Dans différents Etats, les partenariats public-privé sont envisagés comme un moyen d’accélérer le développement et la croissance économique. Ils permettent en effet d’astreindre les pouvoirs publics aux exigences de productivité comme cela est le cas pour les privés. Depuis les années 90, la société civile est considérée comme un acteur incontournable dans le processus de développement des Etats (Brunelle, 2009). Au fur du temps, elle développe des capacités qui lui permettent de rendre redevables les institutions publiques tout en contribuant à l’assainissement et à l’efficacité des dynamiques entreprises par ces dernières au nom de l’intérêt général (Usman, 2014).
Cependant, Les organisations de la société civile ont du mal à s’insérer dans les processus développementalistes qu’engagent les Etats (Chambers, 2001). Cela est dû notamment au fait que les partenaires publics et privés leur accordent peu de place dans leurs négociations et leurs accords. En outre, ces organisations de la société civile ne sont pas toujours bien préparées pour assumer la mission qui est la leur au cours de ces dynamiques entre les acteurs publics et privés (Mathijs, 2008). A part qu’elles ne sont pas elles aussi attachées de manière absolue aux principes de la transparence, de l’efficacité et de la redevabilité, elles n’ont pas toujours l’expertise requise pour peser de leurs poids sur ces relations entre les acteurs publics et les acteurs privés (Uvin, 2005).
Partant de l’expérience du Burundi en matière de partenariats publics-privés, cette réflexion s’assigne un double objectif. Elle tente non seulement de montrer la place et le rôle des organisations de la société civile dans la construction des partenariats publics-privés au Burundi mais aussi de dégager les entraves internes et externes auxquelles elles font face dans leurs actions sur cette thématique.
Pour y parvenir, nous mobilisons un double matériau empirique en faisant recours aux documents existants sur le sujet et aux entretiens semi-directifs (Muchielli, 2004). Ces derniers seront conduits auprès des acteurs publics et privés qui interagissent autour des partenariats publics-privés mais aussi et surtout avec des acteurs de la société civile pour les amener à développer un regard réflexif sur la question. Les données récoltées seront soumises à une analyse rigoureuse à travers la méthode de l’analyse du discours critique (Crespy et al, 2016).
Référence Bibliographique:
Alex, M. (2004). Le développement des méthodes qualitatives et l’approche
constructiviste des phénomènes humains », Recherches qualitatives, Hors-Série, n°1.
Amandine, C. (2016). Méthodes de la science politique. De la question de départ à
l’analyse des données. De Boeck Supérieur.
Brunelle, D. (2009). L’autre société civile, les mouvements sociaux et la lutte pour les
droits fondamentaux. Presses Universitaires de Laval, 2009.
Chambers, S. (2001). Bad civil society. Political theory, 29(6), pp. 837-865.
Mathijs, V. (2008). Imagining the Great Lakes Region: discourses and
practices of civil society regional approaches for peacebuilding in Rwanda, Burundi and D R Congo. Journal of Modern African Studies, 46(3), pp. 393–426.
Peter, U. (2005). A brief discussion of donor support to local governance in Burundi,
unpublished Report.
Usman, A. (2014). The handbook of civil society in Africa. Springer science.