PAUL, APOTRE DE LA RECONCILIATION: QUELLE LEÇON POUR LES EGLISES D’AFRIQUE ?

Abstract: 

Against the background of the Second Synod of African Bishops (October 2009) which focused on the role of the African Church in the process of reconciliation, justice and peace, the author reflects on the importance of reconciliation in the personal experience of Saint Paul. In effect, Saint Paul is a renowned apostle of reconciliation who faced the challenge and the tensions which were tearing the early Christian communities a part. Indeed, his pastoral letters are mostly about the issue of reconciliation. Thus the author examines various biblical texts relating to the theme of reconciliation and uses this as a premise from which he infers a lesson for the church in Africa.

1.       Introduction

Il s’est tenu à Rome du 5 au 26 octobre 2009 la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques sur le thème : « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix : ‘Vous êtes le sel de la terre…Vous êtes la lumière du monde’(Mt 5, 13.14) ». Le thème se situe dans la logique et le sillage de la première Assemblée synodale de 1994. Celle-ci appelait la deuxième Assemblée comme une conséquence et un complément[1]. Le choix du thème était dicté par le fait que la situation avait considérablement changé depuis la première assise synodale. L’Afrique évoluait dans un climat de guerres, de conflits, d’affrontements meurtriers, de massacres, de génocides et autres crimes contre l’humanité. On craignait que cette situation n’engendre une cascade d’actes de vengeance et de violence généralisée, capables de détruire le continent. Cette nouvelle réalité exigeait un examen approprié, en vue d’un effort renouvelé d’évangélisation exigeant un approfondissement de quelques thèmes spécifiques importants pour le présent et l’avenir de l’Eglise catholique sur continent (Cf. Bisshwende 2007).Parmi ces thèmes, le Pape avait retenu notamment la réconciliation, la justice et la paix.

 

La présente étude se propose de réfléchir sur l’expérience faite par l’apôtre Paul sur l’importance de la réconciliation (cf. 2 Co 5, 18)[2]. Le choix de Paul de Tarse se justifie par le fait qu’il est salué comme l’apôtre de la réconciliation et, surtout, par le fait qu’il a s’investir pour faire face aux tensions que traversaient les communautés chrétiennes. Il n’a jamais écrit qu’en relation avec sa tâche essentielle ; il a toujours pris la plume en fonction des nécessités de son apostolat. Rien en lui du théologien de cabinet. 

 

Nous examinerons ici plusieurs textes de ses épîtres relatives à ce thème dans le dessein de mieux cerner ce que l’apôtre entend par réconciliation. De plus, nous nous tenterons de montrer comment il recourt à la théologie de la réconciliation pour gérer les tensions et les conflits de l’Eglise primitive. Ces considérations nous permettrons de tirer une leçon pour les Eglises d’Afrique.

2.       Les tensions de l'Eglise primitive

Réaliser dans la pratique la conception de la communauté comme une fraternité ne fut certes pas facile pour l'Eglise primitive. Les textes que nous allons analyser (Rm 5, 6-11 ; 2 Co 5, 16-21 ; Ga 3, 26-29 ; Ep 2, 11-21 et Col 1, 15-22), mais aussi de nombreux incidents évoqués dans le livre des Actes et dans les épîtres, témoignent de la difficulté qu’éprouvèrent les premiers chrétiens à accepter et à pratiquer cette nouvelle manière de penser et d'agir. Chacun de ces textes cités ci-haut expose les tensions particulières qui affectaient des Eglises particulières marquées par la diversité :

a)       Les épîtres aux Romains, aux Galates et aux Ephésiens examinent la question de la place, dans l'Eglise, des chrétiens qui ne sont pas d'origine juive (Cf. Pitta 2001). De fait, les communautés de Rome, de Galatie et d’Ephèse étaient composées de chrétiens d’origine juive et d’origine païenne. Cette diversité se trouve être à l’origine « des tensions au sein de l’Eglise » (Poucouta 2009 : 296). Dès lors, ces trois lettres ne sont compréhensibles que si on est conscient des tensions qui existaient dans l'Eglise primitive entre les chrétiens d'origine juive et les chrétiens d'origine païenne.

 

b)      L'épître aux Colossiens, quant à elle, développe les tensions qui existaient dans l'église d'alors en raison de l'émergence du gnosticisme, l'équivalent à l'époque du « Nouvel Age », aujourd'hui.

 

c)       La première et la seconde épître aux Corinthiens font, quant à ce qui les concernent, plusieurs allusions à un conflit personnel qui opposait l'apôtre Paul à certains membres de l'Eglise de Corinthe, qui mettaient en question la valeur de son apostolat (Legrand 2001 : 80-81). Ces « super-apôtres », comme les appelait Paul, prêchaient un Evangile du succès tandis que Paul vivait et prêchait un ministère caractérisé par la pauvreté. De plus, à en croire la première épître de Paul aux Corinthiens, les chrétiens de Corinthe connaissent des tensions, des querelles, des rivalités, des discordes (cf. 1 Co 1, 10ss ; 3, 3ss; 4, 6 ; 6, 6 ; 8, 7ss. ; 10, 24 ; 11, 16 ; 11, 18ss; 12, 14 ; 14, 26ss. ; 16, 14.22) (Cf. Holladay 1989 : 26-29). On trouve aussi tout au long de la lettre des références explicites à un orgueil surgissant au sein de l’Eglise (cf. 1 Co 3, 18ss; 4, 6ss; 5, 2ss. ; 6, 5ss. ; 9, 2 ; 10, 6ss. ; 13, 4 ; 14, 37 ; 16, 11). Certains membres de l’Eglise attribuaient une grande importance à la sagesse (1 Co 2, 5 ; 3, 18ss ; 4, 10), à son éloquence rhétorique corollaire de rhétorique (1 Co 1, 17 ; 2, 1ss.), à la connaissance(1 Co 8, 1ss), à la puissance (1 Co 4, 10.19) et aux signes de puissance tels que les dons charismatiques (1 Co 12-14).

 

La situation de ces communautés offre donc à Paul l’occasion d’élaborer une réponse originale et articulée. C’est dire qu’il faut garder à l'esprit ces divers conflits pour mieux saisir le sens des affirmations de l'apôtre des Nations au sujet de la réconciliation. Il ne s'agit en rien de dogmes abstraits, étrangers à notre réalité, d'idéaux inaccessibles. Bien au contraire, à travers ces passages, l'apôtre Paul cherche à aider l'Eglise à ne pas se résigner devant des tensions et des conflits bien réels, mais à y faire face de manière courageuse en s'appuyant sur l'œuvre de Jésus-Christ. Ce qui nous autorise à parler du caractère occasionnel, contextuel et contingent de la théologie de Paul. Elle est une réflexion faite hic et nunc, une réponse motivée par les problèmes concrets de ses communautés, adaptée aux buts qu’il poursuit, visant à obtenir une réponse positive de ses interlocuteurs » (Barbaglio 2004 :88).

3.           La notion paulinienne de la réconciliation

Le terme de réconciliation implique ainsi « l’idée de « re-couture » et de recomposition du tissu de relations humaines rompues pour une raison ou une autre. Cette remise en harmonie s’exprime, suivant les langues, par l’idée fondamentale de « changement » actif et passif (allassô), de « rassemblement » et de « réunion », de « purification » et « d’expiation » (« Yôm kippûr »). En Afrique, la réconciliation comporte en plus le concept d’une remise en état de la cohésion clanique et familiale en vue de l’harmonie et de l’équilibre « total » du lignage et de la collectivité » (Monsengwo 2009 :22).

 

En effet, rare dans l’Ancien Testament[3], et présent une quinzaine de fois dans le Nouveau Testament (Poucouta 2009 : 296-7), le vocable de réconciliation est utilisé cinq fois chez saint Paul, dans son sens théologique (Rm 5, 10-11 ; 11, 15 ; 2 Co 5, 18-20 ; Col 1, 20, 22 ; Ep 2, 16) (Bouttier 254 : 245). Il est, en fait, la traduction du terme grec « katallagè » qui vient du verbe « katallassein ». Celui-ci exprime l’idée d’ « échanger ». En grec profane, lorsqu’il n’est pas question d’échange monétaire (Spicq 1978 :777) l’idée s’applique aux relations interhumaines, dans le fait « de changer un état d’hostilité en relations pacifiques » (Spicq 1978 : 776). Le sens classique du mot est donc celui du « changement dans les relations humaines ». La réconciliation rétablit les bons rapports entre les parties opposées en supprimant la cause de leur dissentiment. A l’origine, elle était presque synonyme d’amnistie. C’est dans cette perspective que César, à la reconstruction de Corinthe en 44 av. J. C., avait proclamé une réconciliation générale pour permettre aux affranchis, des juifs, des orientaux, des condamnés, de devenir peuple de la ville nouvelle.    

 

L’application de ce terme aux rapports de l’homme avec Dieu n’apparaît qu’avec le judaïsme hellénistique (Spicq 1978 : 778). En 2 M 1, 7, la lettre des Juifs de Jérusalem à leurs compatriotes d’Alexandrie forme des vœux à l’égard de ces derniers : « Que (Dieu) exauce vos prières et qu’il se réconcilie avec vous (« katallageiè hymin ») et qu’il ne vous délaisse pas au temps du malheur ! ». Souhait réalisé quand le Temple de Jérusalem a été « restauré dans toute sa gloire lors de la réconciliation (« en tèi (…) katallagèi ») du Maître suprême » (2 M 5, 20 ; cf. 2M 7,33 ; 8,29). L’initiative de la réconciliation avec Dieu peut aussi venir de l’homme, car « la Divinité se réconcilie aisément (« to theion eudiallakton ») avec ceux qui se confessent et se repentent »(Josèphe 1977 :415). Mais il peut aussi arriver que Dieu refuse la réconciliation, par exemple à Samuel qui, toute une nuit, a pourtant supplié Dieu de « se réconcilier (« katallattesthai ») avec Saül »(Josèphe 1995 : 143, cf. Josèphe 1977 :415). L’initiative humaine n’inclut jamais l’expiation rituelle.

 

On admettra donc volontiers que la notion paulinienne de réconciliation s’enracine dans le judaïsme hellénistique. Il reste cependant à expliquer comment Paul en est venu à se singulariser dans le christianisme primitif par l’emploi de ce terme en l’appliquant presque exclusivement à la rédemption. De plus, Paul ne dit jamais que Dieu se réconcilie avec l’humanité, mais toujours que Dieu réconcilie les hommes avec lui ou que ceux-ci sont réconciliés avec Dieu (Manzi 2002 : 210). Ces particularités font en sorte que le plus obvie est d’admettre que Paul est l’auteur de cette application, au demeurant bien adaptée à sa sotériologie, puisque dans le « rétablissement de la paix » (Spicq 1978 : 778) entre Dieu et les hommes non seulement toute égalité est exclue mais encore tout repose sur la démarche gratuite de Dieu, sans la moindre initiative de l’homme. A ce propos, Cerfaux allègue :

 

L’initiative de la réconciliation vient de Dieu (par le Christ) et de même qu’il n’y a pas d’alliance véritable entre Dieu et l’homme mais que l’alliance s’entend plutôt d’une disposition généreuse de Dieu acceptant l’homme dans son amitié, ainsi, dans la réconciliation, Dieu seul agit : « Il était dans le Christ se réconciliant le monde » (2 Co 5, 19). La mort du Fils de Dieu produisit la réconciliation (Cerfaux 1958 :110).

 

Et aussi ajoute-t-il :Nous pourrions parler aussi de « rapprochement » avec Dieu (cf. Eph., II, 13), d’accès à Dieu (Rom., V, 2, Eph., III, 12). Nous parlerions également de paix avec Dieu (Rom., V, I)  (Cerfaux 1958 :110).

 

En tant qu’aspect intérieur, vivant et personnel de la justification, la réconciliation réalise ce que celle-ci permet «en introduisant le croyant dans la vie nouvelle » (Leenhardt 1981: 81). Elle est tout autant pour les païens que pour les grecs « l’action de rétablir l’amitié entre deux personnes brouillées, de changer un état d’hostilité en relations pacifiques » (Spicq 1978 :776). Dans les textes qui font l’objet de notre analyse, l'agent de ce changement est toujours Dieu. Ce ne sont pas les êtres humains qui se réconcilient avec Dieu, mais c'est Dieu qui nous réconcilie avec lui.

 

Par ailleurs, dans la théologie paulinienne, la réconciliation est employée dans un sens christologique (Manzi 2002 :213). Dieu est l’auteur de la réconciliation; Jésus-Christ en est l’instrument et la cause méritoire ; l’homme en est le sujet et comme le récipient.  Dieu a réconcilié le monde par son Fils, Jésus-Christ. La réconciliation « est pleinement réalisée en Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui, par sa mort et sa résurrection, a réconcilié les hommes avec Dieu et les hommes entre eux. Mieux, en Jésus, Dieu se réconcilie l’ensemble de l’humanité » (Poucouta 2009 : 296-7). Dans l’expression « nous avons été réconciliés à Dieu par la mort de son Fils » de Rm 5, 10, « c’est l’action de Dieu qui est mise en lumière; il ne s’agit pas d’adversaires qui se réconcilient, mais de sujets auxquels le souverain accorde le pardon »(Lagrange 1950 :1040).

 

La réconciliation est donc une déclaration de Paix unilatérale de la part de Dieu à ses ennemis. C’est lui qui a l’entière initiative de cette réconciliation, sans qu’interviennent les dispositions de ses partenaires. C’est lui qui a décidé, accompli, et qui poursuit cette œuvre jusqu’à son dénouement : « Tout vient de Dieu » (2 Co 5, 18). Paulin Poucouta fait donc remarquer à juste titre : « Elle (la réconciliation) s’enracine en Dieu et marque le début de relations totalement neuves. C’est une cessation d’hostilités dont Dieu prend l’initiative. En effet, par lui-même, l’homme est incapable de se réconcilier avec Dieu qu’il a offensé »(Poucouta 2009 : 295). L’action de Dieu est ici première et décisive.

Cette notion est unique dans l'histoire des religions : dans la religion grecque, les divinités étaient très éloignées des êtres humains au point qu'une « réconciliation » avec eux était tout simplement impensable. Le souci des humains était l'apaisement de la colère des dieux et non la réconciliation avec eux. Il en était de même dans les religions romaine et germanique. Par des rites de purification, des sacrifices, des prières et par l'ascétisme, on cherchait à amadouer les divinités courroucées. La notion biblique de la réconciliation se situe exactement à l'opposé de cela. D’où la nécessité de souligner que la notion de la réconciliation a sensiblement évolué dans l’Ancien Testament. A en croire Heuschen, « la synthèse la plus complète et la plus parfaite de tout l’enseignement biblique sur l’abolition du péché et le retour en grâce auprès de Dieu se lit dans Is 52, 13 – 53, 12. L’idée de l’apaisement de la colère de Dieu semble avoir complètement disparu » (Heuschen 1960).  Dieu n'est pas une divinité courroucée dont il faut essayer d'apaiser la colère. Pour l’Apôtre Paul, Dieu est lui-même l'agent et l’auteur de la réconciliation (Manzi 2001 : 211) ; de cela, il en est convaincu. Nous ne faisons que participer à ce que Dieu fait dans le monde.

 

Fort de ce qui précède, il paraît opportun de distinguer des étapes dans le développement de la théologie de la réconciliation, en fonction de l’histoire de la rédaction des épîtres qui forment le corpus paulinien (Cf. Martin 1999 :209, Porter 1999 : 1123-1130, Turner 1989 :77).

4.       La réconciliation dans les grandes épîtres

La réconciliation, au niveau des grandes épîtres, s’explique suivant le contexte du chapitre cinq de l’épître aux Romains. L’obéissance (Rm 5, 19) et la justice du Christ (5, 18) ont fait contrepoids à la faute et à la désobéissance d’Adam. Ici, c’est Dieu qui réconcilie une humanité pécheresse avec lui-même (Manzi 2001 :211); cela est exprimé très clairement dans Rm 5, 1-11, où Paul décrit la paix que nous avons maintenant avec Dieu, qui a déversé l’amour en nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. La réconciliation n’est rien d’autre que la cessation ou la fin des hostilités entre Dieu et l’homme auxquelles « se substituent des relations de paix et d’entente mutuelle » (Spicq 1978:78). Nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort du Fils, Jésus Christ ; c’est par le Christ que nous avons maintenant reçu la réconciliation.

 

Pour Paul de Tarse, du fait que Dieu est l’auteur premier et principal de la réconciliation, il ne s’ensuit pas que l’homme ait ici une attitude purement passive (Manzi 2001 :210) : il doit accueillir le don de Dieu. Autrement dit, l’action divine « n’exclut pas l’action de l’homme qui …s’exerce par la foi » (Lagrange 1950 : 104). Elle ne se réalise que dans ceux qui l’accueillent avec foi (Molardi 1988 :1341). C’est ce qu’écrivait il y a quelques années F. Amiot : « Il y a un autre effet, plus essentiel, et aux autres aspects multiples : la réconciliation du monde avec Dieu, due à l’initiative divine, annoncée aux hommes par la prédication apostolique et dont l’offre exige évidemment de l’homme un changement d’attitude à l’égard de Dieu » (Amiot 1968 :178). Dans son homélie de la Messe d’ouverture de la deuxième Assemblée synodale pour l’Afrique, le Pape Benoît XVI dit :

 

La réconciliation, don de Dieu, que les hommes doivent implorer et accueillir, est un fondement stable sur lequel construire la paix, condition indispensable pour le progrès authentique des hommes et de la société, selon le projet de justice voulu par Dieu  (Benoit XVI 2009 :11)».

 

Cet acte de Dieu qui nous réconcilie, qui nous sauve de notre péché, est appelé réconciliation verticale. Fondamentalement, c’est sur celle-ci que reposent toutes les autres formes de réconciliation chrétienne. Elle occupe aussi une place centrale dans l’expérience que Paul a du Christ puisque, de persécuteur de l’Eglise, il a été converti pour devenir, « à contre temps », un apôtre de Jésus Christ. Ceci prouve que la réconciliation est « une rencontre entre Dieu et l’homme. C’est pourquoi, Paul supplie les chrétiens de Corinthe de répondre à l’initiative et au don de Dieu en se laissant réconcilier avec Lui : « Nous vous supplions au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20) » (Poucouta 2009 :296). L’expérience de la réconciliation établit une communion entre Dieu et les hommes. Les Juifs autant que les païens ont besoin de se réconcilier avec Dieu. Loin d’être limitée au peuple juif, « la réconciliation devient le privilège de toute l’humanité » (Amiot 1968 :179).

5.       La réconciliation dans les épîtres de la captivité 

« Il (Dieu) s’est plu à faire habiter en lui (le Christ) toute la plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, ayant fait la paix par le sang de sa croix… » (Col 1, 19s.). … Maintenant dans le Christ Jésus vous (les païens) qui jadis étiez loin vous êtes devenus proches dans le sang du Christ » (Ep 2, 13). Ce qui frappe, à la première lecture, dans ces deux passages, c’est, outre la mention du sang, que l’effet de la mort du Christ y soit exprimé en termes positifs (réconciliation, rapprochement) et non plus en termes négatifs de rédemption ou d’expiation des péchés, comme c’était le cas, par exemple, en Rm 3, 25 et 8, 3. Le passage de Ep 2,16 a en commun avec Col 1, 20 de relier le thème de la croix à celui de la réconciliation. Mais Ep 2, 16 est plus explicite que Col 1, 20 en ce qu’il précise que, par le sang de la croix, la réconciliation a été faite, d’une part entre Juifs et païens, d’autre part, avec Dieu. En d’autres termes, dans les épîtres de la captivité, à l’idée de réconciliation avec Dieu s’est unie celle de réconciliation des Gentils et des Juifs. Du fait que l’expérience de réconciliation nous fait aussi (nous, l’humanité réconciliée) « ambassadeurs de réconciliation », elle établit, également, de nouveau une communion entre les hommes. Cette réconciliation se réalise entre des individus et des groupes. Elle est appelée réconciliation horizontale. Elle a une portée  universelle. L'examen du terme « réconciliation » lui-même nous conduit à une conception communautaire et globale de la réconciliation et du salut.

 

Comment la croix a-t-elle été ainsi lieu de réconciliation des humains entre eux et des humains avec Dieu ? Voyons successivement chacun de ces aspects.

5.1.              La croix et la réconciliation de l’humanité

Grâce au sang (Ep 2, 13) et à la croix du Christ (2, 16), il n’y a plus désormais qu’un seul peuple là où auparavant il y en avait deux (2, 14), Juifs et païens (Casselini 2001 : 102-106, Rosse 2001 : 105-109, Montagnini 1994 :166-196). Entre ceux-ci existait auparavant une « barrière » qui les séparait et qui, en accusant les différences, faisait régner une « inimitié » (echthra) entre les deux groupes (2, 14). Or, dans le Christ a été abolie cette barrière que Ep 2, 15 identifie littéralement à « la loi des commandements en ordonnances », ce qui ne peut guère désigner que la loi mosaïque. Celle-ci, en distinguant Israël et en le refermant dans la conscience de ses privilèges, l’isolait par rapport aux « pécheurs de païens » (Ga 2, 15).

 

Comment donc la croix a-t-elle fait disparaître entre Juifs et païens cette inimitié résultant du particularisme de la Loi ? L’épître aux Ephésiens ne le précise guère, mais sans doute une source d’éclairage est-elle fournie par les épîtres antérieures, et tout particulièrement par des passages de l’épître aux Galates. Celle-ci présente, de diverses manières, l’opposition entre la Loi et la Croix (2, 21 ; 3, 1s. ; 5, 11 ; 6, 13s.). En renversant la formule de Ga 2, 21, on peut comprendre ainsi les choses : « Si la justice vient de la mort (croix, sang) du Christ, alors la Loi ne sert plus à rien ». Et donc ce qui séparait Juifs et païens est aboli. Nul ne peut se réclamer désormais d’un principe de justification qui, en privilégiant les uns, condamne les autres. Tous, désormais, sont justifiés dans le Christ. Plus de différences, plus de « barrière » et plus de haine, puisque la croix est devenue la source unique du salut.

 

Sans doute, ce langage de la « justice » et de la « justification », caractéristique de Ga et Rm, n’est-il pas celui de Col et Ep. Mais, au-delà des mots, la réalité fondamentale reste la même, comme le manifeste Ep 2, 1-10. En effet, ce dont il est question en ce passage, c’est un « salut » (v. 8) procuré gratuitement par Dieu, par opposition à un salut découlant des « œuvres » (v. 9). Loin d’être limitée au peuple juif, la réconciliation devient le privilège de toute l’humanité.

5.2.             La croix et la réconciliation avec Dieu   

Mais en quoi la croix est-elle lieu de salut et instrument de réconciliation ? Ceci nous amène à considérer le second aspect, à savoir la réconciliation de toute l’humanité avec Dieu.

 

Nous pouvons noter que le verbe « apokatalassô » (réconcilier totalement), employé en Ep 2, 16, l’est aussi en Col 1, 20. Mais l’utilisation la plus éclairante est celle qui se présente dans la suite immédiate :

 

 …vous qui jadis étiez des étrangers et des ennemis par vos pensées et vos œuvres mauvaises, maintenant il (Dieu) vous a réconciliés dans son corps de chair (du Christ), afin de vous faire paraître devant lui saints, sans tache et sans reproche (Col 1, 21s.)

 

C’est donc le péché qui rendait ennemi de Dieu, et la réconciliation vient donc de favoriser la disparition de ce facteur d’inimitié. C’est bien ce qu’affirment ailleurs les deux lettres : « … en lui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col 1, 14). « … vous qui étiez morts par suite de vos fautes (…), il (Dieu) vous a fait revivre avec lui (le Christ). Il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 13). « … vous qui étiez morts par suite de vos fautes et de vos péchés (…) il (Dieu) (vous) a fait revivre avec le Christ » (Ep 2, 1.5). Cette rédemption, Ep 1, 7 la relie, de façon précise, au sang du Christ : « En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes ».

 

En Col 1, 20, la perspective est encore élargie : ce n’est pas seulement l’humanité, Juifs et païens, qui a été réconcilié, mais ta panta, tous les êtres (Turner 1989 : 91). La réconciliation opérée par le sang du Christ se dilate au point de couvrir tout l’ensemble des êtres créés. Autrement dit, la réconciliation et la pacification atteignent « tout ce qui est sur terre et dans les cieux » (on pense à l’attitude des Puissances, cause et objet d’une désharmonie cosmique). Cette dimension de la réconciliation place l’œuvre de Dieu par le Christ dans le contexte de la création tout entière. Dans les hymnes que l’on trouve au début des épîtres aux Ephésiens (2, 13-18) et aux Colossiens (1, 2 ; 4, 13), Dieu nous est présenté comme réconciliant toutes choses et toutes les personnes – au ciel et sur la terre – dans le Christ. La réconciliation s’étend ainsi à l’ensemble de l’humanité et du cosmos. Mais comment ? Le texte ne le dit pas. Néanmoins, la manière dont cette réconciliation est opérée par le sang du Christ nous est présentée dans Ep 2, 12-20 : les Gentils, qui n’ont ni espérance ni promesse, reçoivent la vie dans le Christ, qui a « détruit le mur de la séparation : la haine » ; il en a fait des « concitoyens », des membres de la « famille de Dieu ».

 

La paix entre les ennemis n'est pas seulement une conséquence éventuelle, voire facultative, de la réconciliation avec Dieu. La Paix avec Dieu prend corps dans la communauté composée d'anciens ennemis réconciliés. L’accès à la même paix divine supprime l’inimitié qui existait entre eux, et le Christ sur sa croix tue toute inimitié (cf. Ep 2, 16). La nouvelle humanité est une réalité visible, reconnaissable dans le fait qu'en son sein les barrières d'inimitié et d'inégalité entre les classes, les races et les sexes se dissipent. Ici, le texte célèbre de l'épître aux Ephésiens (2, 14-16) rejoint celui de l'épître aux Galates (2, 26-28) où est abolie toute distinction entre Juifs et Grecs, esclaves et hommes libres, homme et femme.

 

L'Apôtre des Nations évoque ainsi la disparition des classes et des castes. Tous ceux qui se réclament de Jésus Christ ont part au même héritage. Le texte de l'épître aux Galates affirme que la foi en Jésus-Christ fait disparaître toutes les barrières qui séparent les êtres humains. En Jésus-Christ, tous deviennent héritiers de Dieu et sont en droit d'appeler Dieu leur Père comme Jésus le fit. Dans cette perspective, « revêtir le Christ », c'est comme mettre un vêtement neuf. Autrement dit, c'est faire l'expérience de la réconciliation dans des relations sociales nouvelles. C’est dire que tous les chrétiens sont une seule personne dans le Christ (Legasse 2000 : 285). Dans l’épître aux Romains, Paul exhorte aussi les chrétiens à dépasser les clivages et à vivre la pluralité (Leenhardt 1981 : 66). 

6.           La leçon pour les Eglises d’Afrique

Que disent les textes que nous examinons au sujet de la tâche de l'Eglise-Famille de Dieu en Afrique? Dans le passage de l'épître aux Ephésiens, l'Eglise est présentée comme le domaine où il est possible d'expérimenter le salut. La responsabilité de l'Eglise est tout simplement d'être l'Eglise. Eglise consciente de ses faiblesses, Eglise qui ne cherche pas à éviter les conflits, Eglise qui vit quotidiennement la paix que Jésus nous a donnée. Elle est le lieu où d'anciens ennemis vivent ensemble et pratiquent la réconciliation dans leur vie quotidienne. Elle est un espace dans lequel l'Esprit du Christ peut se mouvoir et agir, rendre les êtres humains capables de suivre l'exemple de Jésus, surtout dans leur relation avec leurs ennemis. Dans cette logique, la tâche de l'Eglise est de mettre en pratique, dans la vie quotidienne, la Paix que Jésus nous a donnée. Nous avons donc la responsabilité de donner à nos contemporains une idée du monde tel qu'il devrait être et tel qu'il va venir. Cette tâche de l'Eglise : être tout simplement l'Eglise, n'a en rien perdu aujourd'hui de son urgence. Si l'Eglise reconnaît cette responsabilité, elle ne peut manquer de se laisser interpeller par la tâche énorme à accomplir dans ce domaine.

 

Pour ne citer qu'un exemple, alors que la désintégration du bloc socialiste a conduit à une explosion de tendances nationalistes réprimées pendant des décennies, on observe dans les démocraties occidentales une augmentation alarmante du racisme et du nationalisme. Dans ce contexte, il ne faut pas sous-estimer le rôle des Eglises. William Trevor, de la communauté oecuménique d'Irlande du Nord, Corymeela, a soutenu lors de l'Assemblée Oecuménique Européenne, qui s’est tenue à Graz (Autriche) du 27 au 30 juin 1997, que la situation dans son pays ressemblait, par bien des aspects, à celle de l'ancienne Yougoslavie, mais que l'engagement résolu des Eglises en faveur de la paix avait empêché cette situation de se dégrader de manière aussi dramatique que dans les Balkans.

 

De son côté, Ivo Markovic, fransiscain bosniaque évoquait, au cours de cette même assemblée de Graz, les difficultés qu'il rencontre lorsqu'il tente de convaincre ses collègues du clergé de leur responsabilité dans le processus de réconciliation. En outre, ce qui est arrivé au Rwanda et au Burundi, deux pays dans lesquels la majeure partie de la population est chrétienne, démontre que les Eglises, sauf exception, n'ont pas cherché à empêcher le génocide. Aujourd'hui, les chrétiens de cette région se demandent comment les choses ont pu aller si loin, et si une guérison est possible.

 

Si Jésus est notre Paix, alors notre message consiste à vivre en tant que communautés dans lesquelles cette « paix » puisse s'incarner. Cette Paix se manifeste lorsque les membres de la communauté prient, célèbrent ensemble le culte, partagent leurs dons et leurs biens, travaillent ensemble. Les communautés qui forment l'Eglise-Famille de Dieu ne doivent nécessairement pas être homogènes, mais en leur sein, les hommes et les femmes, les étrangers tout autant que les autochtones, les salariés ainsi que les chômeurs font l'expérience de ce que signifie la réconciliation. Et c'est en faisant une telle expérience de la réconciliation, en voyant tomber les barrières, qu'ils découvriront le sens de la Paix que Dieu donne.

 

De tout ce qui précède, il appert que la résolution des conflits devrait être une tâche prioritaire pour l'Eglise-Famille de Dieu. Et le texte de l'épître aux Corinthiens développe ce « ministère de la réconciliation » qui nous est confié (Manzi 2001 :211). Nous sommes donc ambassadeurs de la réconciliation. La déclaration de Paix de la part de Dieu se veut être un message qu'il faut transmettre à tout être humain. L'Eglise-Famille de Dieu n'est pas seulement le lieu où le pardon, la réconciliation et la paix deviennent tangibles, l'Eglise est aussi appelée à devenir agent de réconciliation et messagère de paix. A ce sujet, le Pape Benoît XVI, dans son homélie prononcée à l’occasion de l’inauguration dans la basilique vaticane de la deuxième assemblée synodale pour l’Afrique n’a pas mieux trouvé que d’affirmer :

 

La vocation de l’Eglise, communauté de personnes réconciliées avec Dieu et entre elles, est d’être prophétie et ferment de réconciliation entre les différents groupes ethniques, linguistiques et aussi religieux, à l’intérieur de chaque nation et sur tout le continent  (Benoit xvi 2009: 3).

 

Dans son Rapport sur l’exhortation « Ecclesia in Afrique » fruit du premier synode continental, Mgr Monsengwo écrit à ce propos : « La deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques est appelée à engager l’Eglise et la société en Afrique sur le chemin du pardon, de la réconciliation et de la paix, grâce à la justice dans la vérité » (Monsengwo 2009: 23).

 

Dans l’Instrumentum laboris, la mission de l’Eglise-Famille de Dieu est ainsi décrite :

L’Eglise-Famille de Dieu en Afrique se sent investie du « ministère de la réconciliation » (2 Co 5, 18). Car elle est messagère de « l’Evangile de la paix » (Ep 6, 15), qui fait d’elle un seul Corps et Temple de l’Esprit Saint. A l’exemple du Christ, elle est artisane de réconciliation en corps de chair (Synode des évêques 2009: § 42).

 

Cela signifie que l’Eglise-Famille de Dieu a sa place partout où règnent la haine et la souffrance, partout où il y a des conflits. Le service pour la paix est nécessaire là où les conflits sont latents et là où ils ont déjà éclaté. Les expériences qui ont été rapportées lors du deuxième Synode des Evêques pour l’Afrique au sujet de la pratique de la réconciliation au sein des communautés chrétiennes nous préparent à accomplir ce genre de service. Une formation aux méthodes de transformation non-violente des conflits permettra à l’Eglise-Famille de Dieu d'accomplir un service plus efficace. Il est extrêmement encourageant de constater ce que font des chrétiens dans le domaine de la réconciliation à travers le monde. Ces actions font rarement les grands titres de l'actualité. Pourtant, elles sont des signes tangibles que Dieu poursuit en nous et par nous l'œuvre de réconciliation et de paix qu'il a accomplie une fois pour toutes en Jésus-Christ.

                                                                               

 


[1]Jean-Paul II, Lettre au Secrétaire Général du Synode des Evêques à l’occasion de la 13è Réunion du Conseil Spécial pour l’Afrique de la Secrétairerie Générale du Synode des Evêques (23 février 2005), dans L’Osservatore Romano, 26 février 2005, p. 5, écrit : « Prenant acte du dynamisme né de la première expérience synodale africaine, cette Assemblée cherchera à l’approfondir et à la prolonger, s’appuyant sur l’Exhortation Apostolique Post-synodale Ecclesia in Africa, et tenant compte des nouvelles données ecclésiales et sociales du continent ».  

[2]« Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation » (2 Co 5, 18).

[3]Le terme de réconciliation n’a pas d’équivalent exact en hébreu. Les LXX ne l’utilisent que dans les livres des Maccabées (1 – 2 M).

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