La question de l’Etat éthique… il faut se la poser ! D’abord parce que, fondamentalement, toute société, toute personne, tout citoyen aspire au mieux, aux meilleures conditions de vie, et à l’épanouissement dans sa société. En deuxième lieu, parce que poser la question de l’Etat éthique, c’est se poser la question des conditions de légitimité et de légalité d’un Etat au plus haut niveau de l’accomplissement politique.
Nous parlons souvent de l’Etat de droit pour déplorer le chaos ou l’usage de la force. Pourtant l’Etat de droit ne semble être qu’un moment d’un processus à la recherche d’une société mieux ordonnée, s’il faut parler dans les termes de John Rawls (1971),
vers l’Etat éthique. D’autres moments sont l’Etat policier et l’Etat de justice. La question est de savoir comment passer de l’Etat policier à l’Etat Ethique. Est-ce possible ? Y’a-t-il un raccourci ? Peut-on passer de l’Etat policier à l’Etat éthique sans passer par l’Etat de droit et l’Etat de justice ? Il s’agit d’une question qui est aussi sous-adjacente à la théorie du contrat social de Thomas Hobbes, Locke, Montesquieu, Rousseau et Kant. Probablement informé par l’ordre du moment, ces penseurs ont parlé respectivement de l’état de nature comme étant un Etat de chaos (où l’homme est un loup pour l’homme), présocial, pré-civil ou pré-légal. Il n’est pas rare de voir des comportements sociaux, politiques et même économiques qui rappellent cette situation, pourtant hypothétique. Comme l’éditorial éclaire la lecture du présent numéro, trois aspects de l’Etat seront définis avant de proposer les conditions pour converger vers l’Etat éthique. Considérons l’Etat policier en premier lieu.