SECURITE PUBLIQUE ET SECURITE PRIVEE : DYNAMIQUES DE LA SOCIETE BURUNDAISE EN QUETE DE LA PAIX

Abstract: 

This paper reviews an earlier paper published in Volume 11 Nos 2-3 of Éthique et Société (pp. 219-248). It accounts for  the proliferation of Private Security Companies, Sociétés privées de Gardiennage et de Sécurité (SPGS), in Burundi and questions the opening of the security market to private actors in the context of unstable institutional and legal environment. It hypothesizes that the use of private security actors was more responding to the dynamics of a post-conflict society than to the need of neoliberal marketization of security services. These require a structured normative and institutional framework. The semi-structured interviews conducted between 2012 and 2015 with different actors involved in Private security companies reveal that the dynamics of the post-conflict situation in Burundi motivates the intense movement of investors in private security. As a result, the privatization of the security market has generated new power networks between the two security sectors (private and public). The issue is whether the market practices of private security actors may or may not undermine the very foundations of public security institutions. Therefore, the article foresees the necessity of a solid and prospective legal framework while, at the 

1.     Introduction

Dans notre article paru dans le volume 11, Nos 2 -3 de la Revue Ethique et Société nous montrions que la prolifération des sociétés privées de gardiennage et de sécurité (SPGS), dans un environnement de prise en charge institutionnel et légal lacunaire, dénotait du besoin croissant d’un système de sécurité payant, mais aussi de la défaillance des institutions classiques en charge de la sécurité. Le paradoxe que nous mettions en exergue, c’est-à-dire celui de l’absence de la sécurité assurée par les institutions statutaires de sécurité, demeure une question lancinante au Burundi. En effet, au lieu que l’analyse de cette situation d’immédiat post conflit exigeât la consolidation desdites institutions, elle a débouché sur la libéralisation du champ sécuritaire et sur la marchandisation des services de sécurité, augurant de fait, la fin du monopole de la violence légitime (Birantamije 2016). D’aucuns diraient que cette mutation était inopportune. Mais nous pensons que ce serait ignorer que cette ouverture du marché sécuritaire aux acteurs privés répondait à d’autres dynamiques d’une société post conflit toujours en quête de la paix, en l’occurrence la prise en charge des «produits de la crise» tel que le recyclage des miliciens, des combattants mais aussi la création d’emploi pour plusieurs catégories de populations vulnérabilisées par les années de guerre civile et la paupérisation de la société dans son ensemble. Méthodologiquement basée sur des entretiens semi-directifs réalisés entre 2012 et 2015, cette contribution entend d’abord montrer que les dynamiques de la situation post-conflictuelle au Burundi sont à la base de l’intense mouvement d’investissement dans la sécurité privée (I). Ensuite, nous montrons que cette privatisation du marché sécuritaire génère des nouveaux réseaux de pouvoir au sein des deux secteurs de la sécurité -privée et publique-(II) et qu’enfin les acteurs privés de sécurité menaceraient de faire écrouler le socle des institutions de sécurité statutaires en y introduisant les pratiques marchandes (III).

2.         Sécurité publique et Sécurité privée au cœur des dynamiques de l’immédiat post-conflit

Toute société post-conflit demeure avec de nouveaux défis générés par la gestion violente du conflit. Il faut, en effet, généralement, des décennies pour reconstruire les institutions régaliennes, d’autres  décennies pour tenir tête à la pauvreté, pour voir le taux des personnes vulnérables diminué ou encore pour voir l’esprit de guerre ne plus hanter le quotidien des gens. Autant dire que ces défis impriment aux politiques de reconstruction de l’Etat et des institutions des marques indélébiles. Etant donné l’importance du rétablissement de la sécurité en tant que socle de la mise en place d’un Etat de droit et de la réconciliation avec le passé douloureux, ces dynamiques de l’immédiat post conflit ont tendance à amener les acteurs de la reconstruction à moins de consensus sur les priorités sécuritaires, mais plutôt à répondre aux impératifs dictés par les besoins les plus élémentaires. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la marchandisation des services de sécurité dans un contexte qui s’y prêtait pour le moins au Burundi.

2.1.     Marché de la sécurité pour intégrer les «produits» de la crise

La crise qu’a traversée le Burundi a transformé tout le pays en champ de bataille et les citoyens en une armée «virtuelle ». Comme si l’on tombait de Charybde en Scylla, l’évolution a fait que si on échappait aux forces rebelles, on était pris dans l’étau des forces régulières. Dans les deux cas, on arborait la postule de combattant qu’on soit gardien de la paix, militant combattant, SMO (les gens ayant fait le service militaire obligatoire), Kadogo (les enfants soldats) ou fonctionnaire agissant dans le cadre de l’auto-défense populaire. La fin de la guerre appelait les décideurs à prendre en charge toutes ces catégories d’acteurs façonnées à « administrer » la violence. Autant dire qu’il fallait tout un programme solide et cohérent de  « recycler » le combattant afin de faire l’adieu aux armes (Tunner 2010). Au Burundi, la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réintégration des anciens combattants (CNDDR) a été appelée à jouer ce rôle. Elle était placée sous les auspices de la présidence de la République.

En effet, la réintégration en tant que processus par lequel les ex-combattants sont préparés à regagner la vie civile a été organisée dans une logique néolibérale de marchandisation des services de réintégration et de réinsertion sociale. Cette logique de marchandisation de la réintégration n’ a pas permis de penser le combattant comme un acteur indispensable pour la paix politique et sociale au Burundi pour deux raisons principales qui expliquent par ailleurs l’engouement à s’engager dans les SPGS. D’une part, le processus DDR burundais a été inscrit dans une temporalité courte alors qu’il  était trop complexe au regard des logiques d’action ayant présidé à la signature des différents accords de cessez-le-feu. D’autre part, l’hétérogénéité des combattants, leur expérience professionnelle disparate, l’insuffisance des kits de réintégration, les longues procédures de décaissements et l’absence d’appropriation des structures institutionnelles locales n’ont pas permis un vrai retour à la vie civile (Geneen 2008:129-150 ; Douma, Speker et Gasana, 2008 : 30 et ss; Uvin, 2007). Beaucoup d’ex- combattants ont été obligés d’utiliser le kit de réintégration pour la survie quotidienne, d’autres, en l’occurrence les SMO ou certains gardiens de la paixont vainement attendu leur réintégration. Cependant, tout ce processus, dans ses succès comme dans ses ratés, aura concouru à fabriquer une image partagée par toute la panoplie de combattants qu’ils incarnaient une certaine expertise en matière de sécurité, plus que d’autres domaines. C’est dans ce contexte que le domaine de la sécurité privée s’est progressivement présenté comme une aubaine pour tous les « produits de la crise ». Pour le montrer, partons de trois cas: les anciens combattants, les enfants de la rue et les chômeurs de différents secteurs.

Le terme d’«anciens combattants» est utilisé dans cette contribution pour désigner aussi bien les démobilisés ayant regagné la vie civile au terme du processus de DDR que les militaires et policiers partis à la retraite ou pour convenance personnelle. Plusieurs sociétés de gardiennage ont vu le jour entre 1993 et 2015. Les anciens combattants se sont taillé une belle part. En nous référant à l’inventaire provisoirement établi (Birantamije 2016), on peut distinguer des SPGS créés par les membres des EX-Forces armées burundaises (PSG, SAGAR, SESECO ) mais aussi celles ayant des leaders proches des anciens Partis et mouvements politiques armés (Rukangantare Security Services, Proximity security, Lion securrity, Anaco Puma, Duterame security, Turwanyubusuma) (Entretien avec PN, Direction SPGS, Bujumbura, 2015). Le secteur de la sécurité privée apparait dans cette circonstance comme un secteur de redistribution et de recyclage des anciens combattants. L’objectif n’étant pas de faire une typologisation sur base des origines « professionnelles » lointaines de ces acteurs de la sécurité, il semblerait que les anciens combattants constitueraient la matière première de toutes les compagnies. Selon un responsable d’une compagnie interviewé en 2012, un ancien combattant comprend mieux que quiconque le langage tenu et la formation est moins coûteuse que dans le cas des recrues civiles (Entretien ave S.E., DG SPGS, Bujumbura, 2012).

Le deuxième « produit » de la crise aura été la multiplication des enfants en situation de rue. S’il est vrai qu’ils existaient même longtemps avant, la guerre civile de 1994-2004 en a gonflé plus que jamais les effectifs. D’enfants de la rue, ils sont progressivement devenus des hommes de la rue. La plupart se sont improvisés gestionnaires des parkings en Mairie de Bujumbura. C’est dans cette optique qu’une l’Armée Chrétienne du Salut, une SPGS regroupant les enfants en situation de rue a été créée par M. Fidèle Mbunde. Pour ce dernier, le fait que les enfants jouaient déjà ce rôle de gardien des parkings sans en avoir une certaine éthique du métier, leur réorganisation dans une association sans but lucratif  « d’éthique » chrétienne appelait à redorer l’image des enfants de la rue considérés parfois comme les vrais cambrioleurs et voleurs dans les parkings. L’association avait l’ambition de capitaliser les représentations négatives sur ces enfants et améliorer leur image pour l’intérêt de la communauté. C’était une nouvelle forme d’intégration sociale et économique de ces enfants dont la crise politique avait exacerbé les mauvaises conditions de vie et leur criminalisation par la société dans son entièreté.

Enfin, la crise politique cumulée de la crise économique a engendré un autre «produit »: les chômeurs. Ils sont tellement nombreux que même la définition classique a perdu de sa pertinence épistémologique. Tous les documents normatifs (Vision Burundi 2025, CSLP I et II, Programmes du gouvernement) soulignent le chômage comme un sérieux handicap à la paix et à la sécurité. Ajouté au fait qu’il frappe la jeunesse entre 29-30 ans (CSLP II : 91), cette frange de la population en âge de travailler et acculée à galérer à la recherche d’emploi, le chômage se présente comme le grand défi du Burundi contemporain. Ainsi, depuis que le gouvernement n’est plus le meilleur employeur, les jeunes diplômés des humanités générales et des universités ont trouvé dans les SPGS une aubaine pour trouver du travail rémunéré. Dans nos entretiens, les responsables des SPGS nous ont révélé avoir trouvé une grande demande au niveau des jeunes diplômés des humanités générales. Ces derniers qui s’apprêtent à poursuivre leurs études ont besoin des fonds pour se financer. Ils nous disaient aussi recevoir des anciens enseignants du primaire non satisfait des salaires de la fonction publique; des lauréats des universités et instituts privés qui peinent à trouver du travail, etc. Les SPGS sont progressivement devenus des pôles d’attraction pour les jeunes à la recherche d’emploi. (Entretien, N.G, SPGS, Bujumbura, 2012).

En somme, la rencontre entre ces acteurs qui n’ont rien en commun en termes de trajectoires professionnelles nécessite un cadre légal solide et prospective. Or c’est cela qui manque et qui nous conduit à rester plus critique vis-à-vis de ce processus de privatisation du secteur de la sécurité.

2.2.   Les SPGS comme acteurs privés de sécurité

Les incohérences du cadre légal légitimant la gestion et le contrôle publics de la sécurité privée ont été soulignées dans notre précédente contribution sur le même sujet (Birantamije 2016). Elles seraient à l’origine de la prolifération des acteurs non étatiques de sécurité. S’il est difficile d’expliquer ce phénomène par les seules défaillances des services étatiques de sécurité (CENAP 2014) ou par la liberté de choisir sa propre sécurité (Vircoulon 2003: 174) pour répondre à ces défis qui hantent le secteur étatique de sécurité, il n’est pas moins légitime de questionner l’impact d’un cadre légal manifestement trop lacunaire.

D’abord, il faut noter que certaines dimensions du travail de la police seraient progressivement récupérées par les acteurs non étatiques de sécurité. Nous assistons au quotidien des agents des SPGS qui procèdent à la fouille systématique des personnes qui fréquentent certains espaces publics ou privés ; certaines organisent des patrouilles le jour comme la nuit, d’autres la vidéosurveillance, etc. Tout semble témoigner d’une occupation progressive du terrain du « policing au-delà du gouvernement » par des arrangements commerciaux auprès des acteurs non étatiques (Jobard & De Maillard, 2015 : 225). Cependant, cette situation soulève des interrogations sur le fond du travail de ces acteurs privés de sécurité. Les agents privés ont-ils, par exemple, le pouvoir d’arrêter un délinquant la nuit et de le détenir au poste de commandement quand la loi légifère qu’un particulier ne peut avoir de maison de détention? Les SPGS sont-elles considérées comme des particuliers? Ont-ils le droit de mener des enquêtes au cas où un crime se commet dans un endroit gardé par les agents d’une société de gardiennage donnée quand la loi leur accordant cette compétence n’existe pas? Si cela se fait, à quoi servent les résultats? Qu’est-ce qui advient surtout si de tels résultats ne concordent pas avec ceux auxquels la police a abouti? A qui donner raison ou tort dans cette circonstance? Il s’agit d’autant de questions qui rappellent le cas emblématique de l’assassinat du Dr Kassy Manlan, Représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Burundi en 2001. Enlevé à son domicile, gardé par des agents d’une société de gardiennage et ramené à son bureau tout autant gardé par une société de gardiennage, il a été retrouvé le lendemain flottant sur le littoral du Lac Tanganyika. Son assassinat n’a jamais été élucidé, ses assassins n’ont jamais été identifiés. Pourtant, en plus d’avoir refusé de témoigner pour identifier les criminels présumés, même le rôle des sociétés de gardiennage consistant à enregistrer tant ceux qui entraient chez lui que dans les bureaux de l’OMS semblait n’avoir pas été fait avec professionnalisme. Sans doute qu’une enquête sur les agents incriminés a été aussi menée par les SPGS impliquées dans l’affaire. Mais faut-il qu’elle serve à élucider le mystère de ce meurtre (Brackman 2005). Or jusqu’aujourd’hui, il y a eu peu d’avancées, tous les présumés meurtriers ont été acquittés et le dossier semble être clos.

Ensuite, faute d’un cadre légal clair et cohérent légitimant les actions des acteurs privés en matière de sécurité, ce domaine s’est complexifié. Cette complexification s’explique d’une part par l’augmentation des SPGS. Depuis 1992, le nombre de SPGS a progressivement augmenté. A partir de 2010, l’on constate une évolution rapide des effectifs de ces sociétés, avec un pic en 2013 où il a été créé 7 SPGS. En 2014, les effectifs des employés oscillent autour de 8.878 agents (Programme DSS/BRESIDE Consulting Inc 2014: 8), soit la moitié des effectifs de la Police Nationale du Burundi.

En effet, le fait qu’il manque un cadre juridique adéquat expliquant clairement la place de la sécurité privée dans l’architecture burundaise de sécurité, insinuerait que l’Etat ne s’est jamais préparé à faire des concessions telle que la pratique semble l’attester. Beaucoup de ces sociétés de gardiennage sont considérées comme des sociétés commerciales. L’absence d’un cadre légal clair a donné lieu à une forme d’affairisme. Selon un agent de la direction des SPGS à la Police nationale du Burundi, plusieurs sociétés de gardiennage sont nées pour drainer de l’argent des marchés publics nationaux et internationaux (Entretien avec A.N.A, Direction SPGS, Bujumbura, 2012).

La complexification s’explique d’autre part par la qualité des acteurs non étatiques au regard de l’éthique du métier de policing. L’on se retrouve en face d’une myriade d’acteurs au sein d’une même société de gardiennage: des civils à la recherche d’emploi, des anciens combattants, des démobilisés, des miliciens, des jeunes de la rue, des hommes et des femmes, des scolarisés et des analphabètes, etc. Sans entrer dans une analyse de la psychologie des acteurs, il y a lieu de se poser plusieurs interrogations en rapport avec le travail à fournir, les interactions avec les bénéficiaires de leurs services et dans une moindre mesure au sujet de la conception qu’ils ont du service de sécurité payant. Ces acteurs au cœur de ce processus de marchandisation des services de sécurité n’ont rien en commun si on pense en termes de règles éthiques et déontologiques régissant les règles du métier. La manière d’appréhender le rôle à jouer dans ce contexte de la sécurité sous-traitée d’un ancien combattant peut s’avérer très différente de celle d’un ancien étudiant de l’université au regard de leur parcours. Devant la pluralité des trajectoires des employés de ces SGPS et en l’absence d’un code de conduite à suivre pour structurer un parcours professionnel identique, l’on n’est pas en mesure de dire avec exactitude comment ces compagnies procèdent pour le recrutement (niveau d’étude, aptitudes physiques, les mœurs, etc.), pas plus d’ailleurs au sujet de la qualité des formations dispensées aux candidats (types de compétences à développer, de comportements éthiques à inculquer, les valeurs à protéger, les interactions avec le public, etc.) étant donné que la législation reste lacunaire.

Cette complexification est enfin amplifiée par le Décret présidentiel régissant le domaine des SPGS. La présence de ce décret marque l’absence de la volonté politique de réguler ce secteur de la sécurité privée. En effet, il s’agit d’un décret et non d’une loi. Et en tant que décret, il apparaît plus comme un acte réglementaire dans son contenu et dans sa force exécutoire qu’il incarne. Il ne peut pas supplanter les autres lois ayant régi ce secteur bien avant lui en l’occurrence le Code des sociétés privées et la loi sur les associations sans but lucratif. Cette diversité de cadres légaux génère indirectement un chevauchement des logiques d’action. Comme déjà évoqué ailleurs, il existe des sociétés de gardiennage qui fonctionnent sur base du code des sociétés publiques et privées, d’autres qui fonctionnent comme des associations sans but lucratif agrées par le Ministère de l’intérieur, d’autres encore comme associations sans but lucratif reconnues au niveau des collectivités locales. Devant cette panoplie de situations pour une même problématique, il émerge la question de l’autorité publique la plus compétente pour assurer le contrôle de ces compagnies. Celles régies par le Ministère du commerce sont enregistrés au niveau de l’Agence pour la Promotion des Investissements (API), elles ont leur registre de commerce et leur numéro d’identification fiscale (NIF). Peut-on penser que ce ministère recherche à connaître les activités menées et la qualité des services rendus à la communauté et/ou à l’Etat? Il est vraisemblablement plus intéressé par le flux d’impôts et taxes, qui peuvent par ailleurs s’avérer être l’indicateur du bon fonctionnement (Entretien, A.N.A, Direction SPGS, Bujumbura, 2015). Quant à ces sociétés régies par la loi sur les associations sans but lucratif, elles sont censées déposer des rapports d’activité annuels au Ministère de l’Intérieur conformément à la Loi régissant de telles associations. A ce jour, il existe au Burundi plus ou moins 6000 associations et organisations communautaires dites      « sans but lucratif », suivant le sens donné par la loi de 2014.

Sans sous-estimer le travail de contrôle que peut effectuer ce ministère, il y a de sérieux doute de penser que le Ministère de l’intérieur peut trouver un personnel suffisant pour évaluer les activités de ces associations, y compris les SPGS œuvrant dans le respect du prescrit de cette loi. Par ce décret présidentiel, il est assez clair que le Ministère de la sécurité publique tente aussi de mettre le nez dans la gestion de ces compagnies de gardiennage et de sécurité via la direction en charge des sociétés de gardiennage. Cependant, cette direction qui a, certes, la légitimité d’avoir un regard sur les activités de ce secteur n’a jamais été associé à la gestion de ces compagnies (Entretien avec A.N.A, Direction des SPGS 2012).

Bien plus, si la mise en place de ce département est liée manifestement à un désir de l’autorité de tutelle - en l’occurrence le Ministre de la sécurité publique- de veiller aux activités de ces compagnies, l’épine au pied reste que ledit ministère n’a pas en amont mis en place un cadre légal plus important que ce décret de 2013, qui reste une mesure d’application d’une loi qui peine à exister. Dès lors, on pourrait douter des rapports de force qui s’établissent entre ces différentes autorités concernées par la gestion de ce secteur surtout que cette direction, manifestement légitime, est placée au sein de la Direction générale de la Planification qui s’occupe de moins en moins des aspects opérationnels. Les responsables de ce département s’occupe d’un contrôle assez mou qui se résume à l’analyse des rapports annuels par ailleurs très rares (Entretien avec A.N.A, Direction des SPGS, Bujumbura, 2015). Toutes ces variables mises en ensemble ouvrent la voie à chaque compagnie de structurer ses propres réseaux de pouvoir car si théoriquement chaque compagnie se doit de rendre compte à plusieurs autorités conformément aux dispositifs des cadres légaux, elle ne rend vraisemblablement compte à personne. Le contrôle se fait dès lors au prorata des réseaux construits à l’entrecroisement du public et du privé.

3.      Vers de nouveaux réseaux de pouvoir dans la sécurité

Le calibre des acteurs de la sécurité privée est symptomatique des réseaux de pouvoir susceptibles de se constituer dans ce secteur de la sécurité sous-traitée. Travaillant sur la sécurité privée dans l’Afrique au sud du Sahara, Marc-Antoine Pérouse de Montclos n’a pas manqué de souligner que

[l]es réseaux de pouvoir étatiques se retrouvent en fait dans les processus de privatisation ou de morcellement des opérateurs de la sécurité: les responsables des forces de l’ordre administrent en coulisses les sociétés de surveillance, les milices d’auto-défense agissent souvent par procuration et les hauts fonctionnaires tirent profit de la revente « par appartements » de leurs prérogatives régaliennes (Pérouse de Montclos, 2008:181).

Sans que nous puissions dire que la situation burundaise cadre parfaitement avec ce que décrit cet auteur, des signes montrent que la situation aurait tendance à évoluer vers la constitution de réseaux de pouvoir entre les acteurs publics et privés de sécurité.

3.1.    Des SPGS symptomatiques du «straddling»

Le travail sur les itinéraires des différents personnels et chefs d’entreprise aurait permis de mieux structurer les interactions entre les acteurs de la sécurité publique et de la sécurité privée. Faute d’accéder concrètement aux données, nous allons nous contenter de quelques éléments épars qui pourraient expliquer la structuration de nouveaux réseaux de pouvoir. Au Burundi, l’existence du phénomène de «straddling» décrit par certains auteurs africanistes (Ellis & Fouré1995 :304 et suiv.) se confirme à travers la marchandisation des services de sécurité. Il faut entendre par straddling, la perméabilité des frontières entre le politique et l’économique, le secteur public et le secteur privé, qui se nourrit de la proximité voire du chevauchement entre les élites sécuritaires en action et les élites sécuritaires reconverties dans la sécurité privée d’une part, et entre les élites sécuritaires et les réseaux sociaux de « corruption » installés au cœur de la sphère politico-économique. Le straddling se caractérise par la figure du «Big man » décrite par Jean-François Médard (1992:167-192). Selon ce politologue français, le « big man» est un entrepreneur qui cumule plusieurs positions de pouvoir: le pouvoir politique, économique et social. Les distinctions entre le domaine public et le domaine privé d’une part, le politique et l’économique d’autre part, tendent à s’estomper sans pour autant disparaître totalement. La création et la multiplication des SPGS répondent à trois dimensions qui renforcent la position des acteurs investis dans la sécurité privée.

Dans leur dimension politique, les SPGS apparaissent comme une réponse à la prise en charge des « produits de la crise » telle que souligné dans la première partie de cette réflexion. Autant dire que dans un premier temps le gouvernement est tombé dans le piège de la nécessité de la reconstruction de l’Etat. Il devient dès lors quasi normal que la création des SPGS bénéficie de la clémence des acteurs gouvernementaux quand ils ne sont pas les premiers investisseurs directs ou indirects par le truchement des associés. La deuxième dimension est liée à la recherche de la rente ou à un processus d’accumulation. A ce niveau, les acteurs qui créent les SPGS cherchent à fructifier leur rente en gagnant des marchés de surveillance et de gardiennage, et parfois en imposant par la force de leur position politique la nécessité de contracter avec les SPGS.

Enfin la troisième dimension se situe dans l’entreprise sociale de redistribution de la rente par le fait même de créer une SPGS. C’est une entreprise sociale qui fait apparaitre le propriétaire qui parfois se trouve être un ancien leader politique ou sécuritaire, comme un mécène vis-à-vis de ces populations démunies. Cette générosité supposée génère des loyautés et des échanges de loyautés qui font du propriétaire du SPGS un acteur apprécié sur la scène politique, économique et sociale. Dans l’intense investissement du secteur de la sécurité privée, l’enjeu peut se trouver au chevauchement de ces trois dimensions.

Dans le contexte du Burundi où peu d’informations filtrent sur la multiplication de ces SPGS, c’est une feuille de papier à cigarette qui sépare les trois dimensions. La dimension économique qu’on retrouve à travers les circuits du marché de gardiennage permet de se rendre compte des interactions entre les décideurs publics et opérateurs privés à différents niveaux de prise de décision. Au regard de ces dimensions, et en nous inscrivant dans une démarche de typologisation, les SPGS burundaises déjà actives dans la sécurité sous-traitée se déclinent en quatre catégories.

La première est dirigée par des anciens de l’armée (Forces armées burundaises). Ces derniers sont généralement à la retraite. Il s’agit de PSG, SESCO, VB, SAGAR, Super D, etc. De par leur expérience au sein des corps de défense et de sécurité, ces anciens militaires ou gendarmes sont en mesure d’exploiter leur ancienne position de pouvoir pour ériger des réseaux de clientèle au sein des services publics et des ONG locales et internationales. Ils disposent d’un carnet d’adresses constitué quand ils étaient aux affaires et peuvent l’exploiter à bon escient.

La seconde catégorie comprend des sociétés créées et dirigées par des démobilisés proches du parti au pouvoir –le Conseil national pour la Défense de la Démocratie- Forces de Défense de la Démocratie (CNDD-FDD) telles que Lion Security, Rukangantare Security Services, Safe Guard, Global Private Security, Girafe Security company, ... .

Vraisemblablement, ces dernières seraient créées pour encadrer les anciens maquisards rejetés du processus d’intégration à la FDN, à la PNB et au SNR. Les sociétés de gardiennage qui s’inscrivent dans ce continuum de sécurité s’avèrent être un cadre privilégié pour ne pas couper le cordon ombilical entre le parti et les démobilisés, en plus d’une journée des combattants érigée par le parti au pouvoir. Sur terrain, ces sociétés de gardiennage sont présentes dans les espaces publics comme l’Aéroport international de Bujumbura, le Port de Bujumbura, les marchés, les usines, etc. Dans nos entretiens, nos interlocuteurs ont souligné que de tels marchés sont obtenu gré à gré, ce qui signifierait que les interactions construites au temps du maquis auraient joué un grand rôle (Entretien avec N.G, SPGS, Bujumbura 2012; Entretien avec A.N.A, Direction des SPGS, Bujumbura, 2015). Les civils investis dans les circuits du pouvoir prennent le devant, mais le jeu se joue au cœur de la sphère politico-sécuritaire. Etant donné ces interactions qui sont redynamisées, il y a lieu de se dire qu’ils peuvent jouer à la fois le rôle traditionnel de dissuasion mais aussi le rôle d’informateur direct pour les acteurs de la sécurité publique, dans une logique autre que celle de la sécurité publique.

La troisième catégorie est celle des sociétés liées à des multinationales de la sécurité privée comme KK Security Burundi, Omega Risk Solutions, Rwanda Garden Land Scaping et TORRES VB, ..., qui entretiennent des relations avec le monde des affaires, des bailleurs de fonds internationaux et des pays d’origine. Ce sont des sociétés qui ont pu gagner de grands marchés comme celui de la sécurisation des infrastructures de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONU) à partir de 2005.

La dernière catégorie est composée des sociétés qui ont leur siège social dans les provinces. Il s’agit de GSP à Rumonge, Top security à Ngozi, SAGAR à Rutana. Ces sociétés jouissent de la proximité avec les                « notables» locaux qui jouent aussi un rôle important dans la gouvernance de la sécurité au niveau communautaire. Ces notables locaux sont aussi connectés aux réseaux de pouvoir centraux par le truchement de leur appartenance politique ou de leurs activités économiques.

Somme toute, en attendant que ce secteur de la sécurité privée travaille dans la transparence et permette l’accès facile aux données, il est légitime de postuler que les acteurs politiques et sécuritaires par différentes positions de pouvoir ou de proximité avec le pouvoir politico-sécuritaire administrent en coulisses les sociétés de gardiennage, et de ce fait ils ouvrent le marché de la sécurité publique aux acteurs non étatiques.

4.       Des SPGS au cœur du marché de la sécurité

Si le mot « privatisation » de la sécurité n’est certes pas le mieux indiqué pour décrire cette présence des acteurs non étatiques au cœur du marché de la sécurité, il y a tout de même un phénomène de coproduction de la sécurité avec des acteurs non étatiques (1). Cette coproduction a un coup sérieux en tant que la marchandisation des services de sécurité est susceptible de générer la perte d’intérêt de servir le public gratuitement comme cela est prévu par la loi (2).

 

4.1.    Les SPGS participent à la coproduction de la sécurité

Dans l’état actuel, les différentes sociétés de sécurité privées jouent le rôle de sécurité alternative mue implicitement par l’absence de partenariat explicite avec les acteurs statutaires de sécurité. Deux phénomènes l’attestent sans ambages. D’une part les effectifs de la police ne sont pas assez suffisants pour couvrir tout le territoire et sécuriser tous les espaces publics (écoles, marchés, magasins, hôtels, complexes sportifs, hôpitaux, installations téléphoniques, etc.) pas plus d’ailleurs que leur management reste aléatoire.

D’autre part, la police publique dispose de moyens matériels limités, et cela remet en cause l’idéal de performance et d’efficacité. Dans différentes études sur les perceptions de la sécurité, la police est pointée du doigt pour ses interventions tardives en cas de situation nécessitant son concours (CENAP 2015)  Il est courant d’assister que, lorsqu’un crime ou un délit comme les contraventions au code de la route est commis, il appartient souvent aux victimes d’aller réquisitionner les forces de police, d’assurer leur déplacement pour faire le constat et dresser le procès-verbal. Actuellement, le développement des sociétés privées de gardiennage et de surveillance met en exergue une dynamique entérinant la dissolution de la puissance publique au profit d’une logique de recours aux sociétés marchandes de sécurité.

Au Burundi, cela se remarque à travers un accroissement de l’utilisation des compagnies privées de sécurité dans le secteur public et parapublic. Comme l’écrit Pérouse de Montclos, les sociétés de gardiennage permettent à des Etats faibles de se décharger d’une partie de leur travail de police (Pérouse de Montclos 2008:14). En effet, il s’observe que les sociétés de gardiennage partagent le marché de sécurité avec la police, avec des sociétés de gardiennage et des éléments de la police sur le même site. Le nombre de personnes déployées sur terrain par les agences de sécurité privée tend maintenant à devenir supérieur à celui des personnels déployés par la Police nationale. Cela a comme conséquence  de modifier le visage de la police aux yeux des consommateurs des services de police (Brodeur  2003 :316-317), générant une véritable course à la sécurité privée même au sein des organisations publiques. Actuellement, si les données sur les dépenses publiques pour la sécurité privée ne sont pas accessibles, il se remarque un regain sensible des secteurs publics à recourir à la sécurité privée. En Mairie de Bujumbura et dans les différents centres urbains du pays, rares sont actuellement les entreprises, organisations publiques et parapubliques qui ne disposent pas d’un service de gardiennage privée. Comme nous le disions plus haut, les réseaux de clientèles qui entourent ce secteur découlant de la reconversion de certains acteurs de sécurité dégagent une tendance de structurer une nouvelle carrière des anciens corps de sécurité qui deviennent des cadres ou responsables des grandes agences privées de sécurité (Brodeur2003 :326). Dans les contextes de sortie de conflit, les effets négatifs de ce système peu régulé peuvent s’entrevoir en termes d’ententes illicites sur les offres de sécurité privée adressées par le secteur public au secteur privé. Ces ententes impactent sur le fonctionnement des acteurs statutaires de sécurité qui réalisent au quotidien que la sécurité privée est une source lucrative à travers ces marchés publics octroyés et impliquant les hauts gradés de l’administration et de la sécurité (De Goede, 2008).

4.2.   Vers une police publique privatisée ?

Tel qu’observé surtout à Bujumbura, une privatisation des acteurs publics de sécurité prend son chemin à travers un travail au noir des éléments de la police (CENAP 2010:39). Mis à part les demandes officielles qui sont faites auprès de la Direction générale de la police par les banques, les microfinances, les maisons de change les stations de distribution des produits pétroliers et certains supermarchés, il y aurait des contrats officieux qui se font entre d’une part les acteurs civils ou les organisations privées avec les chefs de la police, qui à leur tour ordonnent aux agents de la police de monter la garde chez des acteurs privés. Autrement dit, ces      « big men » de la vie politico-économique qui émigrent du public vers le privé gardent leur réseau de contact avec les acteurs de la force publique qui est fréquemment mis à contribution de façon officieuse, moyennant rémunération. Ce travail au noir qu’évoque l’étude du CENAP n’est ni moins ni plus qu’une privatisation implicite des acteurs de la sécurité publique qui découle de la dépravation de l’éthique et de l’ethos du policier consécutivement à un processus de normalisation implicite de la marchandisation des services de sécurité. A la Police nationale, en 2010, on recense 792 agents de police qui sont détachés auprès des dignitaires dans la seule Mairie de Bujumbura, à côté des effectifs de la Brigade spéciale de la protection des institutions qui en a la charge. Or cette pratique affecte les institutions de sécurité où s’observent l’appât du gain et la tendance à assurer un service de sécurité aux plus offrants. Cela rend de plus en plus perméable la maîtrise des forces de sécurité puisque les bénéficiaires de cette « privatisation » non proclamée ne sont pas les agents qui passent la journée à surveiller un immeuble d’un privé ou à garder un dignitaire privé qui en a exprimé la demande, les entretiens nous ont révélé que ce sont les hauts responsables de la police qui en tirent des dividendes puisque le petit policier est sensé faire son travail quotidien et est payé par l’argent du contribuable (Entretien avec NA, Direction des SPGS, 2005).

Globalement ce processus de privatisation des services de sécurité qui porte dans son sillage celui de l’auto-privatisation du secteur de la sécurité public peut influer sur la cohésion sociale. Dès lors que la sécurité est devenue une marchandise, un bien de consommation accessible seulement à ceux qui peuvent se le payer, elle pourrait conduire à une situation où des pans entiers de la société se considèrent comme étant en marge de la protection étatique, et pourront se réfugier dans le développement des pratiques d’auto-défense, et finalement entrer en rébellion contre l’Etat, étant donné que l’indispensable légitimité que confère à la police sa mission de service public est plus que jamais écornée.

Conclusion

L’intérêt de cette contribution était de montrer que la situation de post-conflit serait au cœur de la prolifération des SPGS au Burundi. Ainsi, l’idée selon laquelle cette multiplication des SPGS s’explique par la politique gouvernementale de libéraliser le marché de la sécurité est diluée par le fait que le cadre légal subséquent reste lacunaire et crée une dissonance cognitive dans le champ des acteurs impliqués. A travers le danger qu’introduit le système de réseautage entre ces différents acteurs publics et privés de sécurité, il y a un continuum public-privé qui ne profite ni au processus de renforcement de la sécurité publique ni à celui de libéralisation du marché sécuritaire. Il n’est pas facile de circonscrire concrètement le territoire des acteurs privés et celui des acteurs publics tellement les interactions multiples et complexes ne permettent pas de structurer les frontières étanches aussi bien sur le plan normatif que sur le plan pratique. Cependant, un aspect important dans la compréhension de ce phénomène de prolifération des SPGS n’a pas été abordé et cela constitue une limite à cette contribution. Il s’agit de la recrudescence de l’insécurité et de la criminalité propre à toutes les sociétés post-conflit. Or celle-ci pourrait expliquer le recours de la population aux sociétés privées de sécurité dans l’immédiat post-conflit sans que le marché sécuritaire soit libéralisé au sens concret du terme. Les angoisses des populations en matière de sécurité individuelle et collective peuvent expliquer le besoin de la sécurité privée. Cette dimension sera abordée ultérieurement sur la même thématique de la sécurité publique et de la sécurité privée.

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