LA CONCEPTION DE LA CORRUPTION : MESURAGES, DEFINITIONS ET APPROCHES METHODOLOGIQUES

Abstract: 

Taking into account the current debate on corrupt practices, this paper highlight the  need to understand corruption from its various forms ethically and juridically recognised. The first section puts across salient weaknesses of measurement of corruption while the second one considers semantic deficiencies of constructed definitions recorded in the literature so far. This analysis limits itself to the identification and description of the major forms of corruption; and therefore does not subscribe to any current constructed definition. Instead, it considers the corruption perception index as an urging call for scrutinising seriously the practices of corruption often observed in social organisations, such as business corporations and States. The last section suggests and defends transdisciplinarity as one of the adequate approaches to be applied to such a complex phenomenon as corruption.

  1. Introduction

 

L’examen de différents essais de classification des actes de corruption dans la vie organisationnelle et dans l’abondante littérature concernant la dénonciation de la corruption et la lutte contre elle de deux dernières décennies, exige la clarification de ce phénomène social pour chaque communauté politique et pour les agents actifs dans les transactions commerciales internationales. Avec un bon nombre des chercheurs, nous pensons qu’il est plus que temps de passer de la simple dénonciation des abus de corruption à leur description objective ; de fonder la lutte anti-corruption sur des études sérieuses de ce phénomène et de maintenir la tension entre cette lutte et la recherche scientifique. En d’autres termes, la recherche devrait précéder la dénonciation et la lutte et éclairer, d’autre part, les projets et stratégies des défenseurs de l’intégrité morale dans la vie organisationnelle.

 

La corruption est un phénomène social complexe et universel dont nous devons énumérer, à titre d’illustration, quelques formes dominantes en Afrique centrale. Il s’agit en effet des abus suivants : l’extorsion, le népotisme, le favoritisme, la corruption transactive, la corruption défensive, la corruption anticipative, les gratifications illégitimes, le détournement, la concussion  ou la prévarication, la commission illégitime, le tribut ou le clientélisme, la collusion corruptive, la privatisation partielle ou temporaire des ressources de l’organisation (publique ou privée) et la rétribution indue. En fait, les récentes études de la corruption en Afrique centrale tendent à soutenir la deuxième thèse de Jean-Pierre Olivier de Sardan (1996 : 99) selon laquelle « La corruption […] est devenue, dans la quasi-totalité de pays africains, un élément routinier de fonctionnement des appareils administratifs ou para-administratifs, du sommet à la base. A ce titre, la corruption n’est ni marginale, ni sectorialisée, ni réprimée, elle est généralisée et banalisée ».

 

Suivant l’indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International, édition de décembre 2011, la plupart des pays de l’Afrique centrale ont un haut niveau de corruption dans le secteur publique comme le montre le tableau ci-après :

 

Pays

Score

Rwanda

5,0

Zambie

3.2

Tanzanie

3,0

Uganda

2.4

Kenya

2.2

Centrafrique

2.2.

Congo

2.2

Angola

2.0

RDC

2.0

Burundi

1.9

 

Accepter ces données chiffrées de la recherche est une chose. Démontrer clairement les pratiques corruptives en cette région considérée en est une autre. En fait, est-il possible de comprendre un phénomène social comme le mensonge, la collusion et la violence sans explications contextualisées ? Peut-on, d’autre part, à partir de ces indices, démontrer le rapport entre l’Angola et l’Uganda en termes de pratiques corruptives, ou comprendre les « logiques de la corruption » (Blundo & Olivier de Sardan, 2007 ; 2001 ; Olivier de Sardan, 1996 ; Emagna, 1994), dominant en cette région sélectionnée ? Dans le même ordre d’idée, il serait intéressant de vérifier si cette équivalence des scores de corruption dans les administrations publiques angolaise et congolaise peut être confirmée ou infirmée par des études portant sur les pratiques corruptives vécues en ces deux pays du bassin du Congo.

 

Si tous les abus sociaux susmentionnés participent à la représentation du phénomène de la corruption, on comprend ainsi la difficulté de pouvoir définir intégralement ce phénomène et de pouvoir le quantifier adéquatement. En effet, Claude Mathon(2005 :2) soutient avec raison que la « corruption ressemble à un prisme aux multiples facettes, que l’on peut regarder sous divers angles […]. Une approche trop restrictive risquerait de ne faire apparaître qu’une facette du prisme ». Cette remarque fait penser à la problématique de la définition et du mesurage de la corruption que nous examinons dans les pages suivantes avant de proposer quelques approches méthodologiques. Dans plusieurs cas, cette difficulté est renforcée par la complicité du corrompu et du corrupteur, ou par le silence des agents de la corruption et par l’ignorance et la peur des victimes du commerce liant discrètement ces agents. Par conséquent, le caractère opaque d’une grande partie de la corruption complique indubitablement sa visibilité et sa représentation définitionnelle.

 

Qui plus est, ses différentes facettes évoquées sont souvent dissimuléeset protégées par d’autres abus sociaux tels que le mensonge, la falsification, la collusion, le blanchiment et la dictature. Et il convient de noter le rôle de la corruption dans la commission, le développement et la dissimulation d’autres abus, notamment politiques et économiques.

 

L’obstacle à la définition précise globale de la corruption et  à sa quantification incontestable ne nous empêche pas néanmoins de décrire clairement les actes de corruption vécus dans chaque organisation sociale, de définir chacune de ses formes dominantes suivant les normativités juridiques et morales pertinentes. Nous pensons, en effet, que des études descriptives de différentes formes de corruption pourraient faciliter sa compréhension, sa représentation objective et l’évaluation des ses approches méthodologiques.

 

Motivé par le discours de dénonciation de la corruption en Afrique centrale, l’utilisation des indices de perception de la corruption par les médias et les groupes de pression, et par la nécessité de bien comprendre ce phénomène dénoncé et combattu sans succès durant les deux dernières décennies, cet article évalue les résultats des travaux portant essentiellement sur la définition et le mesurage de la corruption. Il se veut une enquête réflexive sur la représentation de la corruption. Par de telles réflexions, nous voulons par ailleurs attirer l’attention des chercheurs sur deux choses, à savoir la pertinence de l’étude des pratiques corruptives dans la vie organisationnelle et l’application des nouvelles théories réformistes sur les sociétés africaines. Il convient de savoir que la lutte raisonnable contre la corruption présuppose une bonne connaissance de ce phénomène: sa nature, ses causes, ses effets, son développement dans les structures sociales, ses agents majeurs et sa fonction sociale.

 

Avant d’exposer le débat sur la définition de la corruption, il convient de commencer par examiner son mesurage qui repose sur sa visibilité, la définition étant une construction synthétique à partir de résultats de l’expérience ou de normes juridiques et éthiques pertinentesCompte tenu de ces questions épistémologiques soulevées dans ces deux premières sections, la dernière est une note méthodologique utile pour une bonne représentation de la corruption vécue.

 

2.  Le mesurage de la corruption: de la quantification à la compréhension

 

A la question générale de savoir si la corruption est mesurable, la réponse est négative suivant l’évaluation de la recherche sur ce thème depuis les années 1970[1]. Ses traits caractéristiques, sa diversité typologique et définitionnelle, son interconnexion avec les autres crimes, sa perception dans la société et ses divers modes de production constituent un grand obstacle à toutes tentatives de mesurage. Nous savons ensuite que les actes de corruption réellement connus et enregistrés par les services de contrôle et les statistiques des services judiciaires, dans une organisation donnée, ne traduisent pas exactement la réalité de la corruption vécue. Ils sont comparables à l’image de l’iceberg, dont la partie cachée est plus importante quecelle qui est visible[2]. Si certaines formes de corruption telle que l’extorsion, dans une certaine mesure, peuvent se prêter aux tentatives de quantification, ce n’est pas le cas pour d’autres comme le népotisme et les gratifications illégitimes. Encore faudrait-il déterminer ce sur quoi porterait la mesure: les actes corruptifs du corrupteur, ceux du corrompu, les deux à la fois, ou sur les conséquences de la corruption sur ses victimes. Puis serait-il requis de définir les instruments spécifiques de mesure et les critères d’interprétation des résultats. Si cette mesure était valablement justifiée, serait-il possible de la répartir sur les différentes formes de corruption en termes de pourcentage ?

 

 Dans leur évaluation de cette problématique, Dartigues & de Lescure (2000 :325)confient : « pour être tout à fait mesurable, la corruption devrait être absolument visible, ce qui n’est évidemment pas le cas ». Il importe de nuancer en affirmant que la visibilité de la corruption en termes statistiques est problématique. Il existe donc des raisons pour affirmer l’impossibilité de quantifier la corruption réelle et pour insister sur le caractère subjectif et partiel des indices de perception globale de la corruption. Les milieux rongés par la corruption systémique ou caractérisés par l’imbrication du licite et de l’illicite peuvent s’en inspirer.

 

Sur la liste des facteurs qui participent à la réduction de la fiabilité des indices de perception de la corruption, nous avons en effet la conception de ce phénomène chez le sondant et le sondé, la qualité morale et la compétence de ce dernier, la représentativité sociale de l’échantillon cible, le contexte dans lequel les enquêtes s’effectuent, la culture et les intérêts des agents impliqués dans le sondage par rapport à la corruption et aux institutions économiques et politiques, la sensibilité sociale générale par rapport à la corruption et à l’administration publique, etc. Tous ces éléments comptent. De toutes les études de la corruption perçue, celle de Transparency International connue sous la dénomination d’IPC devient de plus en plus la plus populaire et semble être par conséquent la plus critiquée. En quoi consiste en fait l’IPC ? Quels pourraient être sa validité et son apport à l’étude rationnelle de la corruption ?

 

Johann Graf Lambsdorff (2003), apporte une réponse à la première question. Conformément à ce document, l’IPC “est un indice composite utilisant des sondages des hommes d’affaires  et des évaluations faites par des analystes selon les pays. Il repose sur des sources crédibles utilisant divers cadres d’échantillonnage et différentes méthodologies”. Ainsi l’IPC 2003 reposait sur dix-sept enquêtes de treize institutions indépendantes[3]. C’est cette combinaison des données et des méthodes qui semble caractériser l’IPC. Pour Lambsdorff, l’IPC[4] permet de « comprendre les niveaux réels de corruption d’un pays à un autre ». Dans ses réponses aux questions posées lors de la présentation de l’IPC 2003, Peter Eigen, Président de Transparency International, souligne l’entendement de la corruption de l’IPC et sa fiabilité. Suivant la Banque Mondiale l’IPC « définit la corruption comme l’abus d’une charge publique à des fins d’enrichissement personnel ». Mais il se limite à la corruption perçue principalement par les hommes d’affaires, les universitaires et les analystes de risques. Par ailleurs, Eigen défend la fiabilité de l’IPC qui est pour lui « un outil de mesure solide »(IPC 2003 :2,6-7).

 

La corruption perçue de Transparency International ne cadre donc qu’avec la corruption publique, spécialement sous sa forme de transaction et d’extorsion, œuvre des agents publics et des dirigeants politico-administratifs (IPC) et des entreprises privées étrangères (IPCE). Par le fait de se focaliser sur la corruption transactive et l’extorsion, Transparency International n’exprime qu’une vue partielle de la corruption. La surface de la corruption déborde l’administration publique et le secteur privé lucratif, elle transcende l’extorsion et la transaction. Qui plus est, la complexité des modes d’interaction entre le corrompu et le corrupteur, et les rapports souvent conflictuels entre l’administration publique et le secteur privé ne permettent pas d’absolutiser les vues d’une partie dans la corruption. N’est-ce pas que la perception de la corruption par les hommes d’affaires implique une démarche inverse. Sinon on serait partial. La confrontation de ces deux types de perception serait intéressante pour l’évaluation générale de la corruption.

 

Il importe de savoir, en fait, que la corruption de l’administration publique suppose souvent celle de ses clients, de ses partenaires externes, ceux du secteur privé lucratif et non lucratif. Autrement dit, la corruption de l’administration publique s’explique partiellement par celle des usagers de ses services ou par leur tolérance ou passivité. Cela a été démontré aussi bien en Afrique centrale, en Indonésie qu’en Afrique de l’ouest. Examinant cette problématique dans leur étude portant sur le Ghana, Sam Mensah et al. (2003: viii)soulignent :

 […] à travers le spectre, les accords des entreprises avec le gouvernement sont une boîte noire. Les entreprises ghanéennes ne sont pas disposées à dévoiler l’information sur leurs transactions commerciales avec le gouvernement. On est ainsi amené à une conclusion troublante selon laquelle ces entreprises ont beaucoup à cacher au sujet de ces accords.

 

Dans sa réflexion sur la validité de l’IPC, Johnston (2001 :164-165) montre l’inadéquation d’équivalence entre la corruption perçue et la corruption vécue, et entre l’impression générale sur la corruption et sa connaissance dans une société. Il s’interroge sur l’objectivité et l’honnêteté des étrangers (investisseurs et autres) dont l’IPC traduit la perception. Il souligne ainsi à leur sujet:

 

Certains pourraient être moins que sincères en raison de l’implication de leurs entreprises ou interventions—ou de leur implication personnelle—dans les activités corrupues[…]. D’autres qui n’ont pas bien travaillé dans les affaires commerciales pourraient exagérer la corruption pour justifier leurs faillites.

 

Tout en reconnaissant l’apport combien stimulant des architectes de l’IPC, Johnston pense que celui-ci pourrait constituer un point de départ de la recherche et non l’inverse : élaborer des hypothèses de recherche sur la corruption.  Autrement dit, les indices de perception de la corruption de nos jours devraient être considérés par les chercheurs et les Etats comme une invitation à l’étude de ce phénomène social et à l’évaluation morale des organisations sociales concernées par cette perception. Blundo et Olivier de Sardan (2000 :30) abondent aussi en ce sens tout en restant moins enthousiastes à l’égard de l’IPC. Ils estiment que cet indice « peut au plus constituer un premier instrument d’approche dans une perspective comparative élargie conduite selon les méthodes de la science politique classique (cf. Heidenheimer, 1996), il ne peut en aucun cas satisfaire le socio-anthropologue, qui préfère, aux comparaisons de perceptions décontextualisées à l’échelle planétaire, une recherche sur les représentations, locales et contextualisées, des pratiques de corruption ».

 

Le passage de la corruption perçue à la lutte contre la corruption requiert d’abord un travail de recherche ayant pour finalité une bonne compréhension du phénomène de la corruption dans une société définie. Une telle compréhension est inconcevable en dehors du contexte historique de cette société. Le travail de David Gould (1980) au Congo et celui de l’équipe Blundo (2001) au Bénin, au Niger et au Sénégal, l’ont suffisamment montré. L’étude de la corruption dans la société indonésienne à travers les textes examinés est aussi illustrative. Privilégiant la compréhension aux données chiffrées traduisant la perception et reconnaissant la relation dialogique entre la théorie et la pratique, et entre le local et l’universel, Johnston (2001 :168, 174) confie avec justesse:

 

 […] le défi réel pour le prochain stade de la recherche sur la corruption ne consiste pas simplement à améliorer nos mesures mais à construire par contre une compréhension plus riche de ce phénomène et de montrer, d’autre part, la nécessité de cette compréhension.

Dans sa critique bien argumentée, Johnston plaide pour une vision intégrale de la corruption, incluant sa complexité, ses différentes formes et ses dimensions historique et culturelle. En fait, les indices de Transparency International, à savoir l’IPC et l’IPCE, s’écartent de cette préoccupation. Par contre, d’autres tentatives de mesurage, notamment celle de la BM dénommée Business Environment and Enterprise Performance Survey  (1999), essaient d’intégrer cette vision. Mais leurs résultats sont aussi déficients. D’où l’échec actuel de toutes tentatives de quantifier la corruption, ce qui ne devrait pas décourager la recherche  sur la perception de ce phénomène. Tout en insistant sur la vision globale de la corruption et sur l’importance de la recherche consistante, Johnston (2001: 171,175)soutient énergiquement:

Le potentiel d’une recherche à produire des discernements utiles et riches dépend fondamentalement du modèle minutieux et de l’application honnête et non pas de la simplicité apparente de ses méthodes et résultats. Maintenant, la tâche consiste à apporter l’évidence dans des discussions sur la corruption, lesquelles peuvent mettre en compétition la portée comparative de la majorité des indices statistiques et la complexité de la corruption elle-même et celle  des sociétés qu’elle affecte plus ”.

La corruption perçue soulève dès lors des problèmes d’ordre épistémologique qu’on ne saurait négliger si l’on veut participer aux efforts de description des crimes dans la société et de les combattre, et de renforcer ainsi les valeurs humaines dans le monde des affaires. Le besoin crucial des données mesurables de la corruption (Jain 1998 :76) ne devrait pas induire à la violation des normes épistémologiques. De leur côté, les institutions publiques devraient s’interdire de procéder à l’application des théories scientifiques non éprouvées par l’expérience. En dernier ressort, nous devrions approfondir cette critique de Blundo & de Sardan (2000 :30)selon laquelle l’indice de Transparency International « est en premier lieu un instrument de pression politique, et […] doit être évalué selon ce critère ».

 

S’adressant au mouvement de la lutte contre la corruption actif en Afrique, ces deux chercheurs formulent des souhaits:

 

Nous espérons que nos analyses, en mettant au jour la grande complexité des processus corruptifs et leur enchâssement dans toute une série de pratiques administratives ou sociales courantes, pourront aider à la mise en œuvre de telles réformes et contribuer à la reconstruction du service public en Afrique, loin des injonctions inefficaces, des discours hypocrites et des mesures cosmétiques qui régissent trop souvent la prétendue « lutte contre la corruption » d’un bout à l’autre de ce continent » (Blundo & de Sardan, 2001 :7).

 

Par sa méthode appliquée à ce crime lubrifiant, Alatas ne semble pas accorder une valeur épistémologique notable à la corruption perçue (Alatas 1968 :1). Ce qui est en fait contesté par la recherche, c’est la surestimation des indices de perception, et surtout leur utilisation, le passage direct de la corruption perçue à la conception des politiques de réforme sociale. Le soupçon d’Andreás Sajó (2003) sur le néo-moralisme globalisant acquiert du poids avec cette réflexion, rapprochant plusieurs chercheurs tels que Blundo, Olivier de Sardan & Johnston. Ainsi, à la classification générale de la corruption évoquée partiellement dans l’introduction et au fait qu’aucune organisation sociale n’en est épargnée, il est dès lors permis de revoir les études reposant essentiellement sur les indices de perception.

 

L’étude de Galtung (2006 :101-130), Huberts et al. (2006 :265-293), Miller (2006 :163-185) et Philip (2006 :45-56) valide l’idee de vue de Johnston.  Elle renforce les principales  idées énoncées ci-dessus  sur la quantification de la corruption. Il y a des points de convergence. Il convient de consulter cette étude afin de bien comprendre les raisons majeures fondant l’opposition à l’utilisation des indices de perception par les structures sociales de prise de décision. Notons le résultat de l’évaluation de l’IPC par Galtung (108-123):

 

Les défauts de l’IPC peuvent être définis en sept titres suivants, lesquels sont considérés comme ses sept faiblesses: 1.punir seulement les corrompus et non les corrupteurs ou complices, 2. la couverture des pays non contrôlée et irrégulière, 3. un échantillon biaisé ou faussé: plus de 90 % du monde manquent, 4. des sources imprécises et souvent non informées, 5. une définition de la corruption imprécise et beaucoup trop étroite, 6. (l’IPC) ne mesure pas les tendances, il ne peut pas par conséquent récompenser les véritables réformateurs, 7. coupable par association—conditionnalité de l’aide.

Cette critique des indices de perception de la corruption par les chercheurs ne vise pas leur rejet ni l’abandon  de ces essais de quantification du crime. Elle nous invite en effet à distinguer la corruption perçue de la corruption vécue et à reconnaître les limites des indices de perception de la corruption. Au lieu d’être absolutisés, ce que leurs auteurs n’ont jamais demandé, ces indices devraient être utilisés raisonnablement pour le bien de la recherche scientifique et celui des pays affectés par la corruption comme le Congo et l’Indonésie.

Ces tentatives de quantifier la corruption devraient motiver les chercheurs et les décideurs sociaux à bien comprendre le phénomène social de la corruption. Les chercheurs et décideurs devraient en fait savoir que sans compréhension suffisante d’un crime donné, sa politique de contrôle appropriée serait inconcevable. La prévention de la corruption et sa maîtrise dans une organisation sociale donnée requiert préalablement sa connaissance. Mais aussi la bonne volonté et la détermination des leaders sociaux. Qui plus est, la connaissance de la corruption appelle sa définition et la représentation de ses différentes formes. Il reste à savoir, cependant, s’il est possible d’esquisser la définition englobante de la corruption, une seule définition pour tous les pays du monde et pour tous les domaines de recherche.

 

3.  La définition de la corruption : de la définition à la description des actes de corruption

 

Le problème de la quantification de la corruption est à celui de la définition universelle de ce concept. De nos jours, il manque en fait une définition générale incluant les traits essentiels de la corruption, définition acceptée par les différents théoriciens de ce phénomène et les différentes communautés politiques. L’étude de la corruption semble ainsi être piégée non seulement par les querelles disciplinaires  et idéologiques autour de ce concept mais aussi par sa nature complexe et ses mutations. Ses différentes causes et formes qui tendent à diviser la communauté des chercheurs, son caractère souterrain et sa connexion avec les autres crimes paraissent comme un obstacle à tout effort de rationalisation (Tiihonen 2003 : viii-ix ; Gupta 2001: 749-777). Aussi remarque-t-on que des facteurs historiques comme les lois, la culture politique, la culture administrative, la culture de l’entreprise privée et les normes sociales dans les échanges compliquent davantage cette tâche. Si ce sont les normes légales et les valeurs morales et civiques qui constituent les critères d’évaluation de la corruption, sa définition universelle est-elle concevable ? Sinon, n’existe-t-il pas des normes et valeurs universelles opposées aux abus de corruption?

 

Par ailleurs, même si la corruption est considérée comme un vice dans plusieurs sociétés, tout le monde ne semble pas en détenir la même expérience quotidienne et la même intelligence. Et l’appartenance à une même tradition juridique et morale ne semble pas réunir tout le monde autour d’une conception incontestable. On pourrait ainsi comprendre que la corruption est un phénomène social très sensible dans la vie organisationnelle. Quelle serait donc l’idée fondamentale sous-tendant sa conception, idée autour de laquelle les principales pratiques corruptives pourraient s’agglomérer, soit positivement, soit négativement ?

 

Tout en exposant la critique de la définition universelle de la corruption, nous allons répondre à cette dernière question en dégageant la notion de justice et les valeurs connexes. Cette section souligne encore la nécessité de passer de la définition de la corruption à la description de ses actes, les formes dominantes de la corruption. Une telle description doit intégrer la relation de ces actes aux valeurs morales et civiques et aux autres abus sociaux, et le contexte historique du crime.

 

Pour procéder comme Von Alemann, nous examinons cette problématique non pas pour choisir une bonne définition ni d’en élaborer une nouvelle, mais pour proposer quelques critères communs de référence dans l’évaluation de la corruption. En examinant minutieusement le concept de corruption dans son évolution historique[5] et les actes de corruption connus en Afrique centrale, on peut percevoir quelques valeurs essentielles auxquelles la corruption s’oppose et par rapport auxquelles elle pourrait généralement se définir. En effet, depuis les années 1990, les chercheurs ne cessent de revisiter la littérature établie sur ce concept afin de trouver une description adéquate de cet abus social ou de la reconstruire à partir de données historiques et sociologiques disponibles. Comme résultat, nous avons plusieurs définitions dont aucune d’entre elles ne peut s’imposer. Plus la littérature sur ce thème se développe plus les définitions se multiplient et plus elles se dévaluent[6]. Mais certains auteurs commencent à abandonner cette douce querelle définitionnelle en focalisant l’attention sur d’autres aspects de la corruption telle que sa description générale (Dartigues & de Lescure 2000 :319 ; Alemann 2004 : 2005). D’autres soutiennent qu’il est illusoire de chercher une définition précise couvrant tout l’univers des actes de corruption, sans toutefois exclure la possibilité de définir ses différents types.

 

Dans leur réflexion sur le concept corruption, Seumas Miller, Peter Roberts et Edward Spence (2005 :20-21) s’inscrivent en cette dernière perspective : En fait, pour ces trois chercheurs : « Le but de trouver une définition adéquate de la corruption s’est montrée difficile à atteindre, sinon inatteignable. Nous avons ainsi opté pour une définition générique et large. Ce qui ne signifie pas que des définitions plus précises ne puissent pas être disponibles pour des types d’actes spécifiques tels que la corruption transactive ou la fraude, lesquels constituent typiquement  les actes de corruption”.

 

En plus de définitions proposées par des personnes physiques, les personnes morales (les institutions) ont aussi les leurs. Tel est le cas de la Banque Mondiale et de l’OCDE. Cette dernière met en évidence la corruption transactive et l’extorsion. La Banque Mondiale définit la corruption comme « l’abus du pouvoir public au profit de l’intérêt privé » :

 

 

La charge publique est abusée pour le profit privé lorsqu’un agent officiel de l’Etat accepte, sollicite ou extorque des ressources (à son avantage personnel). Elle est également abusée lorsque les agents privés prennent l’initiative de corrompre en vue de contourner la politique gouvernementale et les procédures administratives dans le but de protéger leurs profits et avantages compétitifs. Bien plus, la charge publique peut être abusée pour le bénéfice privé même s’il n’existe pas de corruption transactive, à travers le patronage, le népotisme, le vol des biens publics ou le détournement des recettes de l’Etat [1997]” (Sajó, 2003 :175).

On remarque, d’autre part, que plusieurs définitions esquissées ne rendent pas compte de la corruption en général mais de quelques formes de corruption, comme la corruption transactive et la corruption administrative ou bureaucratique. En adoptant cette dernière approche, il devient peu probable de percevoir tous les contours réels du phénomène considéré. La description partielle de ce crime tend ensuite à faire croire que ses dimensions négligées sont exemptées  du caractère illicite. La négligence très prononcée de la corruption privée tend de cette façon à légitimer ou à encourager l’immoralité dans l’entreprise privée, aussi bien lucrative que non lucrative. A force d’éluder ou de tolérer la corruption privée, on finit par oublier qu’elle est aussi dangereuse que la corruption publique et qu’il n’y a généralement pas de corruption publique sans corruption privée. L’influence des clients de l’administration publique sur la société et sur ses institutions étatiques devraient attirer l’attention des chercheurs.

Les études évaluatives de Genaux, Dartigues et  de Lescures, tout comme celle  de Michael Johnston ouvrent une voie de sortie de ce « bourbier définitionnel ». En plus de son étude critique des études de mesurage de la corruption, Johnston s’est penché avec la même ardeur sur l’examen relatif à la question définitionnelle. Il remarque des divergences évidentes ou une faible concordance sur le sens des concepts majeurs― public, privé, abus et bénéfice ou intérêt― contenus dans plusieurs définitions. Comme conclusion, il affirme modestement:

 

Nous désirions penser la corruption comme un concept indéterminé ou contesté politiquement, étudier les conflits qui la forme comme une problématique, reconnaître la signification de la dispute au lieu d’essayer de la résoudre à travers des définitions, et continuer à concentrer la réflexion sur les fondements éthiques, l’état de la santé politique et de la société globale. […] la recherche des définitions est vouée à l’échec si elle vise un principe complètement précis et universellement applicable pour classifier les conduites comme corrompues (2001:28-29).

 

Cette réflexion de Johnston a le mérite d’être réaliste et d’attirer l’attention vers d’autres questions importantes capables de contribuer à la compréhension générale de la corruption. Mais elle ne clôt pas le débat qui reste ouvert. On pourrait certes détecter en sa réflexion une sorte de relativisme culturel. Nous devons cependant souligner que la reconnaissance universelle de la corruption comme un crime ne signifie pas la possibilité pour tout le monde d’en détenir la même expérience quotidienne ni la même intelligence. C’est au niveau de cette expérience qui influe sur la conception et l’élaboration des normes concrètes que les divergences sont fortes et inévitables. Toutefois, l’existence des normes et valeurs opposées à certains actes de corruption dans un grand nombre des traditions morales et juridiques peut contribuer à la compréhension générale de la corruption.

 

Il convient ainsi de fixer l’attention sur la normativité―morale et juridique―sous-tendue par les valeurs morales et civiques. Cette approche a l’avantage de conduire directement à la réalité signifiée par le concept corruption tel qu’il est décrit à travers l’histoire de l’humanité depuis l’antiquité.  Il est en effet question de l’histoire influencée spécialement par certaines grandes religions et philosophies de l’humanité.

 

Vue sous cet angle normatif, la corruption implique généralement l’exclusion d’une « tierce personne », selon Dartigues et de Lescure (2000 :322) ―physique ou morale, et pose la grande question de la justice dans lasociété. En fait, les transactions corruptives entre un agent public (ou un dirigeant politique) et une entreprise privée, exclut l’Etat et porte atteinte à l’intérêt public ou au bien commun. Aussi le détournement réalisé par un leader politico-administratif prive-t-il l’Etat de ses ressources. Bien plus, le détournement et les gratifications illicites dans le secteur privé, lucratif ou non lucratif, porte atteinte à la vie de l’entreprise. En réalité, ils privent leurs victimes soit de leurs droits, soit de leurs ressources. En effet, l’accent est ici placé sur l’exclusion et la privation (ou l’injustice causée à l’autre). Pour Patrice Meyer-Bisch (2000 :67-68 ; voir également Shore& Haller, 2005: 17), la corruption se présente comme « un processus d’exclusion du tiers [passé, présent ou à venir] » ou un processus de destruction du bien commun.

 

En recourant à plusieurs textes élaborés essentiellement dans les années 2000, Penny Green et Tony Ward montrent combien la corruption porte atteinte aux droits humains et à la démocratie. Elle prive en fait certains citoyens de leurs droits d’avoir, d’agir et d’être ; permet et renforce l’exclusion sociale, participe ainsi au développement de l’injustice dans la société (Green and Ward, 2004 :18). Comme expression d’un conflit d’intérêts résolu par des moyens illégitimes et opaques, la corruption nuit donc à la justice, à la transparence, à la loyauté  et à la paix sociale (Naim 2000 : 266). Dans un pays, un espace régional ou dans les interactions sociales soumises à la loi de la corruption,  le discours d’auto-justification et de diabolisation tend à s’éloigner de la vérité historique et de la justice. Le plus souvent, on ne voit que le comportement de l’autre et les abus du réseau auquel on n’appartient pas. L’histoire des transactions corruptives au Congo et en Indonésie pourrait sans aucun doute être une bonne illustration. Le mensonge, la collusion et l’opacité font donc le plus souvent corps avec la corruption.

 

En fait, le critère normatif qui paraît orienter la conception de plusieurs définitions de la corruption dérive de l’expérience humaine quotidienne  qui est contingente et de valeurs morales et civiques partagées qui résistent le plus souvent à l’usure du temps. En nous penchant exclusivement sur ces valeurs, nous voulons souligner que les actes de corruption s’opposent essentiellement à six d’entre elles : la justice, la transparence, l’équité, l’honnêteté, la loyauté et l’honneur. La description de la corruption en Afrique centrale et en Indonésie pourrait le confirmer. L’enquête sémantique effectuée sur la tradition juive a abouti à la conclusion selon laquelle la dénonciation et le refus de la corruption en cette tradition se fondent sur le couple justice et bonté[7]. De son côté, Génaux a entrepris une enquête similaire mais plus systématique, en parcourant les traditions biblique et chrétienne, d’une part, et la lexicographie anglaise et française, d’autre part. Sa grande conclusion est que le principe de justice est au cœur du concept corruption. Elle souligne ainsi cette idée avec force dans les phrases suivantes:

 

Ce qui peut être raisonnablement assumé est que l’inscription, couvrant plusieurs siècles, des significations techniques de la corruption dans une perspective politique et morale, et la vaste envergure de la définition elle-même, peuvent être expliquées par la présence de la longue portée du principe de justice au cœur du concept corruption. Dans ma vision, c’est là que doit se situer la signification essentielle de base du concept(2004:21-22).

Nous partageons entièrement cette réflexion de Génaux et croyons fermement que les six valeurs mentionnées peuvent constituer des poteaux indicateurs dans l’évaluation des pratiques corruptives et  l’élaboration des normes spécifiques à chaque secteur d’activités pratiques. Il y a là une percée dans la quête d’une compréhension générale de la corruption. Cette idée peut, par conséquent, motiver les chercheurs à examiner la description de la corruption par Noonan (1984) sur une longue période historique. Elle pourrait également susciter l’intérêt de revisiter l’histoire de l’Eglise et des communautés politiques qu’elle a considérablement marquées, comme l’Espagne et la Suède.

Aussi Génaux semble-t-elle épouser cette réflexion théorique d’Alatas (1990:109) sur le concept : “ Le concept d’un phénomène social important détient toujours une signification universelle, le noyau persistant à travers les âges. Ce sont ses manifestations contextuelles, connexes, périphériques par rapport à l’essentiel, qui changent avec le temps et les conditions existentielles”. On comprend dès lors que ces six valeurs apportent une lumière nécessaire à l’étude du phénomène social de la corruption. Et il importe de remarquer que là où les logiques de la corruption dominent, ces valeurs sont le plus souvent ignorées.

 

Nous avons dégagé dans cette section et la précédente la nécessité du respect du contexte historique et de la description des abus spécifiques de corruption reconnus moralement et juridiquement afin de bien comprendre et de bien représenter le phénomène: la corruption. Face au bourbier définitionnel souligné, il convient en fait d’orienter la recherche vers la description des pratiques corruptives suivant les formes de corruption dominantes dans la vie organisationnelle. Nous pensons que la clarification de ces formes, dans tous les secteurs de la vie organisationnelle, pourrait éclairer la représentation définitionnelle de la corruption. Une telle clarification présuppose la distinction de différentes formes de corruption et leurs rapports à d’autres abus sociaux tels que le mensonge, la tricherie et la partialité.

 

Les valeurs six choisies, à savoir l’honneur, la loyauté, l’honnêteté, l’équité, la transparence et la justice ne s’opposent pas seulement aux abus de corruption. Elles concernent aussi d’autres abus dans l’interaction sociale. Reconnaissant la dépendance des conceptions actuelles de la corruption à la justice comme valeur morale et juridique (Noonan, 1984; Genaux, 2004), cette remarque peut nous amener à reconsidérer les définitions de la corruption basées sur les expressions « abus de pouvoir» ou «mauvais usage de pouvoir» politique, économique, intellectuel et spirituel. Si la corruption n’était pas le seul abus ou le seul mauvais usage de pouvoir redoutable, comment pourrait-on la distinguer d’autres abus de pouvoir redoutables comme la négligence, le mensonge, la partialité, la falsification et la collusion ?

 

Il importe de reconnaitre que des cultures organisationnelles caractérisées par le silence sur les crimes commis et  l’impunité (sélective) constituent des espaces favorables au développement des abus de corruption et de mensonge. Elles courent, ainsi, le risque d’engendrer des organisations sociales mauvaises, nuisibles aux valeurs humaines défendues, au bon climat des affaires et à l’habitabilité paisible de la terre. Dans sa réflexion éthique sur le mensonge, René Villemore (2006 :2)nous confie : « […] chaque mensonge enlève un peu de confiance globale que nous tous avons envers les autres et envers la société. Le mensonge ronge la fondation de cette confiance. Ce qui est, à terme, invivable ». En effet, une organisation sociale dépourvue de confiance, de loyauté et d’honneur n’a pas d’avenir, elle expose ses membres à la misère.

 

Cette remarque pourrait par ailleurs se justifier par l’évaluation des scandales de certaines grandes entreprises de deux dernières décennies et du  discours justifiant l’entreprise des seigneurs de guerre en Afrique centrale de 1996 à nos jours. Cette évaluation relève un nombre important d’abus de pouvoir aussi nuisibles que la corruption et la fraude. Venons-en à la note méthodologique avant de conclure.

 

  1. Quelle approche méthodologique appliquer à l’étude de la corruption?

 

Dans le débat engagépar les chercheurs sur les effets de la corruption sur la société, trois paramètres peuvent être mis en relief : ce sont la personne individuelle, les structures sociales et l’histoire. La qualité d’analyse de chaque paramètre considéré est un préalable à la  compréhension du phénomène de la corruption. Sans la connaissance de l’interaction entre l’individu et les structures sociales, il serait peu probable de comprendre le caractère dynamique et complexe de ce thème (voir Gould, 1980 ; Findlay, 1998, 1992 ; Ross, 2003 ; Tiihonen, 2003). En d’autres termes, l’interaction sociale doit être vue à divers niveaux de la pyramide organisationnelle des relations humaines. Ses agents sont aussi bien individuels qu’organisationnels. Aussi importe-t-il de souligner que la corruption est foncièrement un thème de recherche transdisciplinaire. Les résultats de recherche soutenant les réflexions de cet article semblent le montrer (voir bibliographie).

 

A titre d’exemple, Jain (2001: 9) pense que « les analyses économiques et politiques de la corruption sont inséparables ». Dans ce contexte méthodologique, on comprend ce qu’il veut dire : la complémentarité. Sans nécessairement parler de méthodologie, Williams  (2000: xi) entrevoit cette conjugaison méthodologique.  En effet, dans sa présentation des textes rassemblés sur la corruption, il écrit: “ La corruption semble être un sujet appelant des combinaisons variées d’études théoriques et empiriques, d’analyses (micro et macro), d’explication et de prescription ; des cas d’études et des analyses  comparatives”.

 

Si l’on veut éviter le réductionnisme disciplinaire et les approches unidimensionnelles de la réalité, il convient d’appliquer au moins, dans la mesure du possible, les approches historique,  anthropo-sociologique,  politico-économique et socio-criminologique. Une autre voie possible serait de procéder par la récolte et l’évaluation des  résultats des études ayant suivi ces approches méthodologiques. Cette dernière voie peut enrichir les réflexions philosophiques et théologiques relatives aux interactions sociales.

 

Pour approfondir cette note méthodologique, nous exposons d’abord le point de vue d’Alatas et celui de Blundo et Olivier de Sardan avant d’indiquer les domaines corruptogènes insuffisamment explorés. Nous proposons ensuite, comme conséquence de ces réflexions rassemblées sur la corruption, la transdisciplinarité comme approche méthodologique conforme à l’étude de la corruption. Tout en acceptant le dialogue interdisciplinaire, cette approche porte la réflexion au-delà des parcelles disciplinaires. Elle veut de cette façon saisir la complexité de la réalité qui ne se manifeste que progressivement à l’esprit humain.

 

Pour Alatas (1968 :1-2,78-79 ; 1990 :192), les méthodes traditionnelles de la recherche sociale comprenant l’interview, le questionnaire et l’analyse statistique ne conviennent pas à l’étude de la corruption. La raison est simple : la corruption est souterraine, elle est un crime dépréciée généralement dans la société. Une telle étude requiert, souligne-t-il, des connaissances de base solides,  des observations continues sur une longue période et la prise en compte de la dimension individuelle et structurelle. Ainsi Alatas se met-il à définir la méthode de l’analyse sociologique de la corruption. “Le mieux qu’un sociologue puisse faire, c’est observer le phénomène et ses effets et de rassembler autant d’informations confidentielles que possible. […]. Il doit suffisamment connaître l’histoire, la culture, la langue et les circonstances d’au moins un exemple typique complexe et riche à partir duquel ses données peuvent découler et il peut tester ses théories”.

 

Tout en tenant compte du caractère complexe et transsystémique de la corruption et de son lien avec les autres crimes, Alatas (1990 :5,10-12) applique cette méthode en vue de fournir sa description complète, de dégager son « anatomie » à travers l’histoire et les cultures, et de comprendre ainsi sa signification « nucléaire et universelle », « ses effets et ses causes » . Il veut en d’autres termes dégager une compréhension générale de la corruption. Les dimensions historique et sociologique sont équilibrées. Cette réflexion méthodologique  est un apport de taille à l’étude de la corruption et d’autres crimes connexes. Se référant au livre d’Alatas de 1968, Jean-Luc Maurer (2000 :292)reconnaît et souligne la « pertinence » de sa méthode. Expert en administration publique et critique vis-à-vis des approches dominantes dans le mouvement anti-corruption, Tiihonen met en évidence l’importance de la perspective historique qui éclaire le présent et l’avenir d’un projet de société.

 

Pour souligner la place incontournable de l’approche historique dans l’étude de la corruption, Tiihonen rappelle les erreurs du passé récent et la pensée de Jos Raadschelders. Il s’adresse directement à ceux qui prétendent lutter contre la corruption et à leurs réformes non-historiques:

 

Le boom du discours sur la corruption de dernières années 1990, spécialement dans les pays anciennement socialistes et les pays en voie de développement, et la vague d’étudier la corruption dans les années 1950 et 1960 comme une partie (intégrante) de la modernisation des pays en voie de développement étaient liés à des besoins très pratiques. En fait, ils ne reposaient ni sur des réflexions théoriques  ni sur des réflexions historiques. Pourquoi ? Qu’y a-t-il à craindre dans la corruption historique ?” […] de la perspective de l’histoire administrative au sens le plus général, l’utilité d’examiner le passé est évidente si nous sommes capables de servir le présent en utilisant le passé comme expérience et avertissement et non comme un fardeau, une dette ou comme une source de revanche. Ainsi seulement pouvons-nous créer un futur meilleur(2003 :5).

La remarque de Tiihonen laisse voir l’importance de revisiter les théories fonctionnalistes de la corruption d’hier à partir des pays comme l’Angola, le Congo, l’Indonésie, le Kenya et les Philippines. Nous devons en outre savoir que certaines études de la corruption de nos jours ne visent pas la connaissance de leur objet d’étude du fait qu’elles sont essentiellement préoccupées par l’élaboration des politiques de réforme sociale. Il y a là une des causes de l’échec de certains projets de développement et politiques de réformes des institutions sociales, surtout dans les pays en voie de développement, de 1960 à nos jours.

Il est certes indubitable que la sociologie n’est pas la seule voie obligée pour l’étude de la corruption et par conséquent sa méthode n’est pas à transposer dans d’autres disciplines. Mais il ne serait pas intelligent d’ignorer l’intuition d’Alatas dans l’étude du crime de la corruption. On s’éloignerait également de la réalité en négligeant cette remarque de Tiihonen dans l’évaluation de la corruption. Les instruments de travail d’Alatas comprennent notamment l’observation directe, les rapports des institutions sociales (les archives), les textes historiques, la presse, les entretiens et le langage. Si la sociologie nous déplaisait nous devrions au moins reconnaître la place de la phénoménologie et de la critique historique dans l’étude des crimes.

 

Blundo & de Sardan (2000: 25, 32-42)décrivent une autre méthode de travail, dénommée « l’approche socio-anthropologique  de terrain» qui ressemble à la précédente. Ces deux auteurs marchent sur les traces d’Alatas sans le copier en optant pour une méthode consistant à « croiser les sources d’informations, écrites et orales, conjuguer analyse documentaire et enquête de terrain, mais aussi inventer et multiplier les sites d’observation de phénomènes qui peuvent apparaître au premier abord comme rétifs aux techniques classiques ». Ils définissent ensuite leurs enquêtes comme « des variations autour des formes classiques que sont les archives et les sondages ». Toutefois, ils se distinguent substantiellement d’Alatas par la systématisation, la notion du groupe de travail réparti en trois niveaux (le groupe, l’équipe, et l’individu) et la délimitation du champ de travail dans l’espace et le temps. Alatas vise une compréhension générale de la corruption tandis que ces derniers, une compréhension particulière. En plus du travail individuel et celui de l’équipe, le groupe donne en fait lieu à la discussion, à la comparaison des données récoltées et à l’harmonisation.

 

Quoique coûteuse, cette méthode paraît bénéfique sur les plans théorique et pratique, elle donne accès à une meilleure connaissance de la corruption au sein d’une organisation ou d’une région donnée, et  à celle de ses relations sociales. Dans les trois pays de l’Afrique occidentale examinés, à savoir le Bénin, le Niger et le Sénégal, cette méthode a été appliquée à la corruption administrative. Celui qui a expérimenté les deux méthodes définies et évalué leurs résultats ne peut que se méfier des indices de perception de la corruption  à la mode. Sans méconnaître la valeur de ces indices dans la recherche, nous sommes donc invités à privilégier la description  et la compréhension de la corruption vécue dans la vie organisationnelle. En regardant de très près ces deux méthodes, on remarque qu’elles ne constituent que deux variantes d’une seule méthode.

 

Nous ne pouvons pas pourtant exagérer la pertinence de ces méthodes puisque nous ne l’avons vérifiée qu’au niveau de la corruption publique ou des communautés politiques. D’ailleurs Blundo & de Sardan (2001 :6) reconnaissent eux-mêmes que c’est la corruption administrative―« la petite corruption »―qui est « seule véritablement accessible » à leur approche méthodologique. Cela révèle les limites de la recherche sur la corruption en Afrique. Plusieurs études traitant de la corruption transactive et de l’extorsion se penchent essentiellement sur l’aspect dit « passif », celui de l’autorité publique ou de son représentant. L’autre partie de la corruption, le corrupteur, semble tolérée ou ignorée. Bien plus, on ne semble pas manifester d’intérêt pour la corruption privée, celle vécue en dehors de l’administration publique. Nous pensons qu’il est plus que temps d’examiner aussi sérieusement la corruption du client ou de l’usager de l’administration publique. Et il convient de savoir que ce client est pluriel parce qu’il concerne plusieurs catégories des personnes, aussi bien individuelles qu’organisationnelles, lucratives que non lucratives et aussi bien locales qu’internationales. Les études dépouillées sur les activités de survie, la coopération internationale et sur les firmes multinationales en Afrique centrale tendent à prendre au sérieux les autres agents de la corruption. A l’ère de la globalisation, la corruption internationale devrait être aussi prioritaire. Les méthodes de travail du Groupe d’experts des Nations Unies sur la tragédie congolaise pourraient inspirer la communauté scientifique qui n’utilise généralement que les enquêtes policières et journalistiques. Qui plus est, il existe d’autres champs corruptogènes qui devraient interpeller la recherche scientifique et les militants des droits humains, si nous voulons réellement réduire la criminalité au XXIe siècle. Ce sont principalement l’entreprise privée transnationale, les services d’intelligence des Etats, et les grandes firmes médiatiques. La description de la corruption en Afrique centrale et en Indonésie semble corroborer cette perspective méthodologique incluant les dimensions sociologique, anthropologique et politico-économique.

 

Cette note méthodologique est en fait soutenue par la problématique actuelle relative à la définition, aux effets, à la nature et à la fonction de la corruption. Elle montre, par conséquent, l’adéquation des méthodes historique, sociologique et anthropologique à la représentation de la corruption. Pour qu’elle soit fine et pénétrante, cette représentation exige plus que ce que l’histoire et les sciences sociales peuvent apporter. L’intelligence du phénomène de la corruption ne peut en effet émerger dans sa clarté que dans le dialogue de deux principes : la multidisciplinarité et la transdisciplinarité (Smit & Williams 2011 ; Ntamwenge 2009 ; Nicolescu, 1996).

 

La multidisciplinarité reconnaît les limites disciplinaires en affirmant la complémentarité nécessaire de différentes disciplines. Elle implique par conséquent la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité. Sur le plan méthodologique, la transdisciplinarité met en relief les lacunes disciplinaires et les espaces non couverts par la recherche disciplinaire. Selon les travaux de Nicolescu (1996 :3), elle « concerne [...] ce qui est à la fois entre les disciplines, à travers les disciplines et au-delà de toute discipline. Sa finalité est la compréhension du monde présent, dont un des impératifs est l’unité de la connaissance ».

 

Nous pensons dès lors que la combinaison des méthodes à travers le dialogue transdisciplinaire peut conduire à une bonne description de la corruption dans ses différents aspects, individuel et organisationnel, privé et public, national et international. L’évaluation des études sérieuses publiées ces derniers temps sur les crimes commis au Congo et sur l’exploitation des ressources naturelles de l’Afrique centrale tend à consolider cette perspective méthodologique.

 

L’étude du phénomène de la corruption a été essentiellement motivée par la nécessité de bien identifier le contenu de ce concept et le désir partagé de promouvoir l’intégrité morale dans les organisations sociales de notre temps. Elle est ainsi une condition sine qua non pour entreprendre la lutte contreles abus de pouvoirs dans les Etats modernes, pouvoir opérer une évaluation morale judicieuse des abus de corruption et de concevoir des politiques de réforme sociale réalistes et responsables. La nécessité d’investir rationnellement dans la recherche sur les abus de corruption n’est plus à démontrer. Les Etats et les centres de recherche et de documentation d’Afrique centrale devraient le savoir.

 

Avant de conclure ces réflexions, nous devons souligner que la recherche sur la corruption demande des ressources considérables et de la patience, surtout sur le plan international.  La description méthodologique d’Alatas, Blundo & de Sardan ne le cache pas. Les travaux des experts des Nations Unies et des chercheurs indépendants sur les crimes commis au Congo de 1996 à nos jours semblent le confirmer. Tous ces crimes  commis sont liés à la corruption systémique vécue à différents niveaux de l’architecture sociale, régionale et internationale. En effet, peut-on penser au coût de tous les travaux pertinents publiés sur cette période  tragique de l’Afrique centrale? Quant au journalisme d’investigation, il n’est pas du tout moins exigeant, il est aussi cher. Williams (2003 :76) soutient:

 

En réalité, le journalisme d’investigation sérieux coûte cher, il est difficile et consomme beaucoup de temps. La presse écrite et électronique préfère ainsi dépendre d’efforts des organismes d’application ou d’exécution de la loi et fonder, d’autre part, ses informations divulguées sur ces organismes.

 

Pensons à titre d’exemple au travail de Boltanski (2012) sur le minerai de sang du Kivu (RDC). Nous partageons cette réflexion d’Alt (2009 :46) selon laquelle «La corruption peut être le fil conducteur d’une réflexion sur l’évolution de la criminalité internationale. La représentation de cette criminalité permet de mesurer l’importance des enjeux ».

 

6.       Conclusion

 

Nous avons montré la nécessité de comprendre l’abus de corruption et le représenter objectivement en partant de ses différentes formes reconnues moralement et juridiquement. La première section dégage les limites évidentes du mesurage de la corruption tandis que la deuxième, la pauvreté sémantique des définitions de la corruption véhiculées dans quelques textes cités. On doit d’ailleurs savoir que la perspective suivie dans ces réflexions n’intègre pas les dimensions morale, spirituelle et biologique de la corruption, dimensions qu’on ne devrait pas négliger. En effet, les deux premières sont de l’ordre de l’immatériel tandis que la dernière est de l’ordre matériel (biologique).

 

Privilégiant l’identification et la description objective des principales formes de corruption, cette étude ne souscrit à aucune définition existante actuellement. Elle considère néanmoins part les indices de perception de la corruption comme une invitation pressante pour examiner sérieusement les actes de corruption dans les organisations sociales, les entreprises commerciales et les Etats compris. Nous pensons ensuite, dans la troisième section, que la transdisciplinarité est une des approches méthodologiques appropriées à l’étude des phénomènes sociaux complexes comme la corruption.

 

Compte tenu de questions soulevées, on remarque enfin que les résultats de la recherche en sciences sociales et le dialogue transdisciplinaire peuvent enrichir l’éthique philosophique et théologique. En fait, les données accumulées dans certains centres de recherche et de documentation sur l’entreprise des seigneurs de guerre en Afrique centrale et occidentale peuvent indubitablement inspirer les chercheurs en éthique appliquée. En outre, considérant tout ce qui précède, il convient de s’interroger en ces termes : l’éthique philosophique et théologique peut-elle justifier les abus de corruption indiqués ; peut-elle, d’autre part, participer à la construction des sociétés justes, solidaires et pacifiques ?Nous avons tenté de répondu à ces deux questions dans nos réflexions antérieures (voir Ntamwenge, 2011 ; 2010).

 

La lutte contre la criminalité dans une société donnée présuppose sa connaissance. Sinon, on court le risque de gaspiller inutilement les ressources. Le travail d’éradiquer les pratiques corruptives doit ainsi être précédé et soutenue par l’étude de la corruption et de ses agents. En outre, avant toute action contre la corruption, il importe de bien connaître les victimes de ce crime, leurs structures sociales, leur désir et leurs modes de résistance.

 

Qui plus est, l’étude des causes et conséquences des principales formes de corruption développées dans les structures sociales d’Afrique centrale peut être d’importance capitale pour les organisations dédiées à la promotion de la justice, de la paix et du développement socioéconomique. Elle est capable d’éclairer les défenseurs de la démocratie et du bien commun. Cette étude peut, d’autre part, montrer la nécessité de réduire les mécanismes sociaux de déresponsabilisation, lesquels favorisent l’infantilisme, le parasitisme, le clientélisme, l’instrumentalisation de la personne humaine, l’autocratie, l’opacité, l’exploitation et la pauvreté mentale ou spirituelle.

 

Au regard des conséquences de la corruption et de la violence systémiques en Afrique centrale, certains observateurs se demandent avec raison, enfin, pourquoi les gens hésitent encore à s’indignert effectivement, à réagir de manière concertée et responsable face à ces deux abus de pouvoir. Peut-on croire que ce qui se passe dans cette région ne constitue pas une raison suffisante de s’indigner (Hessel, 2011 :12), n’interpelle-t-il pas notre conscience; ne devrait-il pas interpeller ceux qui ont le sens de responsabilité et le sentiment de honte ? En fait, peut-il exister des organisations sociales justes là où l’indignation et la honte n’ont pas de place ? L’étude de la corruption systémique peut apporter une réponse à cette série de questions. Il importe de souligner, par ailleurs, qu’elle constitue une des voies d’accès aux cultures politiques, administratives et commerciales dominantes dans des pays comme le Congo, l’Indonésie et l’Uganda.

 

 


[1]Voir les travaux de Heidenheimer sur les trois types de perception sociale de la corruption : « la corruption blanche »,  « la corruption grise » et « la corruption noire » (Heidenheimer, Johnstone, and Le Vine, 1989 :149-163) et celui Alemann (2004 :31).

[2]Le peu de cas connus et traités par l’administration judiciaire s’inscrivent dans les limites de la loi officielle. Sur les difficultés de mesurage, voir Michael Johnston (2001 :158-159).

[3]Les treize institutions sont: Freedom House in Transit, The Economist Intelligence Unit, PricewaterhouseCoopers, the 2001 Opacity Index, The Institute for Management Development (Lausanne), The Political and Economic Risk Consultancy (Hong Kong), The World  Bank, The World Economic  Forum,  State Capacity Survey by Columbia University, Gallup International on behalf of TI, Information International, A Multilateral Development Bank, The Business Environment and Enterprise Performance Survey et The Work Markets Research Centre (Lambsdorff, 2003).

[4]L’IPC qui concerne la corruption publique, spécialement la corruption du corrompu, a été plus tard complété par l’Indice de Perception de la Corruption des Pays Exportateurs (IPCE) qui est concentré sur la corruption du corrupteur (IPC 2003).

[5]Nous nous inspirons ainsi de Maryvonne Genaux (2004 :22) qui ne veut pas couper le concept de la tradition qui l’a construit. Dans son article intitulé Social sciences and the evolving concept of corruption, elle souligne l’importance de la connaissance de l’évolution sémantique dans l’évaluation de la corruption.

[6]Dartigues et de Lescure semblent le rendre par l’expression  «le flou sémantique» (2000 :325).

[7]L’éthique juive, particulièrement l’éthique commerciale se fonde sur le « tsèdeq » qui correspond à la justice et à l’équité, et sur le « hèsed » qui est rendu par la bonté (cf. Adler et al.1902: 379-381, 379 et 380 ; Wigoder 1998 : 253, 338 -340).

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