QUEL LEADERSHIP POUR QUEL AVENIR EN AFRIQUE? DESSEIN ET DESTIN

Abstract: 

This editorial reveals issues of leadership for the future in various aspects of the concept, context and understanding of leadership locally and globally. Based on USA’s National Intelligence Council recent report, namely, Global trends: Paradox of Progress (2017), the article develops seven trends that transform the current global landscape with local and global implications:

  1. The rich are aging, but the poor are not: The workforce  retires in wealthy countries while it grows in developing poorer countries;
  2. The shift in global economy: Weak economic growth in major economies casts  doubt about    globalization while, simultaneously, it threatens poverty reduction in developing countries;
  3. Technology presses hard on  progress and generates discontinuities: Technological advancements increase the pace of change and create new windows of opportunities, while they deepen  gaps between winners and losers of development;
  4. New ideas and identities  lead to exclusion: The  global connectivity increases intra-societies and inter-societies tensions that disrupt global populism and menace liberalism;
  5. Good governance draws back: the population  requires government security and prosperity, whereas; flat revenues, distrust, polarization, and related issues hamper government performance;
  6. The nature of conflict  changes:  Conflict risks increase because of  diverged interests among mighty  political powers when terror threat, incessant  instability in weak states confront with proliferation and expansion  of destructive  and disruptive technologies;
  7. Climate change, environment, and health issues require global attention;

The editorial, therefore asks key questions that future leadership should deal with to get a relevant and panoramic view of this leadership dialectic for the fate and destiny of Africa

1. Introduction : leader, leadership et contexte

Cette note éditoriale  interroge le concept, le contexte et l’engagement du leader et du leadership en Afrique avec l’objectif de poser la question du dessein et du destin du leader africain.

Confrontons d’abord la question de ce qu’est le leadership. Dans les théories du leadership, il n’y a pas de définition canonique qui pourrait être considéré comme dénominateur commun, acceptable de tous. Cependant, en recoupant les différentes définitions proposées depuis les années 1900, nous pouvons comprendre le leadership comme un processus, un acte, ou une influence dont l’intention est d’amener les gens à faire quelque chose(Voir Rost 1991). Dans ce processus, acte ou influence, le leader fait comprendre, organise, persuade, influence et inspire tandis que les sujets obéissent ou consentent volontairement sur base des déterminations du leader ou de l’objectif commun(Ciulla 1995: 11-12). A l’ère où la démocratie devient l’ordre  social et politique du moment, l’organisation, la persuasion et l’inspiration doivent rencontrer le consentement volontaire pour que le leader et ses sujets convergent vers le même objectif.  Ainsi, je suis en parfait accord  avec  Reuel Khoza (2011:9) qui comprend le leadership comme étant « le point de rencontre de l’esprit entre ceux qui cherchent le changement et ceux qui sont en position de l’amener ». La question devient alors celle de savoir quel est ce changement auquel les gens aspirent. Dans ce numéro, il s’agit de gérer le présent en vue de l’avenir. Il s’agit de construire ensemble le leadership de l’avenir. Si tel est le cas, il nous faut dévoiler le contenu de notre présent et rêver à celui de l’avenir qui devrait imposer au leadership son destin et son dessein.

2. L’état du monde conjugué au présent et au futur

Quand je me préparais à écrire cet éditorial, je suis tombé sur le document, Le monde en 2035 vu par la CIA : le paradoxe du progrès. Comme le document l’indique, il s’agit du rapport que le Président Donald Trump aurait trouvé dans le bureau ovale. Le document présente l’état du monde en décrivant les tendances qui transforment le paysage mondial.

 

2.1  La démographie mondiale

Selon le rapport, la première tendance concerne la démographie mondiale. Il y a deux tendances opposées en fonction des niveaux de développement. Les riches vieillissent, mais pas les pauvres. L’idée est que le monde vieillit et se rajeunit. Le document indique que la part de population en âge de travailler diminue dans les pays riches, tandis qu’elle augmente dans les pays pauvres, notamment en Afrique et en Asie du Sud. Deux implications se dégagent en interpellant le leadership d’avenir. La première conséquence est l’essor économique, l’emploi et l’urbanisation. Le vieillissement dans les pays développés suscite le besoin d’une main d’œuvre pour maintenir leur essor économique.  Cette implication va avec la seconde. Dans les pays pauvres, le rajeunissement de la population va avec l’urbanisation qui est en plein essor avec comme corolaire économique, l’amenuisement  de la qualité de vie et l’intensification des mouvements migratoires comme nous le voyons aujourd’hui avec les drames de la Lybie et de la Méditerranée.

2.2. L’économie mondiale

La deuxième tendance est celle de l’économie mondiale. Selon la CIA, l’économie mondiale amorce un virage. Les économies dominantes doivent affronter  la réduction de leur population active et la baisse des gains de productivité. Déjà la crise financière de 2008-2009 a engendré la méfiance vis-à-vis de la mondialisation et du néolibéralisme. Certaines puissances économiques comme la Chine tentent de négocier un virage en passant de la politique d’exportation massive et d’investissement à une économie tournée vers le marché intérieur. Les Etats Unis semblent emboiter le pas à la Chine avec la nouvelle politique du Président Trump de « retrouver la grandeur d’antan » comme l’exprime son slogan «Make America again». Au contraire, les pays en développement doivent faire face à des défis économiques qui sapent leurs efforts de lutte contre la pauvreté. En Afrique, la migration de la population jeune à la recherche de la vie meilleure et de l’emploi, prive le continent d’un patrimoine spirituel qui pourrait animer une nouvelle tendance économique qui soit soutenue et durable. C’est ce qui est connu comme « drain-brain ». L’extension des centres urbains existants et la création des nouveaux perçue comme un signe d’une économie en essor s’accompagne d’une violence qu’alimente l’instabilité sociopolitique issue d’une démocratie mal définie et mal maîtrisée.

2.3 Innovations technologiques

La troisième tendance concerne les innovations technologiques qui accélèrent la marche vers le progrès en provoquant en même temps des ruptures. Les avancées technologiques sont très évidentes et significatives. Leur rapidité intensifie la marche vers le progrès et crée des nouvelles opportunités avec le risque d’aggraver les divisions entre les gagnants et les perdants. L’automatisation et l’intelligence artificielle menacent de modifier les industries à un rythme qui met au défi les économies. Tandis que ces technologies menacent le marché traditionnel du travail dans les pays où les populations vieillissent, elles bloquent les voies traditionnelles du développement dans les pays plus pauvres. Il n’est pas impossible que l’économie pilotée par les innovations technologiques risque d’accroitre la « culture de déchets »[1] dont parle le Pape François.  La biotechnologie révolutionne la médecine et des disciplines connexes avec comme implications les divergences en matières d’éthique. L’éthique elle-même sera donc à redéfinir.

2.4 Exclusion

La quatrième tendance touche l’exclusion causée par certaines opinions, l’affirmation des identités et les inégalités économiques avec leurs matrices politiques. L’hyper-connectivité mondiale intensifie des points de tension entre les sociétés et à l’intérieur des sociétés. Le populisme s’amplifie à gauche comme à droite en mettant en péril le libéralisme. Certains leaders utilisent le nationalisme (certains en se servant de la religion) pour renforcer leur contrôle. L’influence des religions, plus autoritaires que certains gouvernements, monte en flèche. C’est ce que nous voyons avec les nouveaux mouvements religieux dont certains ont une forte dose de fondamentalisme de type spiritualiste. Certains gurus spirituels tendent à verser dans le politique. Dans le domaine du genre, le statut des femmes s’améliore partout. Les femmes accèdent à des plateformes de décisions grâce à une meilleure insertion dans l’économie et dans les sphères de la politique avec des réactions violentes. Il est difficile de deviner quel sera le point d’équilibre des genres dans l’avenir.

2.5 Le défi de la gouvernance

La cinquième tendance est la gouvernance qui devient de plus en plus difficile. Les dirigés exigent de leurs dirigeants plus de sécurité et de prospérité. Mais la stagnation des revenus, le manque de confiance, la montée des extrémismes et l’apparition des nouvelles difficultés freinent les gouvernements. Les technologies élargissent les rangs des individus susceptibles de bloquer ou court-circuiter l’action politique. Gérer les problèmes à l’échelle internationale devient d’autant plus difficile que les acteurs non étatiques (ONG et sociétés civiles de plus en plus puissantes) se multiplient en menant des actions plus ponctuelles et moins globales.

2.6 Changement de la nature des conflits

La sixième tendance est le changement de la nature des conflits. Les risques de conflits augmentent sur base des intérêts divergents entre les grandes puissances, de la menace terroriste accrue, de l’instabilité perpétuelle au sein des états les plus vulnérables et sur base de la diffusion des technologies perturbatrices et meurtrières. Les manœuvres de déstabilisation des Etats sont plus fréquentes grâce aux armes de précision à grande portée, aux attaques en ligne, aux systèmes robotisés permettant d’atteindre des cibles très lointaines sans nécessairement impliquer les humains. De plus en plus, il sera possible de se procurer les techniques nécessaires à la création d’armes de destruction massive comme cela se voit dans le shift de l’équilibre géopolitique dans lequel les pays en développement se cooptent progressivement. 

2.7 Environnement et changement climatique

Enfin, il y a la question de l’environnement et du changement climatique. Le changement climatique, l’environnement et les problèmes de santé requièrent une attention appropriée. L’environnement et le changement climatique sont des menaces mondiales qui exigent une attention collective et une révolution des mentalités. Les conditions climatiques extrêmes, les pressions hydriques et foncières ainsi que l’insécurité alimentaire perturbent les sociétés. La hausse du niveau des mers, l’acidification des océans, la fonte glacière, la désertification, la pollution à grande échelle et la déplétion des ressources non renouvelables changent nos habitudes de vie de plus en plus. Des tensions liées au changement climatique risquent d’apparaître. Le nomadisme et des mauvaises infrastructures sanitaires rendront les épidémies difficiles à gérer.

Telles sont les grandes tendances qui posent un défi au paysage mondial que tout leader devra confronter. Comme la NIC l’affirme,

Ces tendances convergeront à un rythme accéléré et rendront la gouvernance et la coopération internationale plus difficiles, changeant la nature même du pouvoir et altérant de façon durable le paysage mondial. Les tendances économiques, technologiques et sécuritaires actuelles multiplieront le nombre d’Etats, d’organisations ou d’individus susceptibles d’exercer une influence réelle(NIC 2017: 31).

C’est cet avertissement que le leadership d’avenir doit prendre au sérieux. Sur ce, la NIC pose, sous forme d’Annexe, des questions qui  approfondissent les sept tendances pour orienter concrètement le leader vers les frontières de l’avenir.

3. Le leadership face aux grandes questions de l’avenir

2.1. Comment les gens devront-ils vivre ?

Il s’agit d’une question de l’impact des mutations humaines et naturelles sur la planète et les écosystèmes. Cette question comporte deux autres questions sous-adjacentes. La première est celle des politiques et des programmes adéquats pour atténuer les risques issues des mutations en cours et à venir. La deuxième est celle des conditions d’adaptation pour faire face aux défis présents et à venir  afin de s’ouvrir à des opportunités durables tout en s’apprêtant à gérer les risques.

  1. Comment les gens devront-ils créer et innover ?

Il s’agit d’une question de l’incertitude devant l’avancée technologique et son pouvoir de modifier le cours de l’histoire. Cette question fait surgir trois autres. Comment faire face  au défi de l’inattendu dans l’évolution des technologies? Comment anticiper quand, où et comment la technologie transforme la dynamique des différents secteurs de la vie humaine pour pouvoir accueillir des surprises de manière apaisée ? Comment exploiter de manière rationnelle les possibilités auxquelles la technologie nous ouvre ?  

  1.  Comment les gens devront-ils prospérer ?

Cette question est issue de la dynamique des économies et des finances mondiales qui se voient soumises à des pressions inédites et inattendues d’une part, et d’autre part le fait que les grandes économies émergentes de l’Inde et de la Chine pilote(ro)nt la croissance économique mondiale. La mondialisation à partir de l’Orient ! La dynamique de cette mondialisation nous confronte à trois problèmes. Comment faire face à la mondialisation elle-même incertaine et vulnérable dans le contexte des tensions géopolitiques dont il est difficile de connaître l’issue ? Comment gérer le scepticisme face à la mondialisation et le protectionnisme accru observé dans les économies riches en perte de croissance ? Comment faire face au capitalisme patrimonial en vigueur dont la conséquence est l’augmentation des inégalités de revenus et de vie sociale (Voir Picketti 2014)?

  1. Comment les gens devront-ils penser ?

La question de la pensée met en jeu deux aspects. En premier lieu, la prospérité, la créativité et l’innovation que nous venons de mettre en évidence sont influencées par la dynamique de la pensée. En deuxième lieu, il y a le fait que les idées et les identités reflètent les croyances (des individus sur eux-mêmes et leur rôle dans le monde) qui orientent notre conduite morale et définissent l’angle sous lequel nous positionner pour appréhender et comprendre l’avenir. Plusieurs problèmes devront attirer l’attention ici. J’en retiens quatre qui sont très saillants:

  1. Comment conquérir le sens de la vie et le sentiment d’avoir de la valeur, en plein progrès de l’automatisation dans laquelle nous n’avons presque plus besoin d’intervenir ?
  2. Comment gérer la tendance libérale dont la technologie de l’information et de communication accentue le dynamisme et le nationalisme de certains Etats et les communautés nationales qui veulent renforcer leur pouvoir sur leurs zones géographiques ?
  3. Comment se positionner par rapport au dynamisme géopolitique entre le libéralisme occidental et le nationalisme autoritaire ? 
  4. Comment se positionner par rapport au nativisme et populisme comme réponses à l’émigration massive d’une part et d’autre par le vide laissé par les migrants chez eux ainsi que leurs sentiments dans leur « nouveau monde » ?

 

  1. Comment les gens devront-ils être gouvernés ?

Il s’agit ici de la question du lien entre les gouvernements et leurs populations en quête de la sécurité et de la prospérité dans un monde de plus en plus complexe. Les changements économiques et les sentiments d’injustice amènent les citoyens à mettre en question les capacités de leurs gouvernements face à celles des acteurs non gouvernementaux incluant des organisations criminelles et terroristes. Alors entre en jeu les formes de gouvernance qui varient de plus en plus. Nous nous retrouvons devant trois problèmes. Comment gérer les accords historiques négociés entre la société et les gouvernements ? Comment gérer d’une part l’incertitude des gouvernements à répondre aux exigences de leurs populations et la perte de confiance des populations envers leurs gouvernements ? Comment gérer les problèmes transfrontaliers auxquels f(er)ont face les populations?

 

  1. Comment les gens devront-ils combattre et se défendre ?

Cette question met en évidence le risque des conflits aujourd’hui et dans l’avenir. En effet, les conflits augmentent suite aux divergences entre les puissances mondiales, la menace terroriste, l’instabilité des états fragiles ainsi que la propagation des technologies létales. Tout cela laisse escompter des conflits futurs, plus diffus, plus divers et plus déstabilisants avec un impact global mortel. Deux problèmes se posent alors. Quel combat pour plus de paix et de sécurité ?  Comment sortir de la logique de la guerre pour converger vers un monde plus humain? 

Telles sont les grandes questions qui pointent  aux frontières vers le leadership d’avenir doit avancer. Les articles de ce numéro plongent dans certaines de ces questions pour nous alerter sur les possibles perspectives qui seront l’objet du  prochain numéro. Nous proposons un aperçu panoramique du contenu de ce numéro.

  1. Aperçu panoramique du numéro

Dans l’article Le leadership en question: dimensions théologiques et valeurs éthiques, Jimi Zacka soutient que le leadership est toujours contextuel. Il fait une étude exégétique de Mc 10.35-45 pour démontrer comment le concept de leadership est orienté par la définition théologique du leadership. Ainsi, il définit le leader comme celui dont la capacité et la responsabilité lui viennent de Dieu pour orienter ses sujets vers les objectifs Dieu pour son peuple. Aussi le leadership doit-il balancer l’interaction entre l’éthique de l’être et l’éthique de l’acte[2]. L’être” vient avant le “faire”. C’est sur cette base que le leader doit être ce qu’il désire que les autres soient et doit aller là où il voudrait que les autres le suivent. Tel est le leader dépeint par Jésus dans l’extrait de l’évangile étudié.

Dans La démocratie en Afrique au défi  de  la responsabilité politique, Liboire Kagabo montre que la responsabilitépolitique est l’un des enjeux majeurs de la démocratie en général et de la démocratie en Afrique en particulier. Kagabo soutient que la responsabilité politique est la base de la démocratie ; le cœur et l’un des présupposés sans lequel la démocratie véritable ne serait possible. La question de responsabilité politique comme base de la démocratie nous ouvre à une autre question, celle d’une éthique du leadership dans le contexte d’un monde de plus en plus complexe et exigeant, où la démarcation entre le local et le global n’est pas si évidente.

Dans Face à la crise du pouvoir politique en Afrique : L’énergie de la renaissance africaine, Godefroid Kä Mana analyse la question des crises politiques dans lesquelles l’Afrique d’aujourd’hui est plongée et  les meilleures voies pour les comprendre et les juguler. Il remet en cause certaines pistes de recherche qu’il juge fallacieuses pour proposer une approche plus globale dans la perspective de la renaissance africaine. L’enjeu est que l’Afrique des horizons doit conduire le monde aux horizons.

Dans Sexualité et pouvoir politique : Le corps féminin comme posture de la résistance politique  David Sézito Maho part des romansLes Coupeurs de têtes d’Amadou Koné etLa Vie et demie de Sony Labou Tansi pour parler du corps féminin comme un acte éminemment littéraire et politique en Afrique. Glissant entre les lignes de ces romans pour lire l’esprit proposé par leurs auteurs respectifs, Maho éclaire le fait que les personnages féminins utilisent désormais leur corps pour résister à la misogynie et en faire une posture de résistance face aux tares sociopolitiques. Ainsi se pose une question plus vaste impliquant le leadership, celle d’une éthique sociopolitique qui doit sous-tendre la relation entre le leader et ceux qui le suivent. Dans le contexte de la société moderne, il est question d’une éthique qui permet de construire un Etat c’est-à-dire l’Etat dans lequel tous les citoyens auraient des droits et des obligations sur des bases moralement légales.

Dans Leadership et droits de l’homme en Afrique:  Pour un leadership centre et guide par les droits de l’hommeFidèle Ingiyimbere examine le lien entre les droits humains et le leadership. Partant de la reconstruction du sens du leadership dans la langue burundaise, ainsi que la pratique locale des droits humains, ngiyimbere balance entre les dimensions politiques et morales du leadership et la prise en considération de la critique politico-culturelle des droits humains. Il suggère les droits humains comme un des moyens par lesquels le leadership et sa vision peuvent être contrôlés et évalués. L’enjeu est que l’éthique des droits humains va de pair avec un leadership moral.

Enfin, dans la Chronique, L’Europe et les migrations, Ignace Berten esquisse l’historique des migrations pour établir l’état des lieux de la question des migrations et des demandeurs d’asile en Europe depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Il réfléchit sur ses enjeux tant au niveau de la politique de l’Union Européenne qu’au niveau de l’Eglise en soulignant les avantages et les inconvénients de ce phénomène. La problématique des migrations et des demandeurs d’asile dans le contexte actuel révèle des implications énormes sur le leadership appelé à planifier pour un avenir issu des mutations déjà perceptibles dans la mobilité générale des gens. Elle pose la question poignante de « Quelle éthique pour quel avenir ? » qui est désormais incontournable si les gens doivent bien vivre et s’épanouir.

 

 

 

 


[1]Dans l’économie mondiale actuelle, la culture de déchet consiste à considérer l’être humain comme un bien de consommation qui peut être utilisé puis jeté:

Il ne s’agit plus simplement du phénomène de l’exploitation et de l’oppression, mais de quelque chose de nouveau, dans sa racine même, l’appartenance à la société dans laquelle on vit, …, on ne se situe plus dans les bas-fonds, dans la périphérie, ou sans pouvoir, mais on est en dehors. Les exclus ne sont plus des ‘exploités’, mais des déchets, ‘des restes’(François, Pape 2013: art).

[2]Je réfère le lecteur au cours de Leadership ethics, values and social responsibility dispensé à International Leadership University, ILU-Burundi. Ce syllabus est un projet de publication en élaboration avec comme titre, Leadership ethics and social responsibility : An african global perspective(Ntibagirirwa, inédit).

Référence Bibliographique: 

  • Ciulla, B J 1995. Leadership ethics: mapping the territory. Business ethics quarterly, 5(1): 5-28.
  • François, Pape 2013. Exhortation apostolique Evangelii Gaudium: Sur l'annonce de l'évangile dans le monde aujourd'hui.Vatican: Libreria Editrice Vaticana.
  • Khoza, R J 2011. Attuned Leadership: African Humanism as Compass. Johannesburg: Penguin.
  • National Intelligence Council (2017). Le monde en 2035 vu par la CIA: Le paradoxe du progrès. Trad. Laurent Barucq. Paris: Equateurs.
  • Ntibagirirwa, S (inédit). Leadership ethics and social responsibility : An african global perspective. s: s.
  • Picketti, T 2014. Capital in the Twenty-First Century. Harvard: Belknap Press.
  • Rost, J1991. Leadership for the Twenty-First century. New York: Praeger.
French

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