La Revue Ethique et Société (RES) a été fondée par les Pères Dominicains du Burundi en 2004. Elle est une plateforme d’analyse et de réflexion sur des questions importantes d’actualité. Elle a pour mission de traiter des questions sociales, politiques, économiques, axiologiques et écologiques sous un angle éthique et chrétien. Aussi la RES veut-elle offrir aux décideurs des idées fondamentales dont ils ont besoin pour la re-construction de notre société. L’objectif assigné à cette mission est de construire notre vivre-ensemble sociétal sur des bases morales. Il s’agit de moraliser la vie publique et individuelle. La recherche de cet objectif se justifie par la crise généralisée dans laquelle nos sociétés sombrent depuis plusieurs décennies. Aucune de nos sociétés ne semble avoir des repères moraux solides. Cela a comme conséquence la perte du sens et de la densité de ce qui est humain et de notre humanité même.
Malgré la crise morale généralisée de nos sociétés à laquelle la RES accorde la priorité dans ses analyses, la revue ne plonge ni dans le pessimisme, ni dans l’optimisme béat (Voir les maquettes des différents volumes). La réflexion morale qui constitue l’armature de la méthode suivie dans la RES l’en empêche bien évidemment. La question essentielle à laquelle fait face la RES, et la seule qui élève à l’espérance, c’est celle justement du sens de la vie humaine: Pourquoi devons-nous vivre? Notre nature, en tant que non seulement animal rationale, mais aussi animal symbolicum exige de nous de toujours nous évaluer dans le but de déterminer la finalité de notre vie et des meilleurs moyens de l’atteindre. C’est pourquoi, en tant qu’êtres raisonnables, nous devons nous poser des questions sur notre provenance, notre traversée et notre destination, questions toutes guidées par des principes moraux, seules conditions de possibilité de leur universalisation. C’est la raison pour laquelle nous devons déconstruire et approfondir notre être et les croyances qui sous-tendent notre conduite morale. A la suite de ce processus de déconstruction et reconstruction, il est nécessaire d’articuler une éthique appliquée à la réflexion méta-éthique.
Le projet de RES prend ici une tournure eudémoniste. Dès lors, en fait, nous faisons face à la question posée par Aristote, à son époque : comment devons-nous vivre ? Le bon sens veut qu’on y réponde : « Bien ». Il en découle cet impératif: « il faut bien vivre ». Le bien est en même temps objet de la science morale et la norme de l’action morale. C’est pourquoi Aristote suggérait que le but de la science morale ne soit pas simplement une simple connaissance, mais aussi l’action, une bonne action d’autant plus que la vie humaine ne peut s’épanouir sans activité. L’entreprise de la RES s’inscrit dans cette éthique dont la double visée se résume en ces termes : la connaissance théorique du bien moral et la bonté de l’agir moral. Toutefois, le sujet de cette connaissance et cet agir doit-être l’être humain qui recherche sa densité humaine dans tout ce processus.
Ainsi, cette visée éthique soulève des questions existentielles: sur quel bien moral se fonde l’ordre social ? Comment agir selon ce bien en politique, en économie, dans tout l’inventaire de nos valeurs traditionnelles et modernes, dans la gestion de notre écosystème?
A qui le message de RES est-il destiné ? Aux décideurs et aux activistes dans les différents secteurs de la vie, aux chercheurs et enseignants du monde académique, ainsi qu’à tous ceux qui se soucient du « devenir-avenir » moral de nos sociétés. Ainsi, les lecteurs de RES doivent découvrir une plateforme de formation et d’information dont la tâche est d’aiguiser la conscience de nos populations pour qu’elle soit éclairée à l’heure de la rationalisation de nos sociétés en crise sociale, politique, économique, axiologique et écologique.
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