:Sansl’applicationeffective de sanctions, la corruption ne peut diminuer. Dessanctions correctement conçues et appliquées, à la foisnégatives et positives, sont un signal fort d’une volontéde réduire la corruption. Une application sélective et/ousymbolique des sanctions souligne une volonté politiquevacillante.Cependant nous ne pouvons pas nous laisser convaincre qu’on peut lutter contre la corruption par la seule approche policière. Celle-ci laisse souvent prévaloir le cache-cache que la conscience morale formée en vue du bien sait bien débusquer. Un irresponsable peut inviter les autres à la responsabilité.

 

6.       La continuité des efforts: Combattre la corruption nécessitedes ressources et des efforts sur le long terme. Des efforts sporadiques,isolés traduisent une volonté politique faibleet/ou hésitante.Certes il faut viser le long terme, pas seulement dans le sens horizontal, mais aussi, dans le sens vertical. La corruption dans le sens politique et économique est un effet de la corruption de l’esprit humain, de la nature même de l’être humain.

 

7.       L’apprentissage et adaptation:Les acteurs nationaux fontpreuve de véritable volonté politique lorsqu’ils mettenten place un suivi des progrès des programmes et des politiquesde lutte contre la corruption et gèrent activementla mise en oeuvredes réformes en s’adaptant aux changements decirconstances. Les responsables de l’élaboration des politiquespeuvent aussi tirer les enseignements des mesures,pratiques et programmes issus d’autres pays et en sélectionnerquelques unes en vue de les adapter à leurs propres pays. Il faut aller loin pour embrasser la vertu.

Ce sont des mesures concrètes issues du cadre de la volonté politique du gérant de la cité. La volonté politique à elle-seule ne saurait contenir une question qui affecte l’essence même de l’être humain. Il faut bien dépasser la raison calculatrice pour entrer dans la logique de la raison compréhensive. Ainsi, s’il faut sauver l’être humain de sa chute ou dégénérescence morale dont la corruption n’est qu’un effet, le gérant de la cité est encore au bas de l’échelle du salut puisque, de l’autre bout de l’échelle, il y a la vertu morale dont les composantes refont notre humanité et son ferment moral.

2.       Lutter contre la dégénérescence morale pour mieux lutter contre la corruption

La corruption, nous l’avons noté veut dire dégénérescence. Pour procéder par analogie, le fruit se détériore ou pourrit quand il est attaqué par un ver à l’intérieur. Et parfois, ce fruit peut paraître en bon état en apparence alors qu’à l’intérieur il ne contient plus rien. Ce qui est sûr c’est qu’il ne peut plus rester sur l’arbre : il tombe parce qu’il ne peut plus tenir ; il n’en peut plus. Il en est de même pour le phénomène de la corruption tel que nous le connaissons dans la société. A première vue, en soi, la corruption est un mal qui ronge l’être humain à l’intérieur de  lui-même, dans la société, dans son univers. L’effet de ce mal est une dégénérescence morale de l’être humain. Même si la corruption n’avait pas des effets politiques et économiques néfastes comme dans ces pays qui prétendent qu’ils avancent bien malgré la corruption, elle ne serait pas moins un mal moral qui met en périr notre humanité. Le concept de corruption se condamne lui-même tant dans sa nature que dans ses effets ; il ne peut pas en être autrement. Mais si on va plus en profondeur, la dégénérescence issue de la corruption est elle-même symptomatique de la déchéance humaine, la perte de ce qui fait l’être humain est ce qu’il est : la perte de l’humanité. Le désordre politique, économique, social que nous appelons corruption n’est que, fondamentalement l’effet de la perte de l’humanité en celui qui corrompt et celui qui est corrompu. En d’autres termes, celui qui corrompt perd/a perdu son humanité et prive d’humanité la victime de sa corruption.

Qu’est ce que tout cela veut dire ? Quel est l’enjeu de cette réflexion ? Retrouve l’humanité et ses ressorts moraux fondamentaux. La volonté politique ne pourrait déboucher que sur des résultats à court terme ou de proximité. La volonté politique peut être forte ou faible, les ressources pour la traduire en action qualifiable et quantifiable peuvent manquer ou s’avérer insuffisants. Des dictateurs, autocrates et des démagogues peuvent manifester une volonté politique de lutter contre la corruption, mais ils ne peuvent pas défaire la corruption morale qui nous dérobe de notre humanité, ou qui est l’effet d’une humanité délabrée. De plus, dernière la volonté politique il y a toujours quelque chose de fort qui se cache derrière : la volonté politique, c’est la volonté du pouvoir. Le pouvoir peut conquérir la corruption dans la sphère politique de la cité. Mais nous avons besoin d’aller au-delà de la sphère politique pour soigner la nature humaine, l’empêcher de dégénérer, la sauver de la chute, la reconquérir.

Or cette humanité n’est pas un acquis, elle n’est pas statique, elle nous devance. Il faut toujours avancer pour l’attraper : l’être humain n’est pas celui que nous sommes dans le présent mais celui que nous devenons. Nous sommes toujours à la recherche du meilleur de nous-mêmes. Eradiquer la corruption c’est donc embrasser l’auto-transcendance ou s’engager à reconquérir notre humanité et son élan moral. Nous ne pouvons pas lutter contre la corruption sans lutter contre la dégénérescence morale. En fin de compte, la volonté politique doit elle-même embrasser ce mouvement de transcendance. Tel est le cadre dans lequel sont inscrits les articles de ce double volume.

Dans « Corruption et assomption de l’être humain : contours éthiques et politiques de la question », Jean Marie Katubandi situe le thème de la corruption à l’intersection de deux problématiques complémentaires. Il argue que le thème de la corruption fournit un schème d’intelligibilité des pratiques éthiques et politiques en combinant la métaphore pathologique qui naturalise les comportements d’inconduite et la thématique moderne du mal qui repose sur une anthropologie déterminée par des valeurs absolues. Ainsi, pour Katubadi, la corruption relève de la finitude de l’être humain. De ce fait, la corruption se situe au-delà des apparences et renseigne sur la ruine des ressorts mentaux de l’être humain dont l’incidence néfaste sur le politique est souvent avérée. Il suggère que la corruption, comme déficience ontologique, peut devenir pour l’être humain l’amorce d’un processus d’assomption si les corrompus entrent au-dedans d’eux-mêmes pour subir une conversion qui mène à la reconquête de leur humanité.  

 

Dans « Corruption et recherche biomédicale dans les pays en voie de développement », François Pouliot argue que la recherche biomédicale sur les sujets humains est exportée dans les pays en développement si bien qu’elle fait partie des relations mondiales entre le nord et le sud.Pouliot se saisit de cette question en distinguant entre l’aspect scientifique et l’éthique de la recherche des aspects pratiques telle que la faisabilité. Son argument débouche sur une double suggestion. D’une part la recherche doit être soumise à la rigueur scientifique et aux normes éthiques pour endiguer l’exploitation des participants. D’autre part le comité institutionnel doit être une entité  suffisamment juste et efficace pour protéger les participants dans la recherche

 

Dans « Les crises économiques comme cause de la corruption », Matthias Kinezero réitère l’observation sur la corruption en tant que fléau mondial. Parmi les nombreuses causes de la corruption, il souligne les crises économiques. Il argue que, bien que la corruption et la croissance économique peuvent cohabiter, comme cela est prétendument observé dans certains pays d’extrême orient, l’impact socio-économique de la corruption est très important. Il conclue que la lutte contre la corruption a des chances d’aboutir parce quelle a beaucoup de partisans, mais la mobilisation de toutes les parties prenantes, publiques et privées, est un préalable incontournable.

 

Dans « Le droit et la foi sont-ils compatibles?»,Joséphine Bitota Mwamba confronte la foi et le droit en se posant la question de leur compatibilité. Pour répondre à cette  question, elle souligne deux aspects du droit, à savoir, le droit comme norme de conduite sociale et le droit comme prérogative dont peut se faire valoir l’individu. Par rapport au premier, Mwamba découvre que la référence aux normes bibliques est devenue aujourd’hui une source normative supplémentaire. Cela étant, laquelle des deux normes le chrétien pourrait choisir en cas de discordance. Par rapport au second, les droits reconnus aux individus aujourd’hui étant parfois aux antipodes de ceux reconnus au temps biblique, est-il permis au chrétien d’avoir un comportement rétrograde? Mwamba conclue que la foi véritable  ne dispense les chrétiens ni du respect de la loi ni de la jouissance de leurs droits et libertés. L’étalon de l’obéissance à une loi doit être son adéquation à la loi divine et à la règle morale du fait que ces deux normes sont des boussoles qui guident et  éclairent la conscience. Quand la conscience perd ces boussoles, elle se corrompt, avec comme conséquence,  un comportement inconséquent de l’être humain.

 

Dans« Le problème des migrations dans la perspective de l’éthique chrétienne », Jean Claude Havyarimana tente de résoudre le problème de la xénophobie posé par les migrations accrues dans le contexte de la mondialisation. Havyarimana nous invite à voir dans les mouvements migratoires quelque chose de bon en amont et en aval, tout en soutenant que les menaces que les natifs soulèvent souventtelles que la perte de l’emploi, la sécurité et le bien-être socio-économique, sont plus virtuelles que réelles. Ainsi, pour en finir avec la xénophobie et accroître les avantages des migrations, Havyarimana suggère une perspective de l’éthique chrétienne qui veut que les biens de la création servent les besoins de toute la famille humaine. Dans cette perspective, deux termes sont particulièrement soulignés à savoir la justice qui réconcilie le droit à la propriété et le devoir de partage ainsi que la charité qui réconcilie le droit d’émigrer et le devoir d’accueillir. Le contraire de cette perspective relèverait de la corruption de l’esprit humain ainsi que des structures et des institutions humaines.

Dans la chronique européenne, Ignace Berten souligne les aspects économiques et politiques de la crise que vit l’Union Européenne et se pose la question de savoir si la crise économique ne serait pas aussi une crise de civilisation? Il réalise que la base de la civilisation occidentale est la modernité dont les ressources politiques et culturelles sont épuisées avec comme implications la détérioration de l’environnement à cause d’un rapport douteux à la nature et la perte des références morales. Berten trouvent des raisons d’espérer, convaincu qu’il n’est pas tard de refaire les fondations. La matière première pour les refaire inclue le renforcement de la solidarité, la promotion d’une société sobre et égalitaire en harmonie avec la nature, et surtout une révolution morale qui renforce le bien  commun tel qu’il est défini par l’Eglise Catholique.

 

Je vous souhaite une bonne lecture et des réactions constructives.

 

Références bibliographiques

 

Brinkerhoff, D W 2011. Clarifier le concept de volonté politique pour lutter

contre la corruption. U4 Brief, 2011(5): 1-6

 

Malena, C 2009. Building Political Will for Participatory Governance: An

Introduction. In C. Malena, ed. From Political Won’t to Political Will: BuildingSupport for Participatory Governance, pp. 3-31. Sterling VA: Kumarian Press.

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