SEXUALITE ENTRE EGOISME ET GENEROSITE

Abstract: 

This introductory article draws a framework in which the main articles of the present publication should be understood. Forcibly, the density of the rapport between sexuality and marriage is being diluted. Sexuality which, until now, was a private and a centralised issue under the dictatorship of social sanctions is being democratised to become a matter of individual choice and decision. As a result, sexuality floats between egoism and generosity. Thus, this article is an invitation to pose the question of sexuality afresh in order to rethink our human relations and responsibility for a more humanised sexuality that reflects our dignity and rationality. It is against this background that the reader is invited to seriously take the ethics of human relations and responsibility. Marriage and family are renewed and valued within this framework. Therefore, the editorial showers the reader with a bird’s view on the contributions to this publication.

 

  1. La question dans son contexte

 

Le présent numéro porte sur la famille et la sexualité. Or ce qui nous préoccupe, c’est le lien entre les deux. Est-il accidentel ou nécessaire? Qu’il n’y a pas de mariage sans sexualité est une platitude. Le mariage présuppose la sexualité. Traditionnellement, la sexualité est ordonnée au mariage. Aujourd’hui, ce lien a perdu sa densité. La question de la sexualité humaine qui était jadis centralisée se décentralise. La sexualité n’est plus une affaire privée; elle  est désormais une affaire publique comme le témoigne la prostitution légalisée ou permise dans certains pays, la pornographie, les relations en ligne, la demande de légaliser l’inceste, etc. Longtemps sous la dictature des mœurs et des sanctions sociales, la sexualité se démocratise pour être une question des choix et de décision individuelle. L’état actuel des choses est tel que la sexualité flotte entre l’égoïsme et la générosité. Il faut reposer la question de la sexualité et sa raison d’être, tout en repensant notre responsabilité pour une sexualité plus humanisée. C’est dans cette perspective que le mariage et la famille peuvent-être revalorisés.

 

2.        La sexualité et son enjeu

 

Avant de parler de l’enjeu de la sexualité, il faut savoir ce que c’est la sexualité. La sexualité peut se définir à plusieurs niveaux, donc de plusieurs manières toutes convergentes. Il y a d’abord le niveau physique et biologique. Normalement, l’être humain est soit de sexe masculin, donc homme ; ou de sexe féminin, donc femme. Mais entre ces deux catégories, il peut y avoir des intermédiaires liés à des accidents biologiques ou à des choix individuels. Aujourd’hui, il n’est plus impossible que l’on choisisse d’être homme ou femme grâce au progrès technologique. L’aspect physique peut se limiter à l’apparence ! L’être humain peut être biologiquement de sexe masculin alors que psychologiquement, la tendance dominante est le sexe féminin ; tout comme l’être humain peut être physiquement de sexe féminin avec une dominante masculine. Une analyse plus profonde de cet aspect dépasse les limites d’un article éditorial

 

Dans son Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines (1980), Louis-Marie Morfaux définit la sexualité comme « l’ensemble des phénomènes organiques et psychiques liés à l’exercice des fonctions sexuelles ». Ces phénomènes physiques et psychiques s’accompagnent des pulsions et comportements qui sont souvent canalisés par la société. Sur ce, la sexualité est conçue comme consistant en des comportements sexuels ainsi que des phénomènes culturels et cultuels liés à ces comportements. Construction sociale, la sexualité humaine implique nécessairement la coordination d’une activité mentale, d’une interaction sociale et d’une activité corporelle, qui doivent toutes trois être culturellement apprises (Bozon 2006).

 

Cependant aujourd’hui, la démocratisation de la sexualité est telle que les comportements sexuels tendent à être désocialisés. La pornographie, le commerce du sexe, les relations contractées en ligne, la réclamation des droits sexuels font que les ressorts sociaux de la sexualité se dérèglent jusqu’à se casser. Aussi faut-il revenir à la question fondamentale : quelle est la raison d’être de la sexualité ?

 

3.        La raison d’être de la sexualité

 

Si la question de la raison d’être est poséece n’est pas pour lui offrir une réponse dogmatique,  mais plutôt pour ramener dans sa matrice d’autant plus qu’elle est liée au problème de l’être humain comme tel. A la suite d’Aristote, Thomas d’Aquin enseignait que toute chose a une fin. La fin d’une chose est son usage.L’usage ducouteau est de couper, l’usage d’une houe est de cultiver. Il en est de même pour les membres ducorps. Leur fin est leur usage. L’usage de l’oeil est devoir, l’usage de l’oreille est d’entendre, l’usage des  pieds est de marcher.L’usage du sexe est l’union charnelle. La fin de la sexualité est donc l’union charnelle.

 

Dans la plupart des sociétés, surtout dans les milieux religieux, cette union charnelle a longtemps été limitée au mariage et à la procréation. Comme dans  la sexualité animale, la sexualité humaine était ordonnée à la reproduction biologique. Mais, contrairement à la sexualité animale, la nature sociale, qui, selon Aristote, est spécifique à l’être humain limitait cette reproduction biologique dans le cadre du mariage. C’est ainsi que dans toutes les sociétés humaines, traditionnellement, le mariage est tellement institutionnalisé et sacrée qu’il  est rarement laissé aux individus seuls de décider. Ainsi, par exemple, dans la plupart des cas, le mariage africain n’est pas contracté par les individus en premier lieu, mais par les familles du garçon et de la fille. Il s’agit en fait de la codification de la sexualité. Dans le christianisme, cette codification a atteint son faîte avec l’élévation du mariage au statut de sacrement (7ème sacrement déclaré en 1178).

 

Cependant cette codification de la sexualité est de plus en plus diluée à tel point qu’elle perd sa densité. La sexualité dans le cadre du mariage n’est plus limitée à la reproduction ou à la procréation. Elle est aussi ordonnée au bien-être des époux. Thomas d’Aquin distinguait entre les fins primaires et les fins secondaires du mariage. Les fins primaires du mariage, disait-il, sont la procréation et l’éducation des enfants. Les fins secondaires sont entre autres le renforcement de l’amour ou l’aide mutuelle entre les époux.  En effet, la nature sociale de l’être humain dans le domaine de la sexualité serait caduque si elle se limitait à la procréation seulement ; ce que Vatican II attestera plus tard: le mariage n’est pas en vue de la seule procréation. Une telle déclaration serait-elle une reconnaissance du plaisir d’une sexualité en dehors du mariage ; surtout qu’à la fin 19ème et au début 20 ème siècles Freud a découvert que la sexualité se manifeste très tôt après la naissance, contrairement à la croyance traditionnelle. Freud prouvait ce que Thomas d’Aquin avait affirmé par des données de l’expérience sensible et des arguments philosophiques. En effet, Thomas disait  que personne ne peut vivre sans plaisir sensible ou corporel. Aussi précisait-il le rôle que joue le plaisir dans la vie humaine: stimulation de l’agir et du faire, repos de l’âme ainsi que le remède aux nombreuses douleurs et tristesses affligeant la vie humaine.

 

Cette conception de la sexualité comme domaine non seulement de la procréation, mais aussi du plaisir en dehors du mariage, ira loin avec la libération des mœurs et l’affirmation de la liberté sexuelle, surtout la révolution sexuelle de 1968 en Occident. Aussi pouvons–nous parler de la « démystification de la sexualité mais aussi du mariage ». Il s’agit d’un pas de géant d’autant plus que, dans l’histoire, les manichéens détestaient non seulement l’union charnelle, mais aussi du mariage qu’ils considéraient comme avilissant. Entre la liberté sexuelle et la néantisation du mariage et de la sexualité, il y a une question fondamentale: celle de la responsabilité pour une sexualité plus humaine.  

 

4.        Repenser la responsabilité pour une sexualité plus humaine

 

Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, ce qui différencie la sexualité animale (biologique et instinctive) de la sexualité humaine (biologique et réfléchie), c’est la socialité, c'est-à-dire la nature sociale de l’être humain. Il faut donc se réapproprier notre nature sociale comme une caractéristique fondamentale de notre humanité.

 

Très souvent quand on parle de la sexualité du point de vue de rapports sexuels, on parle de l’amour. L’amour est le lieu l’être humain doit assumer sa nature sociale, donc son humanité. Le problème est que le concept de l’amour est devenu très ambigu, vague. Par exemple, une prostituée dira qu’elle a fait l’amour alors qu’elle n’a fait qu’échanger le sexe avec de l’argent. L’économisme du sexe peut-être perçue comme sociale, mais l’humanité quant à elle est en danger. Justement parce que l’objet premier de l’amour n’est pas l’échangeRecourons à la culture grecque pour bien nuancer les choses.

 

Dans la culture grecque, l'amour est perçu sous trois angles. Il peut êtreerosqui signifie le désir du bien sensible ou de tout objet digne d’attachement tel que la beauté. Il peut être aussi,philia qui a trait à l’amitié ou autre lien social. Il s’agit d’un amour désintéressé d’une personne, d’un ami, de la patrie, etc. Le mot agapè enfin a parfois le sens d'Eros. Par exemple, on parlera d’agapeteos comme étant ce qui mérite d’être aimé ou désiré. Mais il peut avoir le sens de philia. Ainsi on parle d’agapetikos pour parler d’une personne tendre ou affectueuse, tandis que agapèsis veut dire affection ou tendresse ; les deux étant liés à philia  Pour la question qui nous préoccupe, à savoir celle de la sexualité en lien avec la responsabilité, nous distinguerons entre amour comme Eros en soulignant l’égoïsme qui est son défaut et l’amour comme agapè en soulignant la générosité qui est sa qualité.

 

L’amour comme eros est l’amour que nous pouvons qualifier de chosifiant. Comme nous venons de le voir, il est préoccupé par le bien sensible, la beauté en tant qu’objets de désir et de  jouissance. Il s’agit de l’amour qui cherche son bien propre, c'est-à-dire la satisfaction et la jouissance de celui qui aime. Il n’y a pas de réciprocité. Quand on aime un objet, cet objet ne peut pas t’aimer en retour. Nous pouvons aimer l’art, mais l’art ne peut pas nous aimer en retour. Quand nous aimons la beauté, la beauté ne peut pas nous aimer en retour. Il y a donc un aspect égoïste. Il en est de même quand on « aime » une prostituée (rapports sexuels »,  ou quand on a des relations sexuelles dans le seul but de jouir comme on jouit d’un objet). Il s’agit d’un amour intéressé, dominé par l’égoïsme (bien qu’il puisse être un début d’itinéraire vers un plus grand bien, notamment l’amour ouvert à l’autre). Un tel amour porte sur le plaisir chosifiant d’autant plus qu’il réduit la personne à l’objet de plaisir. Même si les deux parties peuvent vraiment jouir, chacun peut n’aimer que soi-même à travers son propre plaisir comme objet poursuivi, la rencontre de deux se réduisant à deux monologues qui se renvoient l’écho de leurs égoïsmes (Aubert 1987). Cela peut être aussi le cas dans un mariage les conjoints finissent par découvrir qu’ils ne se sont jamais aimés vraiment. Nous avons déjà parlé de la prostitution, de la pornographie, de la fornication, de l’adultère, etc. l’amour peut fuir et se fuir pour faire place aux valeurs éphémères, les valeurs de la sensibilité physique. Le corps que certains réduisent à l’objet de travail est maintenant réduit à l’objet de plaisir, comme le dirait Blais (1980 : 78ff).

 

Qu’en est-il de l’agapè ? Agapè est parfois considéré comme un amour divin, inconditionnel. Certains penseurs grecs parlaient de l’agapè comme d’un amour universel par opposition à l’amour personnel. De ce point de vue, agapè était un amour de la vérité ou un amour de l’humanité. Ainsi, alors qu’eros est un amour physique, chosifiant et éventuellement égoïste, l’agapè est un amour spirituel tourné vers  l’autre chéri, accueilli avec amitié et traité amicalement, parce que son humanité reflète notre humanité. L’humanité doit être traitée comme une fin et jamais comme un moyen ! Il s’agit donc d’un amour qui se caractérise par la générosité. Les aspects spirituel et altruiste élèvent l’amour à l’universel et l’ordonnent à des valeurs plus hautes, à savoir l’humanité et la vérité. Il s’agit donc d’un amour vrai, désintéressé, dans lequel l’être humain n’est pas un moyen pour assouvir quelque plaisir, mais une fin à atteindre. Qu’est ce que cela veut dire en termes de sexualité ?

 

Nous sommes devant un aspect de la nature sociale de l’être, l’amour humain. L’être humain est fait pour aimer et être aimé. L’amour est un des lieux par lesquels nous validons ou corroborons notre humanité. Les expressions les plus profondes de l’amour humain c’est la sexualité, une sorte de communion de deux personnes qui se chérissent et vont loin en se donnant dans ce qu’ils sont et ce qu’ils ont. Aussi parle-t-on de l’union des cœurs. Une parfaite et classique communion est le mariage. Mieux, l’amour le plus parfait est l’amour conjugal qui s’exprime sexuellement et débouche sur un épanouissement mutuel.

 

Evidemment la question reste posée: La relation sexuelle a-t-elle une valeur au-delà de la satisfaction physique en dehors du mariage ? La générosité sexuelle peut-elle se concevoir en dehors du mariage ? Deux êtres libres ne peuvent-ils pas se donner l’un à l’autre, chacun considérant l’autre comme une fin  en dehors du mariage? Que dire de la relation de copinage ? Qu’en-est-il du concubinage de ceux qui vivent ensemble comme époux et épouse en dehors de la légalité en laissant la question morale dans l’appréciation situationnelle? Qu’en est-il des ami(e)s intimes qui célèbrent occasionnellement leur amitié? Pourquoi de telles relations s’imposent-elles sans toutefois être la norme (morale)?  L’humanité aurait-elle un avenir si la société était ainsi organisée ?  Les personnes vivant ainsi seraient-elles privées de la responsabilité ? Humanité et Responsabilité ?

 

La finalité de la sexualité c’est l’amour. Au bas de l’échelle, il y a l’amour chosifiant, égoïste. La responsabilité humaine exige de dépasser cet ordre des choses. Le but de ce dépassement est l’amour altruiste caractérisé par la générosité. Ce but étant un idéal dans l’ordre de la sexualité, jusqu’où pouvons-nous aller pour tolérer les manquements à la générosité sans se laisser imposer des comportements « pure pulsions »? Ne faut-il pas revenir à l’éthique de la relation et de la responsabilité pour balancer entre l’individu et la communauté ?

 

C’est sur ce fond que les articles de ce numéro pourront être lues et comprises.

 

5.        Panorama du contenu de ce numéro

 

Dans Santé et droits sexuels et reproductifs » en Afrique : Défis pour l’Eglise, Marguerite Peters tente un flashback sur le fameux consensus sur « la santé et les droits sexuels et reproductifs » issu  de la Conférence Internationale de l’ONU sur la Population et le Développement tenue au Caire en 1994. Présumant que ce programme est infesté par la perspective de la révolution sexuelle occidentale, Peeters jette un regard rétrospectif sur les accomplissements des agents du Caire en Afrique  et dirige notre regard sur l’horizon au-delà de 2014. Avec une telle analyse réflexive, quelle responsabilité pour notre sexualité dans le contexte d’un programme de développement élaboré et piloté par des structures mondiales qui dépassent et/ou ignorent le cadre culturel de la famille locale.

 

Dans Le mariage civil confronté aux traditions africaines, Joséphine Bitota revient sur le défi de la modernisation du droit de la famille. Elle argue que les législateurs africains sont tiraillés entre le droit commun qui régie la polygamie dans la culture traditionnelle et la religion musulmane d’un côté, et  le droit moderne occidentalisé qui régie la monogamie de l’autre. Elle nous montre comment, sous l’inspiration des droits des anciennes métropoles, les attitudes des législateurs africains ont varié entre la suppression, la tolérance et la consécration de la polygamie comme régime de droit commun. Mais peut-on appliquer les  exigences du mariage monogamique à des unions polygamiques sans sombrer dans le non sens ? Quelle attitude pourrait mieux orienter notre sexualité pour qu’elle soit plus responsable et humaine en vue de sauvegarder la famille ?

 

Dans « Pour une éducation sexuelle des enfants »,  Innocent Ntacobishimiye considère la nécessité de canaliser la sexualité comme une dimension constitutive de l’être humain. Partant du cas du Burundi, il soutient que l’éducation sexuelle et affective est indispensable. Il suggère qu’elle commence très tôt dans l’enfance. La tâche majeure de cette éducation doit-être d’établir l’équilibre sexuel et affectif des enfants. Il argue que les défis de l’éducation sexuelle sont les mêmes dans toutes les cultures et nécessitent des solutions communes. Le défi est alors d’éduquer les enfants à la responsabilité humaine (communautaire et individuelle) sur laquelle la sexualité, dans sa globalité, doit être appréciée.

 

Dans la chronique Africaine qui porte sur« L’Education familiale et la sexualité en Afrique », Pascal Niyoyizigiye affirme que la sexualité est le socle de la vie et de la perpétuation de la famille en Afrique, de surcroit un domaine privilégié par l’éducation traditionnelle. Cependant cette éducation est sous la menace de l’influence d’autres cultures étant donné la porosité des frontières ainsi que la modernité qui donne la priorité de l’individu aux dépens de l’esprit communautaire. Ainsi Niyoyizigiye nous avertit sur les phénomènes qui sont en train de conquérir les sociétés africaines tels que le célibat, les familles monoparentales, l’homosexualité, et l’argument en faveur de l’inadéquation entre les réalités démographiques et les ressources de consommation. Faudrait-il s’y dérober, suivre le courant ou se reposer la question de la responsabilité.

 

Dans « La famille, mariage et sexualité entre tradition et modernité », Ignace Berten propose un panorama des bouleversements que subit la conception traditionnelle de la famille, du mariage et de la sexualité. Il s’interroge sur les retentissements de ces mutations dans les pays africains par rapport au mariage traditionnel africain, coutumier ou le mariage promus par les Eglises. En proposant une éthique nuancée et réaliste de la relation et de la responsabilité, il se demande si les conceptions du développement durable qui peuplent les forums mondiaux pourront influencer les trajectoires individuelles et interpersonnelles.

 

La question de la sexualité, du mariage et de la famille demande de penser globalement et d’agir localement d’une part, et d’autre part de balancer la responsabilité individuelle et la responsabilité collective. L’humanité durable en dépend.

Référence Bibliographique: 

Aubert, J-M 1987. Abrégé de la morale catholique. Paris : Desclée

Blais, M 1980. L’échelle des valeurs humaines. Montréal: Fides

Domaine: 

Rubrique: 

Français

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