QUELLE RENAISSANCE POUR LES ÉTATS AFRICAINS ?1

Abstract: 

 

Abstract: The paper argues that, the development of Africa is the responsibility of Africans themselves. This should be the reverse side of Africans being the enemies of their own continent. For this responsibility to be assumed, Africans should avoid perceiving themselves as victims of all the time and question the issues of leadership and governance on the continent. In the process of the above argument, the paper highlights the burning issues with which the African leadership have to wrestle with in order to leap in the far end of its future. These include strengthening political governance, envisioning economic development, cooperation and taking seriously Africa’s integration into the global dynamics. These are the ultimate strategies for the renaissance of Africa for the 50 years to come the African leadership has to embrace as its task.

 

  1. Introduction

Le 31 Janvier 2010, Le Président Laurent Gbagbo disait :

On a trop dansé en Afrique, on a trop chanté et on a trop rigolé ...Pour cette commémoration il n’y aura ni défilé militaire pompeux, ni danses endiablées, mais un colloque ; un colloque auquel j’inviterais les représentants de tous les pays africains qui ont acquis leur indépendance en 1960 afin que l’on réfléchisse sur ce demi-siècle passé et les cinquante ans à venir.

En cette année de célébration des 50 ans d’indépendance pour nombre de pays africains1au-delà de l’enthousiasmec’est aussi le temps du bilansurtout de l’introspection  de  ce  qui est  advenu de cette accession à la souveraineté internationale. Le premier constat que l’on observe est que,  malgré  ses  multiples richessesl’Afrique reste à la traine du développement. 

Aussi, si l’on  peut  déceler  dans  ses  rapports  déséquilibrés  avec  le  reste  du  monde,  notamment l’Occident, les dirigeants qui  se sont succédés  dans  les différents pays du continent depuis les années 1960, à quelques exceptions près, ont plutôt manifesté une seule volonté, se maintenir au  pouvoir  contre  vent  et  marrée  dans  une  ambiance  très  souvent  teintée  de  mauvaise  gouvernance, de népotisme, de corruption, de  manipulation  des  institutions  et des règles démocratiques les plus élémentaires, qui ont permis certains  d’ entre eux, d’accéder au pourvoir. 

Parallèlement,  les  défis  socioéconomiques  se  posent  avec  acuité  et  ne  cessent  de  se complexifier  chaque  jour  avec  l’augmentation  rapide  de  la  population,  notamment  dans  les centres urbains2 :  plus de 2/3 de  la  popu- lation urbaine vivent dans un habitat précaire ; (72%) sans  services  essentiels  (seulement  36  %  de  la  population  disposent  d’un  système  d’ assainis-sement44 % ont accès à une  eau potable) ;  54 % de la population est  jeune  (moins de 20 ans) et 46 % vivent dans  l’extrême  pauvreté  avec  moins  de  1 $ US/jour. Au chapitre sanitaire, la situation n’est guère  reluisante.  La  pan-démie  du  Sida  continue  de  faire des ravages sur le continent, dont les  enfants et les femmes sont plus exposés (70 % des 40millions de  personnes  infectées  par le VIH dans le  monde vivent en  Afrique). Outre  le Sida,  la mortalité maternelle et infantile reste  plus élevée en  Afrique que partout  au monde (916 femmes perdent la vie pour 100 000 naissances;30 000 enfants meurent  chaque  jour  avant  d’atteindre  leur  cinquième anniversaire); alors  que  le  paludisme  reste  encore  la  première  cause  de  mortalité  sur  le  continent, détruisant  des  familles  entières,  auquel  s’ajoute  la  poliomyélite,  le  choléra,  la méningite,  la  bilharziose,  etc.,  et  la  sous-alimentation  reste  une équation insoluble (30 % des  enfants de  moins de 5  ans sont malnutris,  40 % de la population survivent sous la menace d’une crise alimentaire) et la  gestion des catastrophes naturelles un casse-tête (glissements  de  terrain  en  Ouganda, inondations en Afrique del’Ouest…) (World Bank 2006).

  1. Quelle gouvernance politique en Afrique ?

2.1. Pour quelle gouvernance

 

1960-2010, cinquante ans de sueur, de larmes et de sang. Cinq  décennies,  un  demi-siècle d’indépendance est certes, un moment important  pour  plusieurs  pays du continent,  donc normal  pour  magnifier  cet  événement  historique.  Ainsi, des centaines de milliards FCFA sont mobilisés3(dont une partie est  allouée par les anciennes métropoles) et serviront à marquer  les « réjouis-sances ». Or aucun Africain n’ignore que l’ambiance sur le continent n’est pas  à la fête, tant les défis restent énormes. Certes, l’accession des  États  africains  à la souveraineté  internationale, même si elle a été offerte pour la plupart, elle n’a pas été facilement obtenue. Elle a été une issue de luttes  multiformes  et de sacrifices d’hommes et de femmes de valeurs, pendant  de  très  longues  années. Ainsi, les premières  années des «indépendances», sont marquées  par  des figures emblématiques, imbues de vraies valeurs panafricanistes, d’idées  d’indépendance totale et de projets viables pour une Afrique unie et  prospère:  de Mamadou Dia à Nkwame Nkrumah en passant par Patrice Lumumba,  Amilcar Cabral, Thomas Sankara entre autres. Malheureusement, ils ont tous  été éliminés,très souvent avec la complicité de l’ancienne puissance colonisatrice dans des conditions rocambolesques (la parenthèse de Bob  Dinard sur le  continent en témoigne de cette page noire). Or chacun de ces hommes et  femmes avait posé des actes fondateurs qui ouvraient la voie à une vraie indé-pendance pour une Afrique unie et solidaire. Depuis, le sang n’a cessé de  couler et continue encore de couler partout sur le continent : au  Darfour,  au  Tchad, en passant par la Centrafrique, l’Uganda, le Niger, en RDC, en Casamance, dans les rues de Mogadiscio, au Zimbabwe, etc. Les élections sont vio- lemment contestées au Togo, au Kenya, au Gabon... Les coups d’État se  suc-cèdent en Guinée-Bissau, aux Îles Comores, au Niger en Mauritanie. La  Guinée-Conakry, la Côte  d’Ivoire s’enlisent  pour  l’organisation  d’élections  libres, transparentes et démocratiques. Le Liberia, la Sierra Leone, l’Angola, le Burundi, le Rwanda, la République Démocratique du Congo, le Congo, la  Centrafrique, l’Ouganda, le Zimbabwe, le Tchad… conservent encore les  stigmates de plusieurs décennies de guerre civile et de génocide et vivent  dans une  fragilité  manifeste. 

 

Par ailleurs, d’autres qui ont incarné l’espoir un moment ont fini par présenter leur vraie nature dictatoriale et monarchique. Par exemple, à l’issue de l’alternance historique intervenue le 19 mars 2000, le Président Wade du Sénégal avait déclaré que « le pays a besoin du génie de ses fils, où qu'ils se trouvent, pour l’aider à construire ce qui a été détruit par quarante années de gâchis »4. Ainsi, de nombreux cadres de la diaspora avaient quitté leur travail pour répondre à 

cet appel patriotique. Ce qui est advenu de l’exercice de son pouvoir n’encourage pas d’autres à imiter les premiers. De l’engouement suscité au départ, il ne reste que désarroi pour la majorité de son peuple.5 Le cas du Président  séné-galais est un cas d’école pour toute l’Afrique. À son arrivée au pouvoir, il  pré-tendait, être le président le mieux élu de la planète, sinon  de  toute  l’Afri-que, qu’il ne se sentait aucunement lié à aucun «club de  chef  d’État», se  pré-sentant même, comme un pourfendeur des complaisances de certaines de  ses  paires qui se mêlassent dans un laxisme cynique contre leur peuple. Toute  l’Afrique avait applaudi des deux mains, en se disait enfin, avoir trouvé le lea-der idéal et soucieux des aspirations de son peuple et digne de la représenter.  Avec ses idées novatrices, il avait laissé planer l’idée d’une rupture d’avec  ce  que les présidents africains avaient habitué leurs peuples, jusque-là. Son aura eu des échos partout à travers le monde, même dans les Assem-blées les  plus  prestigieuses (Davos, G8, etc.). 

 

Devant l’océan de désespoirs, voilà enfin quelqu’un qui symbolisait l’espoir,  qui émergeait du lot et qui, certainement fera tâche d’huile sur les autres pays  du continent. Même les partenaires qui se résignaient  dans  l’afro-pessimisme,  trouvaient par-là, des raisons de croire à un sursaut. Les idées et les idéolo-gies, selon lesquelles «l’Afrique n’était pas mûre pour la démocratie » et  qui  voudraient faire de l’Afrique  un « cancer »  de la planète et  les Africains  des  « sacs à virus » pour l’humanité, trouvaient par-là une réponse à la mesure  de  l’affront. Dans ce prolongement, pour la première fois (hormis le cas du  Pré-sident Rwandais sur une autre question), un pays africain osait répondre par laréciprocité en expulsant des ressortissants français en réponse à la politique  française des charters. Ces positions courageuses ont été saluées partout en  Afrique et dans la diaspora. 

 

Mais les actes posés ces dernières années en matière de gestion du pouvoir ont démontré tout le contraire de ce que cet homme affirmait partout haut et fort. Par exemple, en tant qu’un des pairs fondateurs du NEPAD, le Président Wade qui s’est ouvert au Mécanisme d’Évaluation des Pairs  (MEAP)  depuis  2003,  refuse  à  ce  jour  d’accueillir  la  mission  d’évaluation. Le  Prési-dent  Wade qui s’est révélé parmi les défenseurs les plus acharnés du NEPAD se présente aussi  parmi ses  plus  grands  pourfendeurs. Combien  d’intellectuels  africains ont eu à subir ses foudres lorsqu’ils ont osé, avoir une position  criti-que  vis-à-vis  de  ce  plan  sensé  sortir  l’Afrique  de l’isolement  et la  mettre enfin, sur la voie du développement? Il avait même nommé un ministre char-gé du NEPAD. Ainsi, le Président Wade a fini par démontrer à la face du monde que rien ne le différencie des autres chefs d’État africains, qui ont habitué l’opinion, depuis les indépendances, à une gestion laxiste, clientéliste,  teinté  de népotisme,de corruption, de mal gouvernance, de « pouvoirisme» très  sou-vent ensanglanté. 

2.2. Le retour des coups d'État

 

Si dans les années 1990, on a remarqué une régression des coups d’État,  des  rébellions, des guerres interétatiques ou internes sur le continent,  quelques  années on note un retour marqué des coups d’État, notamment dans la partie occidentale du continent6. Après le Discours de Français Mitterrand à La Bau-le en 1989, le vent de démocratisation avait suscité l’espoir, et dans la foulée, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), qui deviendra en 2002, Union Afri- caine (UA) proscrit,  lors du  Sommet  d’Alger en juillet 1999, les « coups d’État». Mais, ce que l’on constate c’est que les coups d’État militaires  revien-nentau goût du jour en Afri-que, et de plus en plus avec le soutien moral  des populations. Ce fut le cas au Niger,au lendemaindu putsch du 18 février 2010 contre le Président Mamadou Tandja, en Mauritanie en 2006 avec la chute  de  Maouya, en Guinée lors de l'arrivée au pouvoir du capitaine Moussa Dadis  Camara, en décembre 20087. Madagascar, un chef de l'État démocratiquement  élu, Marc Ravalomanana, a été chassé du pouvoir par l'armée avec le  soutien  de  l'opinion.  S’il ne  faut pas manifester un enthousiasme débordant en vis-à-vis de ces hénomènes, néanmoins, il faut toutefois reconnaitre que ces scènes  de liesse traduisent un malaise profond en matière de  gouvernance politique  sur le continent. 

 

Ainsi,  l'ère  des  coups  d'État  qui  paraissait  révolue  est  bel  et  bien  de  retour  sur  le  continent africain. Et contrairement au passé,  dans la plupart  des cas, ils recueillent l'assentiment d'une grande partie de l'opinion publique. N’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur comment a-t-on pu en arriver là,  alors  que  depuis la fin des années 1980, le mouvement de démocratisation semblait irréversible sur le continent? La raison est que les leaders et les élites politiques africains sont devenus  les  véritables  sources  d'instabilité  dans  leurs  pays,  par  leur  violation  récurrente  des normes  élémentaires  de  l'État  de  droit,  par l'instrumentalisation de la Constitution et leur volonté cynique d'imposer  à leur pays une succession dynastique. C’est là les véritables causes du retour  des coups d'État militaires certainement, alors  que  d’autres  chefs  s'assurent  de la loyauté  et du soutien des forces armées  pour se pérenniser  au pouvoir. Ainsi, si certains pays commençaient à sortir des ténèbres, par contre  d'autres sombrent dans de nouvelles crises interminables résultantes de processus autocratiques, notamment avec de l’organisation de simulacres élections, qui  ne  sont démocratiques que de nom, dans lesquelles, « le parti unique » au  pou-voir, s’attribue un score confortable et attribue celui de ses opposants,  selon  leur degré de malléabilité (Gabon, Togo). Ce qui ne aboutie à une instabilité  chronique et compromettoute initiative de développement économique. 

  1. Quel développement économique pour l’Afrique ?

3.1. Sous-emploi et chômage chronique

 

Ces dernières années, les problèmes des pays africains se sont vus aggravés  avec le sous-emploi de la main-d'oeuvre qualifiée. Dans tous les pays, il y a  paradoxalement un taux de chômage et de sous-emploi élevé parmi les  jeunes diplômés, notamment des universités, scientifiques et ingénieurs compris8.

 

Ainsi, à la question de la pauvreté et du chômage, est venue se greffer celle du  sous-emploi. Par exemple, le  diagnostic  fait  par  la  Banque  mondiale sur la problématique de l’emploi au Sénégal donne un taux de chômage de 13 % et 27,5 % de sous-emplois, dans un pays confronté à un manque de  perspective  pour l’écrasante majorité de sa jeunesse. Par ailleurs, si l’on note un manque  criant de certaines qualifications sur le marché de l’emploi, au même moment,  ils sont des milliers de jeunes sénégalais hautement qualifiés à travers le  monde9.  Si desinitiatives sont mises en place par les autorités pour juguler le  phénomène, à travers l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANEJ)  depuis 2001, cependant la problématique de l’emploi des jeunes reste entière et se complexifie chaque jour un peu plus. 

 

Certes, dans de nombreux pays du continent, on s’emploie à augmenter le taux de scolarisation,en revanche les perspectives d’emploi des jeunes diplômés semblent assez réduites. En outre, on note une inadéquation entre les systèmes  éducatifs qui forment les étudiants à des emplois de «col blanc» souvent  ine- xistants. Ainsi, des milliers de jeunes sortants chaque année du système scolai- re arrivent sur le marché du travail sans compétences adéquates en corrélation avec le contexte des pays. En l’absence de perspectives, nombre d’entre eux  choisissent ainsi, l’exil. Ce qui est inquiétant dans cette émigration, c’est l’exode massif de la matière grise, alors que l’émigration clandestine se pose comme un autre défi majeur. Ce qui fait que le continent s’appauvrit, aussi bien de ses bras que de ses cerveaux, de sa jeunesse avec tout son dynamisme et toute sa  créativité.

3.2. Émigration et fuite des cerveaux

 

L’Éducation et particulièrement l’Enseignement supérieur est, sans nul doute, au cœur  des débats en ce début de 21èmesiècle, au regard de la mondialisation, de la science et de l’économie.Or, le système éducatif des pays africains en  gé-néral est confronté à un sérieux problème qui enconstitue l’un des facteurs bloquant à savoir la «fuite des cerveaux ». Chaque année depuis 1990, selon  l' Organisation Internationale pour les Migrations (OIM),ils sont environ vingt milles Africains hautement qualifiés qui partent du continent vers les pays  du Nord. La Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique  (CÉA) et l’OIM estiment qu’entre 1960 et 1975, 27000 Africains ont  quitté  le  conti- nent pour les pays de l’OCDE. De  1975  à  1984, ce  chiffre  est passé  à  40 000. Les principaux domaines touchés sont la  Santé et  l'Éducation,  des  secteurs clés pour le développement durable.  Alors  que,  selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 2/3 des pays du continent ne  disposent  pas  du taux minimal de 20 médecins pour 100 000 habitants. Avec la mondiali-sation, malgré les politiques migratoires restrictives, les Africains, à l’image des autres communautés, sont engagés sur la difficile, mais  irréversible voie  de la libre circulation des personnes et des services. S’il est vrai que  l’émigra-tion a toujours existé sous tous les cieux et à toutes les époques, alors  comment espérer développer le continent où les défis du développement sont incommensurables, si une majorité de ses  ressources qualifiées  le  quittent? On indexe très souvent la modicité du traitement, le statut social,  l’environne-ment de travail et le manque de perspectives les jeunes diplômés, comme  raisons  de  cet exode massif  vers d’autres cieux  plus clément. 

 

Or un tel exode influe négativement sur le développement du continent  et  contribue à marginaliser l’Afrique dans les systèmes mondiaux du Savoir.  Le continent ne réalise que 0,5 % des  investissements mondiaux consacrés  à  la recherche au développement,  et ne  représente  que  0,8 % des dépenses  mondiales consacrées aux publications scientifiques (Mutumé 2003)10.Avec  15 % de la population mondiale, on estime aujourd’hui que plus du tiers des intellectuels Africains vivent à l’étranger11, alors que les 20milles scientifiques  et  ingénieurs que compte le continent ne  représentent que 3,6 % de la  population scientifique mondiale(Hatungimana 2007). Enfin, ils seraient  envi-ron 30 à 40 000 d’Africains titulaires d’un doctorat à vivre hors  du  continent et 2/3 des étudiants Africains restent dans les pays d’accueil après leur  forma-tion faute de  perspectives dans leurs  pays  d’origine. Ainsi, si  l'Afrique  est  à  la  traîne  dans  le  domaine  de  la  recherche scientifique et technique,  c'est  parce  qu'il n'y a  pas  de centres  disposant  d'une  masse  critique  indispensable d'enseignants-chercheurs12. Le fait que  les  personnes  qualifiées  et compétentes  ne retournent pas  dans  leur  pays  démontre  l’impossibilité  pour l’Afrique d’entrer dans l’arène mondiale de la Connaissance13. Comble  du paradoxe, pour  compenser  ces pertes,  les pays  du continent font appel non seulement au personnel qualifié des pays occidentaux (+100000 expatriés) mais également, déboursent, chaque année, plus  de  4  milliards  de $  US  (Djian 2005).  Par  exemple au  Burundi,  le  déficit de professeurs-docteurs  pousse l’université à recourir à l’expertise extérieure. Sur les 163 enseignants  que comptait le pays, il ne reste que 70 ce qui génère un taux  de  dépendance  de 48 %, et un million  $ US  pour  le traitement des expatriés (Hatungimana 2007). 

 

Face à l’accélération récente des flux, au-delà des mots et des discours, qu’est-ce que l’Afrique  propose  réellement  à  sa  diaspora  pour  exercer  sur  elle,  une attraction pour la faire  revenir comme c’est le cas  dans  d’autres  régions  du monde? Autrement dit, l’Afrique devra-t-elle rester passive ou dispose-t-elle de moyens pour y faire face à ce phénomène ? Si les pays du continent   n’ont pas les moyens d’empêcher «la fuite des cerveaux», comment faire en  sorte  que  sa diaspora  puisse  leur  être  utile ?14 Il  faut  reconnaître  que,  ni  la  politique  ni  l'orientation  économique des pays  Africains  ne  permettent  d'espérer des lendemains meilleurs. En effet, si  des initiatives commençaient à voir le jour dans certains pays, les pratiques de  gestion  autocratique  du  pouvoir ont très vite freinées. Lors de la  12ème  Conférence  de  l’Association  des Universités Africaines (AUA), à Tripoli en 2007, plusieurs recommanda-tions avaient été formulées pour permettre de « freiner » ce phénomène.  En  2003,  pour la  première  fois,  l'Union africaine  avait demandé  la  diaspora  africaine à prendre une part active au développement du continent.15 Pour  juguler ce phénomène, des problèmes structurels devront au préalable être  résolus. Dans les années 1960-1970, les intellectuels étaient  considérés  comme des éléments subversifs, dangereux à éliminer. Aujourd'hui encore,  si  desprogrès significatifs ont été faits en matière de respect des droits humains, toutefois, des zones d’ombres restent encore compte tenu de « l'ambiance  délétère» dans plusieurs pays du continent, notamment sur le  plan politico-économique. 

3.3. Quel modèle de développement ?

 

L’Afrique continue toujours d’occuper une place marginale dans l’économie mondiale (3 % des échanges économiques). Or les politiques nationales et internationales pour stimuler la Croissance et le développement sur le  conti-nent  peinent à porter leurs fruits. Ce qui fait que les pays  africains  sont  presque  tous  classés  dans  les  catégories  les plus  basses  des  pays sous- développés.  Pour  inverser  la  tendance,  la  CEDEAO  entend  lancer  une  réflexion  à  travers  un symposium sur le développement du continent du  2  au 4 juin prochain à Ouagadougou, pendant lequel, universitaires,  chercheurs, professionnels du développement, décideurs politiques, acteurs de l’intégra-tion  régionale,  etc., vont  réévaluer  le concept du développement,  50  ans  après les Indépendances et  toutes ses  implications  à la fois économiques,  sociales, culturelles et politiques pour proposer  de nouvelles pistes  pour  ainsi rattraper «ces décennies perdues » pour le développement du  continent.  Car il faut cesser de répéter les modèles  présentés par d’autres et parvenir à  des stratèges propres, selon ses initiateurs. 

 

Les fondements de toutes les crises sociopolitiques ne se trouvent-ils pas  dans  la mal gouvernance économique et  politique, si l’on sait que  90 %  des  chefs d’État actuellement en place, sont soit, mal élu, soit se maintiennent  au pouvoir contre la volonté de leur peuple?  Du  Zimbabwe  au Sénégal  en  passant par le Burkina Faso, le Togo et le Gabon, cette  réalité  est partout  la  même. En même temps le continent est victime de la rapacité de ses  diri-geants  qui  transfèrent d’importantes sommes d’argent  pour  les  cacher  dans  des  banques  extérieures.  Selon une étude de l'ONU en 2004,  plus de 400  milliards  $ US  sont  planqués  par des  Africains dans  des  paradis  fiscaux hors du continent, dont plus 131 milliards $ US proviennent de la zone franc, et plus de 86 milliards pour les seuls pays de l’Union Économique  et  Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Cette  fuite  des  capitaux  représente  13 à 14 % du PIB de la zone franc, avec une pointe de 22 % au  Sénégal  et 19,5 %  en  Côte  d’Ivoire (Dieng 2007). En  effet, selon  The  Financial Times  (2004),  sur  les  500  milliards $ US qui  sortent  chaque  année  des  pays  pauvres,  400  milliards proviennent  du  continent  africain,  dont,  300 milliards issus de délits (la corruption pour 50 milliards et les activités crimi-nelles pour 250 milliards)16.  Une réduction  de 40 %  de  l’épargne  africaine  expatriée ramenée au niveau des 3 % de  fuite de capitaux des  pays  asiatiques permettrait une augmentation de 50 % du  stock  de  capital  en  Afrique17. Ainsi, l’Afrique reste l’éternelle marginalisée  de  la  mondialisation avec la  mauvaise gouvernance de ses dirigeants. 

3.4. Le NEPAD, une initiative mort-née

 

Malgré l’engouement et l’espoir suscité par les pères fondateurs, le Nouveau  Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), une chance  véri-table pour enfin, faire décoller le continent, cette initiative comme celles qui  l’ ont précédée, se présente  comme  une  initiative mort-née. Or pour une fois,  l’Afrique pouvait véritablement parler d’une seule  voix  face à ses partenaires  à travers une stratégie « propre». La vision du NEPAD s’articule autour de  la  conviction  qu’il  incombe  aux  Africains  l’urgence  de  définir  eux-mêmes,  les priorités de développement du continent, en plaçant leurs pays, individuel-lement et collectivement, sur la voie d’une croissance et d’un  développement  durables. 

 

Cette initiative est née de la jonction du plan OMEGA du Président Wade  et  celui porté par les Sud-Africain Thabo Mbeki, l’Algérien Abdelaziz  Bouteflika le Nigérian Olusegun Obasanjo et l’Égyptien Hosni Moubarak. Le projet a été placé sous la tutelle de l’Union africaine, au sommet de Lusaka en Zambie  en juillet 2001. Depuis, le NEPAD administré par un secrétariat exécutif basé à  Johannesburg en Afrique du Sud, tarde à concrétiser la  construction  des  infrastructures, considérée comme l’une de ses priorités. Le Président  Abdou-laye Wade lui-même reconnait que le  NEPAD  n’a  pas  été  ce  qu’ils  attendaient même si : « c’est  une bonne  Mercedes  ayant  besoin  d’un  bon chauffeur ». Ce plan n’était-il  pas  voué  à  l’échec  dès  le  départ,  car  les  peuples  africains  n’y  étaient  pas  du  tout associés et ne s’y retrouvaient  pas dans  « un montage »  destiné essentiellement  à faire les  yeux doux  à des  investisseurs étrangers au profit exclusif d’uneélite de plus en plus déconnectée de ceux, au nom de qui, elle prétend parler et agir ? 

  1. Quels rapports aux autres, pour quelle coopération ?

4.1. Après les PAS, les DRSP et après ?

 

Globalement, aucun pays africain ne peut se prévaloir d’une stratégie propre de sortie du sous-développement chronique,  50 ans après  les indépendances.  Avec la fin de « l’État-providence », la chute du cours des matières  premières  à la fin des années 1970, le cycle de l’endettement et la mal-gouvernance  (dé-tournements des deniers publics)18 ont fini par étouffer les maigres écono-mies le plus souvent soutenues par un seul produit d’exportation. Ainsi, les pays africains, sous l’injonction des Institutions Financières Internationales (IFI) avec à leurs  têtes les institutions de Bretton Woods (la Banque  Mondiale et  le FMI), à la suite du consensus de Washington, adoptent les Plans  d’Ajuste-ments Structurels (PAS), dont une des conditionnalités était la  privatisation  des secteurs rentables et de ne plus investir dans les secteurs sociaux (éduca-tions, santé, notamment). Ce qui est advenu de ces plans on le connait. 

 

Même,les IFI ont reconnu leur nuisance sur les pauvres populations africainesalors que les élites  qui se sont enrichies  honteusement  du malheur  de  leurs  peuples, cantonnaient partout leur incapacité  d’y  trouver une alternative. 

 

Pour soulager les pays pauvres d’une partie du fardeau de la dette qui plom-bait les économies, intervient l’initiative desPays Pauvres Très Endettés  (PPTE) dont l’objectif est de ramener la dette des 41 pays les plus pauvres et surendettés à un niveau supportable par un effort conjugué de tous les créan-ciers, privés, publics et multilatéraux19. Ainsi, les économies dégagées par le non remboursement de la dette devaient désormais servir au financement  de  projets sociaux. Mais à travers  les  journaux  télévisés,  les  populations  voient tous les jours leurs dirigeants signer des  contrats à coup  de  milliards  sans jamais voir la couleur  de l’argent  ni  son impact sur leur vécu.  Dans ce  prolongement, après les PAS, le constat de l’accroissement de la paupérisa-tion dans les pays africains au début des années 1990 a conduit les IFI à imposer les Documents Stratégiques de Réduction de la Pauvreté (DSRP), comme seule « stratégie viable »  pour arrêter cette spirale. Cadre  unique  de  référence  pour  les  interventions  des  partenaires  au  développement,  cette initiative a  pour objectif d’améliorer l’efficacité  de l’Aide  Publique  au  Développement  (APD) par une meilleure harmonisation des interventions20. Et maintenant on  parle d’Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à atteindre  d’ici  2015.  À  vrai  dire,  dans  toutes  ces initiatives, aussi  salutaires  qu’elles  soient,  où  se  situe  l’apport  propre  des Africains  dans  leur montage ? 

4.2. L'Afrique rejette les Accords de Partenariat Économique

 

Le 09 décembre 2007, les 52 pays membres de l’Union africaine plus le Maroc et les 27 pays européens ont adopté, au sommet de Lisbonne  au Portugal,  la  « Déclaration de Lisbonne », pour une « stratégie conjointe » dans le cadre  d’un partenariat « d’égal à égal » à travers un plan d’action sur trois ans. Si les  pays africains ont réaffirmé leur volonté de voir évoluer leurs relations  avec  l’Europe, elles se sont opposées toutefois, à la nouvelle orientation que  cette  dernière veut elle, donner à celles-ci, notamment  à  travers  les  Accords  de  Partenariat Économique (APE). Ces derniers  étaient  censés, à  compter  du  1er janvier  2008,  consacrer l’ouverture  progressive  d'au  moins,  80  %  des  marchés des pays d’Afrique, des Caraïbes et du  Pacifique (ACP) aux  produits européens, sur une période transitoire de 25 ans  mettant  ainsi fin, au régime  préférentiel et se conformer aux règles édictées par l’Organisation  Mondiale  du Commerce (OMC). Les APE visent à terme, l’instauration du libre écha-nge entre les pays ACP et l’UE, une situation que les Africains, mal  préparés,  ont manifesté leur désapprobation, compte tenu de leur niveau de développe-ment  et de la faible  compétitivité de  leurs  économies. Ainsi, ces Accords  qui se voulaient l’aube d’une nouvelle ère dans les relations  Europe-Afrique,  ont été rejetés par une  majorité  de  pays  africains, opposition  incarnée  par  le Président sénégalais, Abdoulaye Wade21. La véritable question qui se  pose  ici est pourquoi les États africains refusent d’être sevrés vis-à-vis de leurs  anciens maîtres, 50 ans après les  indépendances? 

4.3. Départ des troupes françaises

 

Aux Accords secrets de défense en cours depuis 1974, la France a décidée, en cette année de Célébration du cinquantième anniversaire des indépendances africaines, de mettre fin à l’idée de base à connotation colonialiste ou néocolonialiste. Au Sénégal, ce retrait traduit-il la volonté de  la France d’éviter de payer  un « loyer » annuel de 30 millions d’Euros, agité naguère par le Président  Abdoulaye Wade (somme que la France verse à Djibouti) ou d’une véritable  question de «souveraineté» comme avancé par les autorités sénégalaises? En  tout cas, les Forces françaises du Cap-Vert (FFCV), un dispositif  permanent  opérationnel de 1200 hommes, est très lourd et coûte cher à la France, même  si les enjeux stratégiques, géopolitiques et économiques de son maintien  sont  considérables. Si du côté des autorités sénégalaises l’accent est mis sur une  question de « souveraineté », du côté français, on évoque plutôt une volonté  d’alléger cette force (passant de 1200 à 300 hommes) et de «responsabiliser  les Africains pour leur sécurité», 50ans après les indépendances. Ce qui se  traduira par l’érection de Dakar en « un pôle de coopération régionale pour  la montée en puissance de l’ensemble des forces africaines en  attente,  chargé  du maintien  de la paix, de la sécurité et  de la  stabilité  en Afrique »22.

 

Ainsi, si en cette année de célébration des cinquante années de l’accession  à  la souveraineté internationale, le départ des forces françaises  apporte  du  relief et de la valeur symbolique à cette célébration, néanmoins la  perspective  donnée par les autorités sénégalaises, et leur précipitation pour  récupérer  les  300 hectares de terre qu’occupaient gratuitement les FFCV, dénature la vérita- ble connotation  qu’aurait  eue la finde cette présence «colonisatrice » en  contradiction totale avec l’indépendance célébrée avec faste, 50 années après. Encore une fois, on mélange l’important et l’accessoire, ce qui nous  discré-dite vis-à-vis de nos partenaires. 

4.4. La Chine un acteur de plus en plus présent

 

La Chine est un acteur très important et très actif sur le continent africain, aussi bien du point de vue géopolitique (crises  au Darfour et au Zimbabwe) que  commercial (30% de son pétrole  viennent d'Afrique). Alors  qu’en 1980  les  échanges  commerciaux  sino-africains  étaient  inexistants, Pékin se classait,  dès  2005, au  troisième  rang  des  partenaires  commerciaux du  continent  après  les  États-Unis  et  la  France23.  En  2007, ils étaient  de 73,3  milliards  $,  soit un accroissement  de  32  %  par rapport à 2006. Les exportations  de  ressources naturelles de l’Afrique vers la Chine sont passées, quant à elles,  de 3 milliards $  en 2001 à 22  milliards $  en 2006, dont 80 % pour le  pétrole. En 2008, le volume des échanges entre la Chine et l’Afrique atteignait 100 milliards $, un objectif fixé en 2006 pour l’horizon 2010, alors qu’il se chif-frait à cette date à 55 milliards $. Ce qui place la Chine juste derrière les  États-Unis, comme second partenaire commercial du continent pour soutenir  cette  dynamique, l’autorité chinoise a mis en place une multitude de  mécanismes,  dont un «Fonds de développement Chine/Afrique».Malgré  cet  embellie  et  l’enthousiasme auprès des autorités africaines de cet échange, qu’apporte  réel-lement ce renouveau pour les pays du continent dans  leur  processus de  développement sur la base d’une relation gagnant-gagnant,  comme  l’aime  à  souligner  les  autorités de Pékin ? 

 

Il est certain que la présence de la Chine en Afrique est de nature à renouveler l’intérêt du monde pour ce continent délaissé depuis la fin de la Guerre froide. Elle permet également de revoir ses rapports avec l’Occident en introduisant une compétition avec le modèle de développement et de  coopération  jusque-là proposé par ses partenaires traditionnels. On pourrait s’interroger ainsi, si  les conditionnalités des institutions financières internationales sont encore pertinentes avec une Chine comme joueur majeur évoluant en dehors de ce système? Néanmoins, cette coopération profite-t-elle vraiment à l’Afrique  comme partenaire dans un système gagnant-gagnant? Autrement dit, à côté  de retombées immédiates, l’Afrique est-elle en mesure de tirer davantage pro-fit, d’une manière efficace et durable de cette coopération? Ne contri-bue-t-lle pas à maintenir l’Afrique dans l’éternel cycle de  la dépendance ? La  Chine  ne risque t-elle pas de remplacer les anciennes puissances coloniales  dans la  logique domination? 

 

Par ailleurs, les émeutes et les violences observées un peu partout en  Afrique  démontrent la nécessité d’un rééquilibrage des rapports, eu égard aux métho-des  chinoises  de pénétration  et ou au laxisme des  États africains, très  peu vigilants  sur la nature d’un partenariat qu’ils  semblent  plutôt subir,  qui  n’ont  qu’une vision très immédiate au détriment de l’avenir de  leur  pays. 

4.5. L'Afrique dit « Non » à l’AFRICOM

 

Désormais, c’est l’ensemble du continent africain qui est  pris en compte  dans  les plans de bataille des stratèges Américains. En effet, l’Afrique sujette à  de  multiples intrusions terroristes et tensions, interpelle les autorités américaines,  qui y voient désormais, l’une de leurs frontières extérieures. Ainsi, après Dji-bouti, sur la Corne de l’Afrique, dans un premier temps,  le Pentagon avait  envisagé, l’installation dans plusieurs pays africains de bases de ravitaillement (Sénégal, Ouganda notamment), et l’implantation de centres périodiques de  formation (Mali et Algérie)24. Cette question figurerait dans l'agenda du Prési-dent Bush, lors de sa première tournée africaine, en juillet 2003. Cette option  ne semblait pas aller vers une présence militaire permanente, mais plutôt  vers  des bases temporaires et tournantes. Par la suite,  pour  permettre une  meil-leure harmonisation de leurs programmes de sécurité  et  de développement  sur le continent, les autorités américaines  envisagent une  présence  plus  pérenne à travers l'AFRICOM, qui est venue s’ajouter aux  autres commande-ments militaires US dans le monde. Ce dernier-né du dispositif militaire des  États-Unis dans le monde gère 52 des 53 pays du continent.25 

 

Ce commandement qui devait voir le jour à partir d’octobre 2008, avec le redéploiement des forces  militaires  et  sécuritaires, peine  à  prendre  pieds  sur  le  continent.  Si  officiellement  l’opération visait à «assurer  un environnement  stable pour le développement économique et social », il semble comporter d’autres objectifs inavoués, ce qui, dès le départ, a ouvert à des méfiances des leaders africains. Ainsi, si au départ certains pays comme le Libéria et le Sénégal, 

Etaient favorables pour accueillir le siège de ce nouveau commandement, ils se sont rétractés face  au  refus  catégorique  de  leurs  voisins.  Prenant  acte  de cette situation dans toutes les régions du continent, les autorités, Américai-nes semblent avoir fait le deuil d’un «commandement impossible ». En effet,  après différentes tentatives, elles n’ont  pas réussi  à faire accepter  le  transfert  le  siège de l'AFRICOM initialement à Stuttgart en Allemagne, vers un  pays  africain,  et  semblent  finalement  renoncer  à  ce  projet26.  Ainsi,  lors  de  sa dernière tournée africaine, en février 2008, le Président Bush a disqualifié l’idée même d’une telle force, que certains  stratèges  américains présentaient pourtant,  comme  une option  incontournable  dans  le nouveau  déploiement  des  forces  américaines  dans  le  monde.  Son  successeur,  le  Président  Obama, sans  encore  poser  d’actes  concrets  sur  le  terrain  dans  ce  sens,  n’a  toutefois  pas,  complément enterré  l’idée,  comme  en  témoigne  son discours  au  Ghana.  

4.6. Sarkozy ou Obama, qui a le mieux parlé à l’Afrique ?

 

Au lendemain de l’allocution du Président des États-Unis, on peut s’interroger sur le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar (Sénégal) et celui de Barack Obama à Accra (Ghana) et qui a le mieux parlé à l’Afrique? Autrement dit, les deux  interventions sont-elles radicalement opposées? Non, pas vraiment, et les thé-matiques semblent plutôt se rejoindre à plusieurs niveaux. Selon Sarkozy: « L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur », alors que  pour Obama: «Dans de nombreux endroits, l’espoir de la génération de mon  père a cédé le pas au cynisme et souvent au désespoir. Il est  facile  de pointer  du doigt les autres et de les blâmer pour ces problèmes». Ils s’adressent tous  les deux à la jeunesse africaine, à qui il revient de relever  les  défis de  demain: «La renaissance dont l’Afrique a besoin vous  seuls, jeunes d’Afrique,  pouvez  l’accomplir parce que vous seuls en aurez la force », selon le président fran-çais. Dans ce même ordre d’idées, Obama demande aux jeunes Africains  d’assumer « la  responsabilité  de [leur] avenir » en évoquant dans  le détail  les  «maux » du continent, qui vont de «la corruption policière à la rapacité des élites, de l’utilisation des enfants-soldats dans les conflits à la complaisance  envers les trafiquants de drogue». 

 

Si les propos d’Obama ont été perçus de manière très positive sur le continent, par contre ceux du président français ont suscité une polémique jusqu’à la publication d’un «livre réponse à N. Sarkozy », «d’intellectuels africains ». Il faut avoir le courage de reconnaitre que cette grande différence d’accueil entre  les  deux discours ne se justifie pas, comme le reconnait avec nous Patrick  Lozès,  président du Conseil Représentatif des Associations  Noires (CRAN).  Certes,  Sarkozy et Obama n’arrivent pas sur le continent avec les mêmes atouts.  Obama, de père Kenya,est dépositaire d’une partie des souffrances de peuples d’Afrique, et est considéré comme « un enfant du pays », ce qui n’est pas le  cas d’un Nicolas Sarkozy, considéré comme « ce petit blanc impérialiste »,  qui ose nous donner des leçons après « tout ce qu’ils ont fait  subir ». 

 

Il faut toutefois, reconnaître que si Sarkozy et  Obama tiennent dans  le fond,  le même discours, ils ne le font de la même manière: Obama a tenu à choisir une destination africaine difficilement contestable : le Ghana, alors que  Sarkozy, après son escale dakaroise, s’est vu  obligé  d’aller se prosterner  devant  l’indéboulonnable,  Oumar  Bongo Ondimba,  symbole et  l’incarnation d’une  « Francafrique » répugnante. De plus, si chez Sarkozy, il s’agit du « paysan africain,  qui,  depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont  l’idéal  de  vie  est d’être en harmonie avec la nature », et qui « ne connaît que l’éternel recom-mencement du temps rythmé par la répétition  sans fin des mêmes  gestes,  et  des mêmes paroles»; par contre pour Obama, il s’agit de «braves Africains »  qui sont du bon côté de l’histoire, anticipant même sur l’histoire d’une renaissance, dont les Africains seront les héros incontestablement. Néanmoins, ces  deux discours ne posent-ils pas une question fondamentale celle du  renouvel-lement du regard de l’Occident sur une Afrique contemporaine, dont il  s’agit  de saisir le mouvement sans se perdre continuellement dans des  détails  d’une  historicité révolue pour faire face au vécu concret de la majorité des  peuples  du continent ? 

  1. Pour quelle intégration ?

5.1. Quelles relations entre les pays africains ?1

 

Outre l’Union Africaine (UA), de nombreuses Organisations sous-régionales  ont été instituées dans toutes les régions du continent : CEDEAO, UEMOA,  CEMAG, SADC, l’IGAD. Si l’objectif premier visé à travers ces organisa-tions est de  renforcer l’intégration  entre les pays d’Afrique,  il est regrettable  qu’on ne remarque que de manière  très marginale une solidarité agissante entre  pays  africains, aux destins pourtant liés. Quotidiennement, on  observe  plutôt des expulsions régulières (Gabon, en Côte d’Ivoire, São Tomé Principe) des  chasses  à  l’homme  contre  des Africains (Afrique du Sud,  en Lybie, en  Égypte,etc.) et des querelles intempestives. Par exemple, depuis 2007, des  soixante clandestins  africains qui tentaient  d'entrer en  Israël par  le  désert  du Sinaï ont été tués par la police égyptienne. Ce qui est regrettable surtout  c’est  le silence radio et la passivité des États africains face à ces violations  fla-grantes des droits humains par un des leurs.En  effet,  seule  l’ONU  à travers  le Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay a exigé du Caire qu'il arrête de tirer contre les émigrants éthiopiens, érythréens et soudanais près de  la frontière israélo-égyptienne. Dans ce même d’ordre d’idées, le leader Libyen, Mouammar  Kadhafi,  qui  s’autoproclame «président de  l’Afrique »,  en complicité avec des pays européens, n’hésite pas de jeter dans le désert,  des  milliers de jeunes Africains  du sud du Sahara,  candidats  malheureux à  l’immigration  clandestine  vers  les  côtes  italiennes,  de  Lampedusa  sans  réaction aucune d’un pays africain. 

5.2. Pour quelle intégration et pour quel leadership ?

 

Les mutations qui ont conduit l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), créée en 1963 après les indépendances, à l’Union Africaines (UA), avaient  suscité  beaucoup d’espoirs sur l’intégration des pays africains. L’Acte constitutif de   l’UA lancé à Syrte en Libye, en mars 2001 donnait le coup d’envoi à cette idée  tant désirée par les fondateurs de l’OUA, la marche irréversible vers « les ÉtatsUnis d’Afrique ». La transformation de la Commission de l’UA en une Auto-rité de l’Union, en février 2009 à Addis-Abeba, renforçait également cette  idée. Ce qui consacrerait la rupture d’avec l’ordre colonial et néocolonial. 

 

Toutefois, ce sujet d’un gouvernement continental a toujours été une pomme  de discorde. Encore, lors du Sommet de 2009, une partie des États membres,  avec à leur tête la Libye, principal  initiateur  du  concept et le Sénégal,  ont  plaidé pour la création d’un « Gouvernement d’union  africaine»,  alors  dans  l'autre camp, composé essentiellement des pays d’Afrique australe et de  l’Est,  dont le leadership était incarné par l’Afrique du Sud et l’Ouganda,  jugeaient  trop hâtive cette initiative, car il y a encore  trop  de disparités  entre les États  pour aller vers une fédération. Ces derniers prônaient plutôt,  une  intégration  par étapes avec le renforcement  des communautés  sous-régionales  d’abord.  Aprèsune menace de scission de l’Union des «vingt», finalement un compro-mis est intervenu entre les deux parties, se traduisant par un renforcement  du  pouvoir de l’exécutif continental sur le plan de la coordination entre les États  membres, notamment sur les dossiers majeurs et  le remplacement de la Com-mission, par l’African Union authority (AUA). 

 

Si dans ce processus, la question centrale reste le problème du leadership,  mais les premiers adversaires de l’intégration ne sont-ils pas les élites Afri-cains elles-mêmes? Il faut également tenir compte du fait que, le plus sou-vent, les populations connaissent d’abord le village, le terroir, qui est la  première entité sociale enracinée dans leur « habitus », alors la Nation reste, encore  une entité trop abstraite et trop éloignée de leur vécu  quotidien. 

 

Il en est de même de la Région à plus forte raison du continent. Comment en effet, comprendre que le fait de vouloir rallier Cotonou qui se trouve à 80 km  de Lagos soit une épreuve risquée,  du  fait  des innombrables et  intempestifs  contrôles de police et autres forces para-militaire sur la route?

 

Comment, comprendre que le fait de vouloir rallier Praia (Îles du Cap-Vert) à Yaoundé on est obligé de remonter jusqu’à Francfort en Allemagne ? En outre,  le débat  sur  le  fédéralisme  remis au goût du jour l’éternelle ligne  de  fracture entre pays francophones et pays anglophones. Ainsi, loin de contri-buer à l’intégration, de telles pratiques nourrissent des frustrations diverses,en  contradiction avec les actions initiées pour aller vers l’intégration ducontinent.Si la question des  infrastructures  figurait  dans  l’agenda  du  NÉPAD,  dix  ans  après  on  attend  toujours  leur concrétisation. 

 

Sur un autre plan, l’élection du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, « roi des rois traditionnels d'Afrique», en février 2009, à  la  tête  de  l'Union  Africaine,  pourtant défenseur farouche des États-Unis  d’Afrique,  ne  s’est  traduite que  comme  une  promotion de sa personne  et  par des actions maladroites  à  la  place de vraies initiatives en la faveur de l’intégration. Si le choix  du Président  Bingu wa Mutharika du Malawi à la tête de l'Union africaine  (UA),  lors du 14ème  sommet  en janvier 2010 à Addis-Abeba, contrecarrant  les désires du  numéro un libyen qui souhaitait  assumer  un  deuxième  mandat  d'un  an  en  violation du principe de présidence tournante et permettant  ainsi  de  tourner  la page d'une année chaotique, avec des prises de position dissonantes qui ont  brouillé l'image de l'institution, le défi de l’intégration reste. En effet, pendant  tout son magistère, une parenthèse jugée « nuisible », le Guide de la  Jamahiri-ya libyenne, a habitué l’opinion à des prises de positions très controversées,  notamment vis-à-vis des crises politiques sur le continent comme en Maurita-nie, à Madagascar  ou encore en Guinée. 

 

Alors que l'UA condamnait ces régimes issus de changements anticonstitutionnels et prônait  l'État de droit et la démocratie, Kadhafi lui, les soutenait et se prononçait même ouvertement contre des élections régulières, donnant ainsi l'impression de deux voix à l'UAd'un côté, Jean Ping suivant  la  ligne  de l' Organisation, et de l'autre, Kadhafi, qui lui suit sa propre  ligne, très  souvent  éloignée de celle de l’Institution. Or cette situation décrédibilise  l’institution vis-à-vis de ces partenaires internationaux. 

 

Conclusion

 

Après 50 ans d’indépendance, la plupart des pays africains peinent à décoller et à se créer leur propre stratégie de sortie du sous-développement ou de pau-vreté chronique. Ils restent plutôt collés aux basques de leurs anciennes  puis-sances coloniales et des institutions financières internationales27. Après 50  ans  d’indépendance, l’heure n’est-elle pas d’aborder un nouveau  virage  pour  s’affranchir de la servitude néocoloniale ? 

 

En tout cas la situation observé un peu partout sur le continent,  donne tristement raison aux arguments brandis par les afro-pessimistes et les détracteurs  des africains; qu’«ils sont tous pareils»; «ils sont tous corrompus »; «ils arrivent  au pouvoir et ils ne veulent plus le quitter »; « ils ne sont  pas  entreprenants »; «ils ne sont que de pauvres consommateurs, jamais producteurs». Ainsi, pour sauver l’humanité des conséquences catastrophiques annoncées, résultant  notamment du  réchauffement  climatique,  «il faut les laisser s’autodétruire  par le VIH/SIDA et autres pandémies pour les enrayer de la surface de la  Terre ». 

 

Par ailleurs, toutes les analyses concluent que, même avec un triplement de  l’aide au développement, l’Afrique  ne  pourra  pas  faire  face  à  ses  besoins,  alors  que  le  vécu  des  populations au  quotidien  ne cesse de  se  dégrader.  L’Africain au sud du Sahara, excepté l’Afrique du  Sud,  vivait  mieux  en 1972 qu’en  2005, selon la Banque Mondiale. Certes, les termes de l’échange  ont  toujours été défavorables aux jeunes économies africaines. 

 

Certes, les subventions que certains pays occidentaux  accordent  à  leurs  producteurs portent  une  concurrence  déloyale aux  productions  africaines.  Certes, la jeunesse de la  population africaine fait  que  les  besoins  sont  plus  importants ici que nulle part ailleurs. Néanmoins, il faut aussi  savoir se met-tre en cause devant les échecs et les difficultés en 50 ans d’indépendance. 

 

C’est trop facile de chercher toujours du côté de l’autre les causes de son  mal-être. Est-il logique qu’un Président se paie un bateau et un nouvel avion à  coup de milliards, alors qu'une bonne partie de  son  pays  est  encore complè-tement  enclavée? Est-il logique que l’on change de gouvernement tous  les 6 mois alors que plus de 62 % de sa population ne mangent  pas à  sa faim? Est-il logique qu’un président organise des soirées  mondaines  sur la Côte d'Azur  pour distribuer des  enveloppent  bourrées  de  billets  de banque  à ses hôtes au  moment où les hôpitaux de son  pays n’ont  même  pas  de coton? Est-il logique qu’un président malade au bord de  la  mort,  vote  dans sa voiture  et  faisant fi de toutes les  règles élémentaires de démocratie ? 

 

Quel partenariat avec les IFI et autres bailleurs, au-delà des emprunts, des  échelonnements et annulations de dettes habituels? N’est-il pas temps que l’ Organisation panafricaine fasse son introspection en examinant les causes qui conduisent aux coups d’État et autres crises politico-institutionnelles à la place des condamnations tous azimuts après coup ? 

 

Autant de questionnements entre autres, que les Africains doivent se poser  aujourd’hui à la place des fastes insouciants. Le développement  de l’Afrique passe nécessairement par les Africains eux-mêmes. Cela est un fait! Ainsi, le contexte  actuel de l’Afrique interpelle nous tous  Afri-cains, diaspora comme populations de l’intérieur, même si les élites, notamment politiques,  ont une  responsabilité première de l’état du continent. En effet, le destin  de l’Afrique  est entre les mains des Africains, qui malheureusement, se sont plutôt pré-sentés à ce jour, comme les véritables fossoyeurs tout en criant  au  loup.  Il est tant de s’arrêter et de reconnaître que «les ennemies  de  l’Afrique  sont  les Africains» eux-mêmes. C’est un peu  trop  facile  de  mettre tout sur le  dos des autres, sans oser regarder avec responsabilité, les  actes  que  l’on  pose  chaque jour, sa manière de faire et sa manière d’être dans un monde qui  se  complexifie chaque jour. Ce cinquantième anniversaire doit être fondamenta-lement, l’heure de l’introspection et sur comment faire pour sortir les peuples  du continent du sousdéveloppement, de la pauvreté  et du mal  gouvernance  chronique. La célébration de ces 50ans d’indépendance,  doit avant  tout se  décliner sous l’angle d’une nouvelle  tonalité  écartée  de  toute  perspective  victimaire, pour interroger la vraie réalité des pratiques de gouvernance  sur le continent. 

 

1En 1960, 17 pays francophones accèdent à la souvent internationale vis-à-vis de la métropole coloniale, la France. Toutefois, auparavant, certains pays, notamment

 

Anglophones avaient recouvré leur indépendance : Soudan, Egypte, Maroc (1956), Ghana (1958).

 

2 Avec 4 % de croissance annuelle, en 2000 la population urbaine du continent était estimée à 34,3 %, contre 23,3 % en 1980 et elle devra être de 46,2 % en 2020. À cette date, 37 % des Africains vivront dans une ville millionnaire, contre 22 % en 1990 et seulement 4 % en 1960.

 

3 Au Sénégal le budget de cette commémoration s’élève à 1,5 milliard F CFA, dont 800 millions F CFA pour le comité d’organisation.

 

4 Restrictions des libertés démocratiques, dérives autoritaires, gestion patrimoniale du pouvoir, manipulation des institutions et de la Constitution, corruption à grande échelle...

 

5 Le même discours a été tenu par le Président Kibabi du Kenya à son arrivée au pouvoir en 2003, là aussi, l’exercice du pouvoir a conduit à des dérives, notamment aux émeutes électorales du printemps 2008.

 

6 Depuis les indépendances, il y a eu sur le continent plus de 70 coups d’État militaire.

 

7Avant qu’une folie meurtrière ne s’empare du régime avec le massacre, le 28 septembre 2009, des dizaines d'opposants lors d’une manifestation pacifique à Conakry.

 

8Lalla Ben Barka, Secrétaire exécutive adjointe de la Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique.

 

9Du 19 au 20 avril 2008, le Rassemblement Général des Sénégalais du Canada (RGSC) avait organisé à Montréal, un colloque regroupant les ressources originaires de ce pays au Canada pendant lequel on a noté la présence de tous les domaines de compétences notamment des sciences et des techniques.

 

10Si des pays comme le Sénégal affirment consacrer 40 % de leur budget à l’Éducation, pourtant ceci ne se reflète pas réalité de la gestion de ce secteur où l’on observe plutôt des grèves cycliques, hypothéquant l’avenir de la jeunesse.

 

11 Le sujet a fait l’objet d’un débat lors de la 12e Conférence de l’Association des Universités Africaines (AUA) à Tripoli sur la fuite des cerveaux du 21 au 25 octobre 2007.

 

12Henri Hogbe Benlend, Fondateur et premier président de l'Union mathématique africaine, lors de la Conférence des intellectuels d’Afrique et de la Diaspora à Dakar 6-9 octobre 2004

 

13Conférence internationale sur l’Éducation « Global 2 », tenue les 11-12 décembre 2007 à Édimbourg en Écosse.

 

14 Toutes ces questions étaient au rendez-vous lors de la 12ème Conférence de l’AUA à Tripoli.

 

15Notamment depuis l’adoption du concept de « 6e Région ou continent» par l’Union Africaine en février 2003 qui stipulait que l’UA « invitera et encouragera la pleine participation de la diaspora en tant que partie prenante de notre continent, à la construction de l’Union Africaine ».

 

16 L’Afrique est devenue la plaque tournante de la drogue sud-américaine vers l’Europe et l’Amérique du nord.

 

17 Haut Conseil Français de la coopération internationale «les priorités de la coopération pour l’Afrique Subsaharienne et le NEPAD ».

 

18 Le Général Baba Ngida au Nigéria, Moboutou Sessé Séko dans l’ex-Zaïre, se sont bien illustrés dans cette malgouvernance répugnante

19Sur les 41 pays ciblés au départ, à ce jour 20 en ont bénéficiés dont 14 africains.

 

20 La France consacre 60 % de son APD à sa Zone de Solidarité Prioritaire (ZSP) dons 14 pays pauvres principalementsitués en Afrique subsaharienne francophone.

 

21 Seulement 15 pays ACP, dont 13 Africains sur 78, avaient conclu de tels accords.

 

22 Hervé Morin, ministre français des forces armées à Dakar, le lundi 22 Février 2010.

 

23 Le Golfe de Guinée, avec ses 4,5 millions de barils/jour, est le carrefour des influences européennes, américaines et chinoises sur le continent africain.

 

24L’armée américaine est présente au nord du Mali pour apporter un coup de main contre l’Al Qaida au Maghreb

Islamique (AQMI).

 

25 L’Égypte reste rattachée au Commandement Central (CENTCOM)

26 Le siège de l’AFRICOM est aujourd’hui installé au sud de l’Italie.

 

27À l’image des DSRP présentés partout sur le continent, comme la stratégie de sortie de crise, or ces documents ne sont pas conçus par les Africains.

 

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projets font appel aux compétences des expatriés Africains.Afrique Relance,  17(2) : 1. 

Mutumé, G 2006. Jeunesse africaine cherche emplois A la recherche de

solutions urgentes pour des armées  de  jeunes chômeurs.  Afrique   Renouveau, 20(3) : 6. 

Smith, S 2003. Négrologie : Pourquoi l'Afrique meurt. Paris: Calman-Levy. 

Domaine: 

Rubrique: 

French

Revue Ethique et Société
Fraternité St. Dominique
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Couvent Saint Dominique de Kigali

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